Deuxième concile bouddhique

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Le deuxième concile bouddhique se serait tenu à Vaisali vers 367 ou 383 av. J.-C. , convoqué par le roi Kalasoka dans le but de condamner dix assouplissements du vinaya adoptés par les moines de les moines de la tribu Vriji menés par Vajjiputtaka.

Comme pour les premier et troisième conciles, les sources le concernant ne concordent pas entièrement, certaines[1] proposant qu’il ait eu lieu au milieu du IIIe siècle av. J.-C. sous le règne d’Asoka, date plus généralement donnée comme celle du troisième concile. D’autres l’ignorent totalement[2].

Parmi les sites proposés, on trouve les monastères de Valikaramade, Kusumapura, ou Kutagarashala, et même Kusumapura (Pāṭaliputra). Le nombre des bhikkhus participants est presque toujours de 700. Aucun président n’est cité, mais les dénommés Revata, Sambhuta Shanavasin, Sarvakamin et Kubjita semblent y avoir tenu un rôle proéminent.

La plupart des versions s’accordent sur le fait qu’il s’acheva par la condamnation par les Anciens des dix règles hérétiques, avec, selon la source, une appréciation sévère ou favorable vis à vis des réformateurs ; une version se réclamant des mahasanghikas affirme que seule la dernière mesure (accepter de l’or ou de l’argent en aumône) fut rejetée. Les Chroniques cinghalaises Dipavamsa et Mahavamsa voient dans cette décision l’origine du schisme entre sthaviravadins (partisans des Anciens) et mahasanghikas (partisans des réformes, plus nombreux), qui devait ultérieurement donner naissance aux dix-huit écoles anciennes.

D'autres sources (Cachemire) situent lors de ce concile l’exposé par Mahadeva des « cinq constatations » réfutant la perfection des arahants ; ignorant la dispute concernant les règles monastiques, elles voient dans l' « hérésie de Mahadeva » l’origine du schisme entre sthaviravadin et mahasanghika.

D'autres sources encore font remonter le schisme au troisième concile.

Selon Xuanzang, ce concile fut également l'occasion d'une remise en forme du Tipitaka.

[modifier] Les dix réformes condamnées

Selon les Chroniques singhalaises, le moine Vajjiputtaka proposa dix assouplissements de la règle :

  • Droit de conserver dans une corne une réserve de sel ; le sel étant une forme de richesse, sa possession était interdite aux moines ;
  • Droit de s’alimenter occasionnellement après midi ;
  • Droit de retourner mendier dans un village après avoir pris le dernier repas de la journée ;
  • Droit de procéder à une Uposatha avec des moines de la même localité mais d'une autre communauté ;
  • Droit de mettre en pratique des décisions prises par une assemblée non-plénière ;
  • Droit de suivre une pratique propre à son maitre ou son instructeur ;
  • Droit de ne pas considérer l’absorption de lait fermenté comme un repas ;
  • Droit de consommer certaines boissons au goût fort (cas des breuvages médicamenteux) ;
  • Droit d’utiliser une natte de taille non-réglementaire ;
  • Droit de recevoir de l’or ou de l’argent, parfois donnés aux moines en aumone pour l’achat de leurs futurs repas ;

[modifier] Notes

  1. Xuanzang et une tradition tibétaine
  2. Paramatha, Faxian

[modifier] Voir aussi

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