Ekaterina Guorguievna Gueladzé

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ekaterina Gavrilovna Gueladzé (sous le nom de Djoughachvili) par Isaak Brodskiy.
Ekaterina Gavrilovna Gueladzé (sous le nom de Djoughachvili) par Isaak Brodskiy.

Ekaterina Guorguievna Gueladzé (en géorgien : ეკატერინე გელაძე) (Gambaréouli, 1858 - Tiflis (Tbilissi), 4 juin 1937), était la mère de Joseph Staline, surnommée Kéké (კეკე) dès son enfance.

[modifier] Biographie

Même si aujourd'hui on a beaucoup plus d'éléments sur la mère de Staline que sur son père, les archives restent assez rares. Ekaterina est née dans le village géorgien dans une famille orthodoxe et serve en 1858 à une date inconnue. Bien que son père soit mort jeune et que la famille vivait dans une grande pauvreté, la mère d'Ekaterina, s'assura que sa fille apprenne à lire et à écrire le géorgien - cependant peut-on croire qu'une fille de serfs pouvait apprendre à lire et écrire ? -. En 1874, à l'âge de 16 ans, elle épouse l'énigmatique Vissarion Djougachvili, né vers 1850, cordonnier et/ou vigneron de son état à Didi-Lilo. Quatre enfants naissent de cette union : les trois premiers meurent en bas âge : Mikhail (1876), Georgi (1877) et un troisième dont le prénom est inconnu. Seul le quatrième et dernier, Joseph survivra : il naît le 18 décembre[1] 1878 à Gori. Le petit garçon a le deuxième et le troisième orteils liés mais il est en bonne santé ; Ekaterina a beaucoup prié Dieu pour que ce fils ne meure pas avant sa première année.

La famille vit dans la pauvreté, dans une maisonnette de Gori. Ekaterina dira par la suite : La pluie coulait par le toit de notre petite maison sombre et il faisait humide. On mangeait mal [2]. Le climat familial est violent : Vissarion, souvent ivre, bat sa femme ainsi que Joseph et, en 1883, il quitte le foyer, obligeant Kéké à trouver du travail. Elle occupe un poste de bonne à tout faire chez de riches employeurs de Gori pour lesquels elle fait le ménage, des travaux de couture et cuit le pain. Il est également fait mention de prostitution. Elle sera recueillie au presbytère, chez le prêtre orthodoxe Tcharviani aux côtés duquel elle s'installe et qui la conseille sur l'avenir de Joseph. En 1888, Iekaterina encouragea son fils à entrer dans les ordres et finance ses études avec son maigre revenu. Durant l'été 1889, Ekaterina est passée près de la catastrophe, son fils a failli être écrasé par une lourde charrette, il n'a que le bras gauche de cassé mais cette séquelle le suivra toute sa vie...

[modifier] Staline au pouvoir

Bien des années plus tard, son fils, devenu le maître incontesté de l'Union soviétique, l'installera dans un palais caucasien d'où ils s'échangeront des lettres en géorgien qui nous sont parvenues (avril 1922-mai 1937). La relation qu'avait Staline avec sa mère reste mystérieuse au cours des années 1930. Apparemment, il ne lui aurait pas rendu visite avant d'apprendre qu'elle était gravement malade au printemps 1935. Cette visite est restée célèbre par cet échange :

« - Ekaterina : Qu'est-ce que tu fais maintenant Joseph ?
-
Staline : Te souviens-tu du tsar ?
- Ekaterina : Oui
- Staline : Et bien je suis comme le tsar
- Ekaterina : Tu aurais mieux fait d'être prêtre... »

Peu de temps avant sa mort, lorsqu'on l'interrogea sur son mari Vissarion, elle répondit qu'il était mort en 1890 lors d'une "rixe de soûlards", comme le raconte Irémachvili, ami d'enfance et biographe de Staline, et le confirme Svetlana Allilouieva la petite-fille de celui-ci.

Ekaterina meurt âgée de 79 ans, peu de temps après, le 4 juin 1937 à Tiflis. Staline ne se rendra pas à son enterrement et il fait envoyer une couronne sur laquelle était inscrit : "A sa chère mère et aimée de son fils Joseph Djougachvili (Staline)".

[modifier] Bibliographie

  • Irémachvili, Stalin und die Tragödie Georgiens, Berlin, 1932.
  • R. Medvedev, La Famille du tyran.
  • L. Marcou, Staline : vie privée, Calmann-Lévy, 1996.
  • Joseph Staline, Chroniques de l'Histoire, 1996.
  • Jean-Jacques Marie, Staline, Fayard, 2001.
  • Staline, dictateur rouge au sang bleu ?, Courrier international, 17-01-2002.