Coordination communiste

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La Coordination communiste 59-62[1] est une organisation agissant sur différents fronts (antilibéral, anti-impérialiste, syndical, démocratique, antifasciste, anticolonial) de la lutte générale contre le capitalisme. Elle contribue à la reconstruction d’un véritable parti communiste en France, outil indispensable pour organiser les luttes jusqu’à la révolution socialiste et la dictature du prolétariat. Elle publie le journal Chantiers.

[modifier] Histoire

Durant toute la période d’abandon progressif des principes marxistes-léninistes du PCF jusqu’à sa « mutation » à l’époque de Robert Hue, différentes organisations politiques se réclamant du marxisme-léninisme se sont constituées successivement en rompant avec celui-ci.

Tandis que les organisations gauchistes de type trotskiste ou maoïste travaillaient à hâter la chute idéologique et politique du PCF, les militants marxistes-léninistes opposés au développement du révisionnisme au sein du parti historique de la classe ouvrière, affirmaient la possibilité d’une renaissance communiste du Parti. Ils y ont lutté dans cette perspective jusqu’à la période de liquidation définitive des bases politiques et organisationnelles marxistes-léninistes du Parti, dans les années quatre-vingt dix.

Au sein de la Coordination communiste pour le renouveau révolutionnaire du PCF, courant interne créé en octobre 1991, puis (nouveau nom marquant déjà une évolution en février 1994 après le 28ème congrès du PCF) de la « Coordination Communiste pour la renaissance léniniste et continuité révolutionnaire du PCF », se sont distingués très vite les partisans de la « reconstruction », thèse selon laquelle la social-démocratisation du PCF est désormais irréversible, et les partisans de la « renaissance », thèse selon laquelle le PCF peut être encore sauvé de cette transformation en « Parti socialiste bis ».

Les seconds, devenus minoritaires, quittèrent l'organisation à l'issue de la 2e session de la IVe Conférence nationale en décembre 1999 pour fonder la « Coordination des militants communistes du PCF (CMC) », devenue, après regroupement avec d'autres militants, notamment ceux rassemblés autour de Georges Hage - député PCF du Douaisis (Nord) - la FNARC (début 2002) puis le PRCF, pôle de renaissance communiste en France en janvier 2004.

Les majoritaires, affirmant de plus en plus la nécessité d'en finir avec la simple lutte interne pour « aller aux masses », affirmaient leur rupture organisationnelle totale avec le PCF au printemps 2000 au moment du 30e congrès du PCF (congrès de Martigues). Ils modifiaient alors leur appellation, passant de « Coordination communiste pour la renaissance léniniste et la continuité révolutionnaire du PCF » en « Coordination communiste pour la reconstruction d'un parti communiste révolutionnaire ». Depuis 1991, les animateurs du Comité du Nord de la Coordination communiste - qui étaient parmi les fondateurs de l'organisation - se reconnaissaient dans ce courant-là.

Cette « nouvelle » Coordination communiste affirmant ouvertement se battre pour la reconstruction d'un nouveau Parti fut dès 2000 traversé de vifs débats, qui conduisirent début 2001 à l'exclusion sectaire (contre l'avis de la Coordination communiste 59) du Comité de Haute-Savoie [aujourd'hui la « Coordination communiste 74 », toujours autonome, est « associée » au PRCF], puis à la scission gauchiste, autour notamment d'un membre de la direction nationale, de quelques camarades qui fondèrent le groupe « Communiste en Lutte » (CeL).

Les divergences entre la direction nationale et le comité du Nord (et le comité du Pas-de-Calais) éclatèrent au grand jour fin 2001, essentiellement autour de la question des tendances de la direction nationale à se prétendre les seuls marxistes-léninistes en France, à s’autoproclamer, de fait, le Parti : le Comité du Nord, puis celui du Pas-de-Calais sont exclus de la Coordination communiste au printemps 2002. Ils décident aussitôt de poursuivre leur activité, se regroupant en Coordination Communiste Nord-Pas-de-Calais et publiant (en janvier 2003) un premier document public analysant les raisons de cette exclusion qui lance un appel contre le sectarisme. Le reste de la Coordination communiste nationale deviendra, à l'automne 2003, l’actuelle URCF (Union des révolutionnaires-communistes de France).

Pour la Coordination Communiste 59-62, Ce morcellement progressif des organisations marxistes-léninistes en France est l’héritage du révisionnisme dominant d’une période de reflux du mouvement communiste à l’échelle internationale et à l’échelle nationale dans la seconde moitié du vingtième siècle. Elle considère la lutte pour l’unification des cercles et organisations communistes émanant ou non du PCF comme une lutte principale aujourd’hui, en vue de la reconstruction d’un parti communiste révolutionnaire en France.

En décembre 2007, la Coordination communiste 59-62 a participé à la création du Rassemblement des cercles communistes (RCC), avec le Cercle Henri Barbusse, le Cercle communiste d’Alsace et le Cercle communiste de Région Parisienne.

[modifier] Ligne politique

La Coordination communiste 59-62 défend les expériences de construction du socialisme au vingtième siècle, et en particulier l’expérience soviétique, sources historiques, théoriques et pratiques incontournables pour le « socialisme du XXIe siècle ».

La Coordination Communiste considère qu’en France l’étape actuelle est « l’étape des cercles », à partir desquels l’éducation et l’organisation d’une avant garde prolétarienne d’une part et un mouvement d’unification idéologique sur les principes marxistes-léninistes d’autre part aboutiront à la création d’un parti communiste (fusion du socialisme scientifique et du mouvement ouvrier et populaire), revendiquant l’héritage historique du PCF du Congrès de Tours, du Front populaire antifasciste, de la résistance antinazie et du Conseil national de la résistance. Elle se reconnaît dans le mouvement des organisations (internes ou externes au PCF) fondées sur la double opposition au trotskisme, fossoyeur historique du communisme, d’une part et à la « mutation social-démocrate » du PCF d’autre part.

En ce sens, la Coordination communiste 59-62 articule la lutte pour l’unité d’action, l’unité idéologique entre les cercles communistes existant en France et l’action politique sur différents fronts actuels au travers desquels s’exprime la lutte générale contre le capitalisme.

La Coordination communiste s’est engagée dans le combat des collectifs antilibéraux issus de la victoire de classe du NON au référendum sur la constitution européenne en 2005. Elle considère que ce front contre le libéralisme ne pourra remporter des victoires solides qu’en se dotant d’une aile anticapitaliste, regroupant toutes les forces de la reconstruction communiste pour développer ses analyses, manifester ses capacités d’organisation et orienter l’ensemble du front vers le renversement de la dictature capitaliste.

Prioritairement pour l’unité de la classe ouvrière, la Coordination communiste participe aux luttes nationales et internationalistes, revendiquant entre autres :

  • La sortie de la France de l'Union européenne contre l’illusion d’une « Europe sociale »,
  • Le rejet de la loi discriminatoire et islamophobe sur le « foulard »,
  • La régularisation de tous les sans-papiers,
  • Le droit de vote pour l’immigration à toutes les élections,
  • Le soutien au socialisme cubain, nord-coréen, aux victoires anti-impérialistes et d’indépendance nationale latino-américaines, aux luttes anti-impérialistes du peuple palestinien martyre, des peuples irakien, afghan, des peuples d’Afrique soumis notamment à l’impérialisme français,
  • La dénonciation de toutes les offensives de l’impérialisme ; « révolutions oranges », colonisations et agressions sionistes, guerres menées ou orchestrées par l’OTAN, les États-Unis, l’UE, etc.

La devise de la Coordination communiste est celle qui a été propagée par la Révolution d’Octobre 1917 : « Prolétaires de tous pays et peuples opprimés, unissez-vous ! ».

[modifier] Notes et références

  1. Coordination Communiste 59/62