Conférence de Stresa

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La conférence de Stresa réunit le Ministre des Affaires Étrangères français, Pierre Laval, le Premier Ministre britannique, Ramsay MacDonald, et le dirigeant de l'Italie fasciste, Benito Mussolini, le 14 avril 1935 dans la ville éponyme.

La conférence fait suite au rétablissement de la conscription annoncée par le Troisième Reich en mars 1935. Un accord y est signé dont l'objectif était de pérenniser le Traité de Locarno et d'assurer que l'indépendance autrichienne « continuerait d'inspirer une politique commune » des pays participants. L'accord visait à empêcher toutes futures tentatives allemandes de modifier le Traité de Versailles et à isoler Hitler.

Le texte final de la conférence est frappé d'ambiguïté. Mussolini souhaitait en effet négocier sa participation à la défense du Traité de Versailles contre la validation par la France de ses ambitions coloniales en Éthiopie. La France n'exprima pas de position claire sur ce sujet, et les Britanniques ne prirent aucun engagement. La formule du document final manifeste l'absence de consensus, dans le détail, entre les trois pays: "Les trois puissances dont la politique a pour objet le maintien collectif de la paix dans le cadre de la Société des Nations constatent leur complet accord pour s’opposer par tous les moyens appropriés à toute répudiation unilatérale de traités susceptibles de mettre en danger la paix de l’Europe".

Quel était le sens de cette formule eu égard au projet colonial de Mussolini ?

Les Anglais poursuivent des négociations unilatérales avec l'Allemagne. La signature d'un accord naval entre les deux pays le 18 juin 1935 affaiblit la cohésion du Front de Stresa face au Troisième Reich. L'invasion de l'Éthiopie par Mussolini, et la dénonciation conséquente de cet événement par les démocraties occidentales le dissout.