Daniel Féret

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Daniel Féret est un homme politique belge né le 7 août 1944, à Momignies.

Etudiant en médecine à Lille, puis aux Etats-Unis et enfin à Bruxelles, il s'engage et milite dans plusieurs mouvements d'extrême droite comme Restauration nationale, proche de l'OAS puis Jeune Europe mouvement néo-fasciste créé par Jean Thiriart, idéologue du nationalisme révolutionnaire.

En 1971, il s'engage au PLP (Parti de la Liberté et du Progrès, prédécesseur du PRL, actuel Mouvement réformateur) qu'il quitte en 1974.

En 1984, il participe à la création de l' Alliance pour la Nouvelle Démocratie, qui fusionne ensuite avec l' Union pour une Nouvelle Démocratie, autre groupuscule d'extrême droite puis fonde, en 1985, le Front National dont il se proclame Président à vie.

En septembre 2007, lors de l'assemblée annuelle des élus du Front National, formée pour recomposer le Bureau politique en cooptant onze membres, cinq parlementaires sur neuf ont voté en faveur d'une liste concurrente à celle proposée par Daniel Féret. Celui-ci a donc été mis en minorité et c'est la liste adverse de la sienne qui a été élue. Le nouveau Bureau politique, composé donc des neuf élus, qui y siègent de plein droit, ainsi que des onze membres cooptés, a ensuite procédé à l'exclusion de Daniel Féret du Front National. Depuis lors, c'est le sénateur Michel Delacroix, qui était jusque là vice-président, qui est président faisant fonction du Front National en attendant une nouvelle élection du président.

[modifier] Démêlés judiciaires

En 1995, il a été suspendu de l'Ordre des médecins pour manquement aux règles de déontologie, d'honneur, de discrétion et de probité[1],[2].

Personnalité controversée tant à l'extérieur qu'au sein de son parti, il a été à plusieurs reprises poursuivi devant les tribunaux belges.

Il a été condamné en 1987 à un an de prison avec sursis et cinq ans de déchéance des droits civils et politiques par la Cour d’appel de Mons pour avoir délivré un faux certificat médical ayant servi d'alibi à une délinquante poursuivie pour un hold-up avec prise d’otages[3].

À la mi-décembre 1994, Le Vif/L'Express et l'émission "Au nom de la loi" (RTBF) ont révélé que le Dr Féret et son amie de l'époque, avaient, à partir de 1983, été mêlés à une histoire d'abus de confiance dans laquelle Serge Goldenberg, un marchand d'art parisien, a été spolié de 24 lithographies évaluées à 61 500 francs français. Un délit pour lequel la cour d'appel de Paris a condamné Chantal Grodwhol à treize mois de prison avec sursis[4]. Le Vif/L'Express a aussi révélé que, pour éviter de rembourser leur dette envers Goldenberg, Féret et son amie, qui habitaient 19, rue Bobillot, dans le XIIIe arrondissement de Paris, ont précipitamment quitté leur appartement en "oubliant" de régler le loyer. Plusieurs huissiers français ont alors vainement tenté de retrouver le couple pour lui signifier le jugement et récupérer des factures impayées[5],[6].

En novembre 1986, le conseil provincial du Hainaut de l'ordre des médecins a été saisi d'une demande d'enquête sur la base d'une plainte. Celle-ci avait été deposée par Charlotte I., une patiente de Daniel Féret, à laquelle le médecin refusait de délivrer des attestations de soins. Le 8 décembre 1986, les responsables de l'Ordre ont demandé par écrit des explications à Féret. Mais, en février 1987, ce dernier n'avait toujours pas répondu. Quelques mois auparavant, Féret avait averti l'ordre des médecins qu'il comptait se spécialiser dans la médecine esthétique sans opération (non remboursée par l'Inami). Or, à la suite de la plainte de Charlotte I., il est apparu que ce n'était pas le cas et qu'il continuait à pratiquer une médecine "classique"[7],[8].

Après que la Chambre des Représentants ait levé son immunité parlementaire dès juillet 2002, Daniel Féret, poursuivi pour incitation à la haine raciale, est reconnu coupable le 18 avril 2006 et condamné à une peine de 10 ans d’inéligibilité et à 250 heures de travail à exécuter dans le domaine de l’intégration des personnes de nationalités étrangères. Le 4 octobre 2006, la Cour de cassation rejette le pourvoi du président du Front National et confirme l’arrêt de la cour d’appel de Bruxelles[9]. Le 5 octobre 2006, Féret annonce, par la voix de son avocat, un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg[10].

Daniel Féret est également poursuivi pour faux et usage de faux, escroquerie, détournement de fonds, abus de confiance, confusion de patrimoines et organisation d'insolvabilité, suite à une enquête télévisuelle du journaliste Jean-Claude Defossé.

Il est également poursuivi que pour faux et usage de faux et infraction à la législation sur la vie privée lors de la confection de la liste du Front National pour l'élection du Parlement européen en 2004[11].

Daniel Féret est également assigné en Justice par les députés du Front National, membres du bureau politique ou ancien membres de son parti, pour confusion de patrimoine et abus à des fins privées de la dotation publique de son parti.

Il a été récemment inculpé, ainsi que sa compagne et député bruxellois Audrey Rorive, du chef de faux et usage de faux, faux dans la comptabilité, infraction au code des sociétés, abus de confiance, abus de biens sociaux, infraction au code des impôts, organisation d'insolvabilité et infraction à la loi relative aux faillites, dans le cadre de l'enquête judiciaire relative à la gestion du parti et à son association de financement (AFFN)[12].

Il a été condamné le 2 juin 2008 par le tribunal correctionnel de Namur à un an de prison ferme et à une amende de 100 euros, pour faux et usage de faux dans le cadre des élections européennes de 2004. Son arrestation immédiate a été ordonnée[13]. Il est actuellement domicilié en France, d'où il a fait savoir qu'il interjetait appel.

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  1. Le Vif/L'Express, 17 novembre 1994
  2. Le Vif/L'Express, 21 janvier 1995, JUSTICE. Les affaires du Dr Féret
  3. http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bc/Jugement_feret_pour_faux.pdf [pdf] Texte intégral de la condamnation
  4. Le Vif/L'Express du 16 décembre 1994
  5. Le Vif/L'Express, 21 janvier 1995, JUSTICE. Les affaires du Dr Féret
  6. Le Vif/L'Express, 5 mai 1995
  7. Le Vif/L'Express, 21 janvier 1995, JUSTICE. Les affaires du Dr Féret
  8. Le Vif/L'Express, 5 mai 1995
  9. http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=308715 La Libre Belgique du 4 octobre 2007 : Condamnation de Féret confirmée
  10. http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=308723 La Libre Belgique du 5 octobre 2007 : Daniel Féret est bel et bien inéligible
  11. http://archive.pcf.be/1000000000b20b8 [pdf] Rapport de la Commission des poursuites du Parlement de la Communauté française.
  12. Le Soir, 14 septembre 2007, p. 5
  13. Un an ferme pour l’ex-président du FN, Le Soir, 2 juin 2008.
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