Dirk Hogendorp

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Dirk van Hogendorp, gouverneur de Hambourg
Dirk van Hogendorp, gouverneur de Hambourg

Dirk van Hogendorp, né en 1761 à Heenvliet en Hollande, fut un militaire hollandais qui se mit au service de de l'Empire et de Napoléon Ier.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Ses jeunes années

Il est l’aîné de six enfants. Son père, noble, est membre de la régence et député de sa province. Sa mère est la baronne de Haren, fille de l’Ambassadeur à Aix-La-Chapelle. En 1773, son père est nommé Gouverneur à Java, colonie hollandaise, poste assez lucratif pour ne pas le refuser. Par des amies de sa mère, Dirk et son frère sont admis à l’École des Cadets nobles de Berlin, par autorisation spéciale du Grand Frédéric. Le jeune Dirk va être élevé « à la Prussienne « durant trois ans.

En 1777, il est caserné à Kœnigsberg, puis en 1778 fait la campagne contre l’Autriche. Il en sort lieutenant des grenadiers, et entre dans le corps des ingénieurs-géographes, suivant en même temps les cours de philosophie de Kant.

Sa voie est toute tracée pour une belle carrière en Prusse, quand la Guerre d’Indépendance d’Amérique vient réveiller le sentiment patriotique. La Hollande ayant rompu avec l’Angleterre, le jeune Hogendorp, après un duel où il blesse un officier prussien, donne sa démission.

[modifier] Les voyages

A 21 ans, il devient capitaine dans les troupes de débarquement du Commodore van Braam, à bord du vaisseau de 64, l’Utrecht. Trop tard, un armistice est signé, mais le voyage servira à parfaire ses connaissances en astronomie et navigation, qui serviront plus tard. Entre autres, Hogendorp constate que les vaisseaux doublés de cuivre vont plus vite que les anciens en bois. L’amiral Pierre Jurien de la Gravière, jeune enseigne rapatrié sur le Dordrecht à l’époque, en a laissé des souvenirs. Le convoi est envoyé vers Le Cap, on croise devant Ste-Hélène petite-île…

Au Cap, colonie hollandaise, tient garnison le régiment suisse de Meuron, au service de la Hollande. Hogendorp y retrouve deux anciens de l'École des cadets de Berlin, le Neuchâtelois de Sandol-Roy et le jeune Yorck de Wartenburg qui sera un jour lieutenant de Blücher. Ce général Prussien de service dans la Grande Armée sous Macdonald, trahira en décembre 1812 et sera un des plus implacable ennemi de la France. Ces deux jeunes gens se retrouveront en Lituanie…

L’ancien grenadier est devenu marin, retrouve son père à Java, après onze ans de séparation. Les îles néerlandaises, après la paix signée avec l’Angleterre, voient des révoltes pousser un peu partout, révoltes comme d’habitude armées et payées par la perfide Albion… Il profite de ce séjour obligé pour demander la main avec Constance Alding, la 5e fille du Gouverneur Général des Indes pour la Hollande.

Hogendorp ira batailler contre les petits rois de Malacca, Salangor de Siac et de Riou. Vainqueur, Dirk vient porter la nouvelle au Gouveneur Alding, mais arrive pour assister au mariage de Constance, contrainte par son père à une autre union. De dépit, il quitte la marine et rerouve un commandement de capitaine dans les Dragons, et épouse en 1785 mademoiselle Bartlo, fille du vice-président des Échevins de Batavia. Son père repart pour la Hollande, mais meurt dans le naufrage du convoi.

Hogendorp dénonce la corruption de l’administration coloniale et le manque de sérieux dans ces organisations de convois pour Le Cap, où le personnel est trop peu qualifié pour des bateaux encombrés et surchargés de marchandises de contrebande. C’est au cours de ces années d’épreuves que Dirk va se forger une réputation d’honnêteté et de rigueur. Il sera, en juin 1786, nommé résident au Bengale et remonte le Gange avec sa jeune femme. Il découvre ainsi le commerce de l’opium tenu par les Anglais.

Là naît un fils, qui sera plus tard chef d’Escadron des Cuirassiers dans la Grande Armée. En 1790, il est nommé sous-gouverneur à Surabaya (Java), où il apprend la Révolution en France, puis la guerre entre la République et la Hollande. C’est alors qu’il voit mouiller les deux frégates françaises à la poursuite de La Pérouse, La Recherche et l’Espérance, commandées par le lieutenant d’Auribeau.

Hogendorf se montre compréhensif devant l’état de délabrement des Français, partis depuis deux ans, et les considère comme réfugiés, échoués en territoire hollandais. Les républicains peuvent regagner la France, les autres reçoivent des offres avantageuses pour servir dans la Compagnie des Indes Néerlandaises.

Sur ces entrefaites arrive la nouvelle de l’entrée de Pichegru en Hollande, suivie d’une véritable révolution. Les « patriotes » se sont déclarés en comité pour remplacer l’ancienne Compagnie des Indes, et chaque fonctionnaire doit se prononcer pour l’ancien ou le nouveau régime. Hogendorp, considérant que là où est le peuple et la terre de la Patrie, là également est la Nation.
Bien sûr, les Anglais en profitent pour mettre la main sur les colonies hollandaises : Mallaca Amboine, les Moluques. Dans Java restée hollandaise, Hogendorp met Surabaya en état de défense. Le Cap est tombé aux mains des Anglais, le colonel Meuron ayant vendu son régiment, hommes et armes, au gouvernement anglais. De même, l’île de Ceylan sera vendue par son Gouverneur.


[modifier] Le retour en Europe

Dépité, abandonné, ruiné, Hogendorp doit s’en retourne en Europe, sur un navire danois, avec un arrêt pour faire l’eau à Ste-Hélène. Il a laissé son épouse chez sa mère, à Batavia (Djakarta) et le peu de biens qu’il leur reste. Il retrouve sa mère en Hollande et engage des actions contre la mauvaise organisation des colonies en publiant son "Exposé de l’état actuel des possessions de la République Batave aux Indes Occidentales". Nombreux sont les Hollandais qui lors de voyages de commerce, avaient remarqué l’état déplorable de l’organisation du Conseil Colonial, et après la Paix d'Amiens, les colonies étant restituées en partie, le besoin se fait sentir pour la Hollande de réimplanter son administration.

Hogendorp est sollicité pour être le gouverneur général de Batavia, quand il apprend la mort de sa femme restée aux bons soins de sa mère. Il perd également ses deux sœurs et reste avec son fils unique, qu’il envoie au collège militaire de Sorrèze, où était le jeune Marbot.
En septembre 1802, il se remarie avec une cousine, Augusta, fille aînée du Prince de Holenlohe, mariage qui le fait rentrer dans les grandes familles des cours allemandes. la rupture de la Paix d'Amiens rend illusoire les projets coloniaux de la Hollande, et c’est en ambassade en Russie que le couple convolera. Néanmoins, Hogendorp aura la satisfaction de voir le nouveau roi de Hollande en 1814 mettre en application ses réformes relatives aux Indes Néerlandaises…


[modifier] Au service de Napoléon

La domination française lui permet de devenir en 1806 Conseiller d’Etat, en 1807 ministre de la Guerre de Louis Bonaparte, roi de Hollande, puis ministre plénipotentiaire en Espagne, Comte de l’Empire en 1811, il est aide de Camp de l’Empereur. Il est chargé du commandement du dépôt des conscrits réfractaires et des déserteurs de Wesel, en 1811.

En 1812, il fait la Campagne de Russie, nommé Gouverneur général de la Prusse à Koenigsberg, puis Gouverneur de la Lituanie à Vilnius le 8 juillet, puis gouverneur de Hambourg en juin 1813 à août 1814.

Il est commandant au château de Nantes en mai 1815. Il partira de Nantes en 1816, après la chute de l’Empire, fonder une colonie agricole au Brésil, près de Rio où il mourra le 22 octobre 1822, en ermite, comme on peut le voir dans le film Monsieur N.

Napoléon dans son testament lui légua 100.000 francs