David di Nota

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David di Nota est un romancier français né le 27 décembre 1968. Sa vie reflète un goût du voyage et une curiosité peu commune. Danseur à l'Opéra national de Paris et titulaire d'un Master II sur la doctrine militaire française, diplômé de l'Institut Français de Géopolitique (Université de Paris VIII), il fut également libraire à Londres et professeur d'anglais à Rio de Janeiro.

Son œuvre aborde une grande variété de sujets. Paris (Festivité locale, 1991), l'art de la haute couture (Apologie du plaisir absolu, 1993), la morale contemporaine (Traité des élégances, 2001). Son ouvrage principal, Projet pour une révolution à Paris (Gallimard, 2004) s'inscrit dans le sillage ludique du « Nouveau roman » français (Toussaint, Echenoz), bien que l'auteur ajoute au sein de ce mouvement une dimension ouvertement politique. Cette dimension prend toute sa force avec la parution du roman J'ai épousé un Casque bleu, suivi d'un court essai sur la guerre de Bosnie, Sur la guerre, violente missive contre le néopacifisme européen. Cet alliage inédit entre l'école du Nouveau Roman et l'essai politique a reçu le soutien de plumes célèbres (Neuhoff, Duteurtre, Sollers) mais également la vive critique d'autres personnalités (Lançon, Donner), critique que l'on retrouve dans la définition que l'écrivain donne de lui-même ("Je suis le fils des relations ignomineuses entre Bernanos et Gertrud Stein").

Ce dernier roman a donné lieu à une pièce de théâtre intitulée Têtes subtiles et têtes coupées (tragi-comédie en deux actes avec morale à la fin).

Sommaire

[modifier] Citations

  • Sur Franz Kafka : « Kafka se fit souvent traiter d'idiot au cours des nombreuses réunions familiales auxquelles il dut assister, même si chacun des membres savait très bien que le véritable idiot de la famille n'était justement pas Franz, mais Rudolf. En d'autres termes, il serait inexact de répéter que Kafka passait pour un idiot, notamment aux yeux de son père, alors que le véritable idiot était clairement le frère de sa mère. »
  • Sur l'ONU et les opérations de maintien de la paix : « Deux États qui s'unissent pour faire le Bien, voilà bien quelque chose d'étrange. Trois États qui s'unissent pour faire le Bien, voilà une occasion de se méfier. Mais une organisation mondiale qui s'unit pour faire le Bien, alors voilà une occasion mondiale de se méfier. »
  • Sur les experts en économie : « Non seulement l'économie est une science, mais c'est la seule qui se trompe à tous les coups. »
  • Sur Michel Foucault : « Le philosophe Michel Foucault tenta de se suicider par trois fois au cours de ses années d’agrégatif. Althusser en personne dut alerter ses proches afin qu’il ne commette (je cite) une bêtise. Comment expliquer l’inquiétude d’Althusser ? Il peut se faire qu’un philosophe encore jeune ne s’aime pas. Les causes en sont nombreuses. Elles s’étendent volontiers du rejet du Père à la découverte de sa propre homosexualité, et nous savons qu’une calvitie précoce n’est pas non plus un gage de réconfort existentiel. Mais ce qui importe, c’est de savoir si l’exercice de la pensée rend l’être humain plus heureux, plus vivant. Et de ce point de vue-là, sa victoire fut complète. Il y a chez le Foucault des années 80 un rire qui ne trompe pas. Plutôt que de recourir aux médicaments, à la haine de soi, ou à la psychanalyse, son œuvre mit fin aux illusions confessionnelles de la vérité : le soupçon ne se portait plus sur votre culpabilité éventuelle, mais sur les techniciens de l’âme, ou sur la technique employée. Et pour donner à cette fin de non recevoir thérapeutique la contrepartie insouciante qui lui manquait, il fréquenta les bars SM en acceptant d’être fouetté par le premier venu. Je pense souvent à cette évolution lorsque je passe devant un sex-shop et que j’observe un martinet en cuir ou bien la pointe d’une manivelle anale. Ces objets sadomasochistes me rappellent ce que l’on entend par liberté, éthique, joie de vivre. »


[modifier] Bibliographie

  • Festivité locale, 1991.
  • Apologie du plaisir absolu, 1993.
  • Quelque chose de très simple (nouvelles), 1995.
  • Traité des élégances, 2001.
  • Projet pour une révolution à Paris, Gallimard, Paris, 2004.
  • J'ai épousé un Casque bleu, suivi de Sur la guerre, Gallimard, coll. « L'Infini », Paris, 176 p.[1]

[modifier] Notes

  1. Critique par Christophe Donner, « Stylo sans cartouche », Le Monde 2, nº 209, semaine du 16 au 22 février 2008, p. 10.

Portrait de David di Nota dans la revue "Transfuge", Mars 2008 [1]

[modifier] Liens externes