Dracon

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Dracon (en grec ancien Δράκων / Drákôn) est un législateur athénien du VIIe siècle av. J.-C., appartenant à la classe des Eupatrides.

En 621, il rédige ses lois en tant qu'archonte éponyme, premières lois écrites de la cité, les θεσμόι thesmoi, qui auraient été les premières lois constituantes de la cité. Et, pour que personne ne les ignore, elles sont affichées sur des panneaux de bois (άξονες), conservés presque deux siècles, et sur des stèles de forme de bétyles (κύρϐεις). Elle apporte plusieurs innovations majeures :

  • le droit est désormais écrit, et donc connaissable par tous ceux qui ont appris à lire, au lieu d’être oral, et connu et interprété par quelques uns ;
  • la loi sur l'homicide fait la distinction entre le meurtre, volontaire, et l’homicide, involontaire.

Cependant, des doutes sur l'existence de cette première constitution subsistent. En effet, l'image de son auteur « emblématique » aurait été construite par les réactionnaires politiques de la fin du Ve siècle av. J.-C. Solon, au début du VIe siècle av. J.-C., ne conserve que la loi sur l'homicide, qui est de nouveau remise à l'honneur par la réaction démocratique de 409, symbole du respect envers les valeurs ancestrales.

[modifier] La sévérité « draconienne »

Selon la Souda, c'était alors un vieil homme. Ce corpus de lois se distinguait par sa sévérité. Le moindre vol était puni de mort. L'orateur Démadès, au IIe siècle av. J.-C., remarque ensuite que ces lois paraissaient écrites avec du sang, et non de l'encre. Seuls quelques crimes n'étaient pas passibles de mort. Ainsi, la tentative de modifier ses lois était punie seulement par la privation des droits civiques.

Selon la Souda, la réprobation des citoyens fut telle qu'il dut s'exiler à Égine. Là, il mourut enseveli par les manteaux que les citoyens jetèrent sur lui au théâtre, signe traditionnel de réprobation en Grèce antique.

La sévérité de ses mesures donna naissance à l'adjectif « draconien » que l'on peut retrouver dans des expressions comme des «punitions draconniennes», des «lois draconiennes» et plus généralement «des mesures draconiennes».

On trouve 11 de ces lois dans un ouvrage publié à Lyon en 1588, sous le titre de Jurisprudentia vetus Draconis, Pardulpho Prateio collectoreac interprète, 1559.

Il semble aujourd'hui démontré que la prétendue constitution de Dracon, exposée dans l'Athénaîon Politeia, soit largement apocryphe. Voir E. Ruschenbush, Historia, IX, 1960, p 129-154.