Edmé Nicolas Fiteau

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Edmé Nicolas Fiteau, général de brigade français, né à Saint-Léger-le-Petit (Cher).

Il entra au service comme enrôlé volontaire dans le 4e régiment de chasseurs à cheval le 19 août 1789, et fit, en cette qualité, la campagne de 1792 à l'armée des Alpes, fut nommé brigadier-fourrier le 15 juillet 1793, et entra avec ce grade dans les partisans de l'armée du Rhin.

Il fit à cette armée les guerres de 1793 et des ans II et III. Promu maréchal-des-logis le 18 nivôse an II, il fut fait lieutenant-quartier-maître le 10 pluviôse suivant, et le 6 ventôse, à la tête de 4 hommes, dans les bois de Kaiserslautern, il se fit jour à travers quinze cavaliers qui fermaient le défilé, et les mit en fuite. Incorporé comme lieutenant dans le 7e régiment bis de hussards le 11 prairial de la même année, il servit avec distinction à l'armée d'Italie pendant les ans IV, V et VI; le 12 prairial an V, près de Valeggio, avec un peloton de 25 hommes il mit en déroute deux escadrons napolitains et fit prisonnier le prince Cutto qui les commandait.

Le 1er ventôse an VI, il fut nommé capitaine, et s'embarqua avec l'armée expéditionnaire d'Orient le 25 floréal suivant. Il prit part aux opérations de l'armée en Égypte et en Syrie pendant les ans VI, VII, VIII et IX, et se distingua surtout dans une expédition dirigée par le général Lagrange, dans laquelle il montra la plus grande résolution en se lançant intrépidement, avec ving-cinq hussards seulement, dans le camp des Mameloucks, qu'il mit en fuite et auxquels il enleva tous leurs bagages.

Nommé chef d'escadron provisoire le 21 vendémiaire an VII, il se fit encore remarquer, le 3 pluviôse suivant au combat de Samananhout et dans plusieurs autres rencontres avec les Arabes et les Mamelucks, et fut promu, par le général en chef, au grade de chef de brigade provisoire du 3e régiment de dragons le 1er vendémiaire an IX. Le 19 ventôse suivant, il rallia un peloton de tirailleurs qui battait en retraite, le ramena au combat, fit à sa tête plusieurs charges vigoureuses, et fit quelques prisonniers. Le 21, il soutint avec une grande énergie la retraite de l'armée et chargea au-dacieusement les tirailleurs jusque dans le camp ennemi. Enfin, le 30 du même mois, à la bataille d'Alexandrie, à la tête de son régiment, il culbuta la première ligne et fut blessé de deux coups de feu au, bras droit.

Rentré en France après la capitulation d'Alexandrie, le 3e régiment de dragons vint tenir garnison à Versailles pendant les ans X et XI; et fit partie de la deuxième réserve de l'armée des côtes de l'Océan, pendant les ans XII et XIII. Confirmé dans ces deux derniers grades par arrêté du premier Consul, du 10 vendémiaire an XII, et maintenu comme colonel à la tête du 3e dragons, Fiteau fut créé membre et officier de la Légion d'honneur les 19 frimaire et 25 prairial an XII. Il fit les campagnes de l'an XIV et de 1806, en Autriche et en Prusse, avec la 1e brigade de la 2e division de dragons, à la réserve de cavalerie de la grande armée. Il se trouva au passage du Lech, à la prise de Wels, au passage de la Traunn et à la bataille d'Austerlitz, et partout il fit preuve de bravoure et de capacité.

Créé commandeur de la Légion d'honneur le 4 nivôse an XIV, en récompense de ses services, il fut appelé à exercer les fonctions de colonel-major dès dragons de la Garde impériale le 13 septembre 1806, peu de temps après la création de ce corps d'élite, dans lequel il servit jusqu'au 25 mars 1809, époque à laquelle il fut nommé général de brigade et commandant de la 2e brigade de la 2e division de cuirassiers ( général Saint-Sulpice), à la, réserve de cavalerie de l'armée d'Allemagne.

Blessé grièvement le 6 juillet suivant, à la bataille de Wagram, où il se couvrit de gloire, l'Empereur lui conféra le titre de comte de Saint-Étienne, avec une dotation. A peine convalescent, il fut appelé au commandement du département du Léman (7e division militaire), le 5 août 1810. Mais le général Fiteau était d'une organisation très-faible, et les souffrances que lui occasionnaient ses blessures avaient encore altéré ses facultés intellectuelles; dans un moment d'aliénation, il se tua d'un coup de pistolet dans son appartement, à Genève, le 14 décembre de la même année.

[modifier] Source

« Edmé Nicolas Fiteau », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)