Edgar Quinet

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Edgar Quinet vu par André Gill. Portrait paru en 1873 dans Le Trombinoscope de Touchatout.
Edgar Quinet vu par André Gill. Portrait paru en 1873 dans Le Trombinoscope de Touchatout.

Edgar Quinet, né à Bourg en bresse (Ain) le 17 février 1803 et mort à Paris le 27 mars 1875, est un écrivain et historien français.

Sommaire

[modifier] Enfance

Il est natif de Bourg-en-Bresse, dans le département de l'Ain. Son père, Jérôme Quinet, avait été commissaire de l'armée et républicain. L'épopée napoléonienne l'avait profondément écœuré. Il démissionna et se dévoua à l'avancement des sciences et des mathématiques. Edgar, qui était fils unique, connut une enfance solitaire, mais sa mère, Eugénie Rozat Lagis, exerça une grande influence sur lui. Bien que calviniste, elle le laissa baptiser dans le catholicisme. Il fut envoyé à l'école à Bourg puis à Lyon. Son père voulait qu'il quitte rapidement l'école pour aller dans l'armée, voire dans les affaires. Cependant, le jeune Quinet était attiré par la littérature, et finit par avoir gain de cause.

[modifier] Carrière littéraire

Sa première publication, les Tablettes du juif errant, parut en 1823. Frappé par la Philosophie der Geschichte de Herder, il entreprit de la traduire et commença par apprendre l'allemand. Il publia sa traduction en 1827, et obtint une reconnaissance rapide. Parallèlement, il fut présenté à Victor Cousin et à Jules Michelet. Il avait visité l'Allemagne et l'Angleterre avant la publication de son œuvre. Cousin lui obtint un poste pour participer à la mission d'exploration scientifique en Grèce, qui accompagnait l’expédition de Morée en 1829. À son retour il publia La Grèce moderne.

Tombe au cimetière du Montparnasse à Paris.
Tombe au cimetière du Montparnasse à Paris.

Ses espoirs de poste permanent après la révolution de 1830 furent balayés par sa réputation de républicain. Il était aussi franc-maçon, membre du Grand Orient de France. Mais il rejoignit la Revue des Deux Mondes à laquelle il contribua notamment Les Épopées francaises du XIIe siècle et Chansons de geste. Son premier ouvrage important, un poème en prose intitulé Ahasverus, fut publié en 1833.

Une station du métro de Paris porte son nom. Plusieurs lycées, dont un à Bourg-en-Bresse, portent également son nom.

[modifier] Ses idées

Edgar Quinet est connu de nombreux écoliers pour une dictée, celle de son texte Aucune machine ne vous dispensera d'être un homme, où il met en garde contre la croyance naïve en un progrès des transports mécaniques et des communications que nous n'aurions plus qu'à attendre pour voir arriver le paradis sur Terre. Il met en garde contre le fait que « plus ce progrès se développe, et avec eux les pouvoirs, plus les hommes devront être vigilants à ce que ces pouvoirs ne soient pas tournés contre eux par des personnes inciviques ou malveillantes ». Il cite l'exemple de Caligula et des magnifiques voies romaines qui couvraient tout l'Empire et ne servaient plus qu'à « acheminer à ses quatre coins les ordres d'un dément ».

[modifier] Publications

s:Accueil

Voir sur Wikisource : Edgar Quinet.

  • Considérations philosophiques sur l’art, thèse de philosophie, F.-G. Levrault, Strasbourg, 1839.
  • Les Tablettes du Juif-errant, ou ses récriminations contre le passé, sans préjudice du présent, A. Beraud, Paris, 1823.
  • De la Grèce moderne, et de ses rapports avec l’antiquité, F.-G. Levrault, Paris, 1830.
  • Rapport à M. le Ministre des travaux publics sur les épopées françaises du XIIe siècle restées jusqu’à ce jour en manuscrits dans les bibliothèques du Roi et de l’Arsenal, F.-G. Levrault, Paris, 1831.
  • De l’Allemagne et de la Révolution, Paulin, Paris, 1832.
  • Ahasvérus, Ad. Guyot, Paris (et Baillères, Londres), 1834.
  • Napoléon, poème, A. Dupont, Paris, 1836.
  • Prométhée, E. Laurent, Bruxelles, 1838.
  • Allemagne et Italie : philosophie et poésie, Desforges, Paris/Leipzig, 1839.
  • 1815 et 1840, Paulin, Paris, 1840.
  • Avertissement au pays, Paulin, Paris, 1841.
  • Du Génie des religions, Charpentier, Paris, 1842.
  • De la Liberté de discussion en matière religieuse : discours prononcé au Collège de France, le 10 mai 1843, Lange Lévy, Paris, 1843.
  • Réponse à quelques observations de M. l’archevêque de Paris, Comptoir des imprimeurs unis, Paris, 1843.
  • L’Ultramontanisme, ou l’Église romaine et la société moderne, Comptoir des imprimeurs unis, Paris, 1844.
  • Le Christianisme et la Révolution française, Comon, Paris, 1845.
  • Mes vacances en Espagne, Comptoir des imprimeurs unis, Paris, 1846.
  • La France et la Sainte-Alliance en Portugal, 1847, Joubert, Paris, 1847.
  • Les Révolutions d’Italie, Chamerot, Paris, 1848-1851.
  • La Croisade autrichienne, française, napolitaine, espagnole, contre la République romaine, Chamerot, Paris, 1849.
  • L’Enseignement du peuple, Chamerot, Paris, 1850.
  • L’État de siège, Chamerot, Paris, 1850.
  • L’Impôt sur le capital dans la république de Florence, lettre à M. Emile de Girardin, Chamerot, Paris, 1850.
  • Le Champ de bataille de Waterloo, De Vigny, Paris, 1851.
  • Révision, Librairie nouvelle, Paris, 1851.
  • Les Esclaves, poème dramatique en 5 actes et en vers, Vanderauwera, Bruxelles, 1853.
  • Fondation de la République des Provinces-Unies : Marnix de Sainte-Aldegonde, Delahays, Paris, 1854.
  • Merlin l’enchanteur, Michel Lévy frères, Paris, 1860.
  • L’Expédition du Mexique, W. Jeffs, Londres, 1862.
  • Histoire de la campagne de 1815, Michel Lévy frères, Paris, 1862.
  • Pologne et Rome, E. Dentu, Paris, 1863.
  • La Révolution, Lacroix, Paris, 1865.
  • Le Réveil d’un grand peuple, Le Chevalier, Paris, 1869.
  • La Création, Librairie internationale, Paris, 1870.
  • Le Siège de Paris et la défense nationale, Librairie internationale, Paris, 1871.
  • La République, conditions de la régénération de la France, Dentu, Paris, 1872.
  • L’Esprit nouveau, Dentu, Paris, 1875.
  • Histoire d'un enfant (Histoire de mes idées) Hachette et Cie, Paris 1905.

[modifier] Bibliographie

  • Ernest Seillière, Edgar Quinet et le mysticisme démocratique, Société d’économie sociale, Paris, 1919.
  • Georgette Vabre-Pradal, La Dimension historique de l’homme ou le Mythe du Juif errant dans la pensée d’Edgar Quinet, A. G. Nizet, Paris, 1961.
  • Madeleine David, Edgar Quinet, 1803-1875, et l’histoire des religions, PUF, Paris, 1953.
  • Willy Aeschimann, La Pensée d’Edgar Quinet : étude sur la formation de ses idées, Anthropos, Paris (et Georg, Genève), 1986.
  • Tatiana Antolini-Dumas, L'Espagne et le Portugal d'Edgar Quinet, Presses Universitaires du Septentrion, Villeneuve d'Ascq, 1998.
  • Laurence Richer, Edgar Quinet : l’aurore de la République, Musnier-Gilbert, Bourg-en-Bresse, 1999.
  • Simone Bernard-Griffiths, Edgar Quinet Merlin romantique : le Mythe romantique de Merlin dans l'œuvre d'Edgar Quinet, Champion, Paris, 1999.

[modifier] Voir aussi