Docteur Folamour

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Pour la sitcom française, voir La Croisière foll'amour.

Docteur Folamour ou : comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe (Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb) est un film britannique réalisé par Stanley Kubrick, sorti au cinéma en 1964.

Sommaire

[modifier] Synopsis

L'histoire se déroule en pleine guerre froide. Le général américain Jack D. Ripper, frappé de folie paranoïaque, décide d’envoyer des B-52 frapper l’URSS . Le président des États-Unis commande une réunion d'urgence dans la salle souterraine de commandement stratégique pour tenter d'éviter une guerre nucléaire.

Un débat s’engage alors entre les tenants des différentes options politiques et militaires qui s’offrent au président. La seule possibilité pour éviter un conflit majeur, est de fournir aux Soviétiques les positions des avions, afin qu’ils les détruisent. Certains sont abattus et les autres sont rappelés, sauf un. L’ambassadeur de l’URSS, convoqué afin de témoigner de la bonne foi du président américain, mentionne l’existence d’un système secret de défense qui déclencherait l’holocauste nucléaire en cas d’attaque contre l’URSS. Ledit système secret de défense porte le nom de La Machine infernale.

On consulte alors le Docteur Folamour, un scientifique, transfuge du régime nazi, nostalgique et psychopathe. Il explique alors une solution possible pour sauver l'espèce humaine.

Pendant ce temps, l’équipage du B-52 mène sa mission vers son terme, certain du bien-fondé de l’ordre qu’il a reçu, malgré toutes les difficultés qu’il ne manque pas de rencontrer.

[modifier] Fiche technique

  • Titre : Docteur Folamour ou : comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe
  • Titre original : Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb
  • Réalisation : Stanley Kubrick
  • Scénario : Stanley Kubrick, Terry Southern et Peter George, d’après son livre Red Alert (1958)
  • Conseiller : Capitaine John Crewdson
  • Musique : Laurie Johnson
  • Direction artistique : Peter Murton sous la direction de Ken Adam
  • Costumes : Bridget Sellers
  • Maquillage : Stewart Freeborn
  • Coiffures : Barbara Ritchie
  • Photographie : Gilbert Taylor
  • Ingénieurs du son : John Cox et Richard Bird
  • Effets spéciaux : Wally Veevers
  • Montage : Anthony Harvey
  • Montage sonore : Leslie Hodgson et Ray Lovejoy
  • Sociétés de production : Columbia Pictures Corporation et Hawk Films Ltd.
  • Producteurs : Stanley Kubrick et Victor Lyndon
  • Distributeur : Columbia
  • Budget : 1 800 000$
  • Format : Noir et blanc - 1,66:1 - Mono (Westrex Recording System) - 35 mm
  • Genre : comédie
  • Durée : 1h31
  • Pays d'origine : Royaume-Uni Royaume-Uni
  • Lieu de tournage : Studios Shepperton
  • Date de sortie :

[modifier] Distribution

[modifier] Scènes d'anthologie

rendu des explosions finales, sur les paroles de chanson: We'll meet again, far away, from the sea...
  • la conversation au téléphone rouge, où le président américain essaie avec toute la diplomatie possible de faire comprendre à son homologue soviétique, réveillé en pleine nuit, et apparemment ivre, la gravité de la situation ;
  • Peter Sellers en officier britannique, essayant d’empêcher, en vain, le général Jack D. Ripper (littéralement « Jack l'éventreur ») de tirer à la mitrailleuse sur des soldats compatriotes venus le chercher, et qu’il a pris pour des Russes envahissant sa base ;
  • le commandant de bord du B-52 qui lit par l'interphone à son équipage les consignes et leur fait vérifier le contenu de leur trousse de survie, où l'on trouve notamment des préservatifs, des tablettes de chewing-gum et une Bible miniature combinée à un guide de conversation en Russe ;
  • Le général américain « Buck » Turgidson et l'ambassadeur soviétique en venant aux mains sont interrompus dans leur bagarre par le président des États-Unis déclarant « Messieurs, vous ne pouvez vous battre ici ! C’est la Salle de Guerre. »
  • Le Dr Folamour, à l'accent germanique prononcé, tentant de maîtriser son bras droit qui a tendance à faire le salut nazi spontanément.
  • le commandant de bord du B-52, chapeau texan sur la tête, chevauchant la bombe larguée de l'avion...

[modifier] Commentaires

  • Docteur Folamour est, selon Bosley Crowther pour le New York Times, "la plaisanterie macabre la plus choquante que j'aie jamais rencontrée, et en même temps l'une des pointes les plus ingénieuses et les plus acérées, dirigée contre la balourdise et la folie de l'armée, encore jamais montrée à l'écran.". Le titre original est à lui seul d’un cynisme qui fait frémir.
  • La sortie du film était prévue le 22 novembre 1963, mais ce jour-là est assassiné le président John Fitzgerald Kennedy. La production doit repousser la date de sortie au début de l'année suivante.
  • Lors de sa sortie en salles, la tension entre les États-Unis et l'URSS avait baissé d'un cran, rendant le film d’une actualité moins brûlante. Point limite (Fail-Safe) de Sidney Lumet, tourné la même année, brode autour du même thème. Kubrick le fait racheter par Columbia Pictures pour qu'il ne compromette pas la sortie de son propre film. L'exploitation en salle de Point Limite sera reportée à octobre 1964.
  • Peter Sellers interprète à lui seul trois rôles : le Président des États-Unis d'Amérique, l'officier anglais Lionel Mandrake et le Docteur Folamour. Il aurait dû jouer un quatrième personnage, le Commandant T.J. King Kong qui pilote le B-52, mais une blessure à la cheville l'a empêché de tenir ce rôle très physique. Pourquoi quatre rôles ? Selon Kubrick, il s'agissait de quatre rôles nécessitant un grand talent comique que seul détenait selon lui Peter Sellers.
  • George C. Scott, qui interprète le Général « Buck » Turgidson, avait la réputation d'être un acteur très difficile à diriger. Mais Kubrick connaissait son point faible : l'acteur avait la certitude, à tort visiblement, d'être un bon joueur d'échecs. Le réalisateur étant lui-même un bon joueur, avait installé un échiquier sur le plateau. Il battait Scott à plate couture et gagnait ainsi son respect.
  • Docteur Folamour, le personnage-titre, incarne le recyclage par les États-Unis (et l’URSS et la France) des scientifiques ayant œuvré (et souvent adhéré) au régime nazi. Avec une outrance comique, Kubrick rappelle que le phénomène est loin d'être une invention (voir Opération Paperclip). Le Docteur est inspiré d'Edward Teller, l'un des ingénieurs du Projet Manhattan et inventeur de la bombe H et de Wernher von Braun, ancien savant Allemand à la solde des Nazis (réplique du général Turgidson : "Pour moi c'est toujours un Fritz"), père des V1 et V2. Le premier devint plus tard conseiller technique du président américain, il possédait un fort accent hongrois et un tempérament « va-t-en guerre » décomplexé, le second, spécialiste des propulsions et tenues en vol des fusées a fait décoller les programmes de la NASA.
  • La « machine du jugement dernier » décrit par l'ambassadeur soviétique dans le film a vraiment été étudiée par l'URSS au début des années 1960. Le projet consistait en un vaste cargo rempli de produits hautement radioactifs devant circuler le long des côtes soviétiques et qui, en cas de destruction de l'URSS, devait jouer le rôle d'une immense bombe radiologique. Ce projet n'a jamais vu le jour devant les risques évidents d'accident.
  • La salle d'opérations souterraine à la fin du film constitue une vision très personnelle par Kubrick du centre opérationnel d'urgence de la présidence (Presidential Emergency Operations Center) situé sous l'aile droite de la Maison Blanche.
  • On raconte que lorsqu'il entra à la Maison Blanche en 1980, Ronald Reagan demanda où était la salle de guerre. Il fallut expliquer au nouveau président que cette salle était une pure invention de Stanley Kubrick.
  • Tout au long du film, le vol du B52 est accompagné d'un thème musical récurrent appartenant au folklore traditionnel US : When Johnny Comes Marching Home, décliné en plusieurs variations.
  • La scène finale de l'holocauste nucléaire est ironiquement accompagnée par la chanson We'll Meet Again de la chanteuse anglaise Vera Lynn.

[modifier] Distinctions

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références