Concerto pour piano n° 4 de Beethoven

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Le Concerto pour piano en sol majeur, op. 58 est le quatrième des cinq concertos pour piano de Ludwig van Beethoven. Il fut composé en 1806 avec cependant des premières esquisses dès février 1804. Sa composition est à peu près contemporaine de sa quatrième symphonie, de son concerto pour violon et de sa sonate Appassionnata. Il a été exécuté seulement deux fois du vivant de Beethoven dont la première en 1807, à titre privé, au palace du Prince Lobkowitz. Il a été créé en public lors d'un concert « historique » le 22 décembre 1808 au Theater an der Wien, comportant à son programme, outre cette pièce, les créations de sa cinquième et de sa sixième symphonie, ainsi que de sa fantaisie chorale. Le soliste en était le compositeur lui-même, handicapé par sa surdité partielle.

Il est dédié à l'archiduc Rodolphe d'Autriche, son élève, dédicataire également de son cinquième concerto. Il nécessite un orchestre comportant, outre les cordes, une flûte, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, deux cors, deux trompettes et des timbales.

Il comprend trois mouvements. Son exécution dure environ trente-cinq minutes.

  1. Allegro moderato (sol majeur)
  2. Andante con moto (mi mineur)
  3. Rondo (Vivace) (sol majeur)

Ce concerto inaugure un genre nouveau, étant à la fois symphonie pour orchestre et fantaisie pour piano. Même s'il est loin du caractère héroïque du cinquième concerto, c'est le plus inventif.

Sommaire

[modifier] Mouvements

Fichiers audio

[modifier] Allegro moderato

Le premier mouvement présente une fluidité des éléments mélodiques, rythmiques, harmoniques ou formels totale. Il commence de manière inhabituelle par le piano seul : les quatre accords joués par le piano sont ensuite repris par l'orchestre.

[modifier] Andante con moto

Le second mouvement présente une écriture analogue à un opéra, ce qui lui a valu de nombreuses tentatives d'interprétations littéraires. L'écriture ornementale du piano serait une ligne vocale colorature tandis que les dialogues avec l'orchestre ressemblent à une transposition instrumentale de la technique du récitatif.

Souvent associé à l'histoire d'Orphée apprivoisant les Furies avec sa lyre aux portes des Enfers pour aller chercher Eurydice, Orphée étant représenté par le piano et les animaux sauvages par les cordes jouant à l'unisson, ce lien n'a jamais été formulé par Beethoven. On a longtemps pensé que Franz Liszt était à l'origine de cette association, mais le musicologue américain Owen Jander a trouvé une autre référence, probablement antérieure, dans la biographie de Beethoven publiée en 1859 par Adolphe Bernard Marx. D'après Jander, Beethoven aurait transcrit cette histoire en jouant sur les pédales qui existaient sur les pianos forte de l'époque mais plus sur les pianos modernes : elle permettaient de jouer sur une, deux ou trois cordes. Selon cette interprétation, on peut entendre trois claquements de tonnerre après que Orphée se soit retourné sur Eurydice, moment indiqué par un trille monodique. Pour Christoph Eschenbach, ce mouvement serait une prière d'Orphée pour qu'on lui rende Eurydice, l'orchestre répondant par la négative (et Orphée finissant terrassé par la souffrance).

Ce mouvement très sombre en mi mineur, se termine pianissimo et s'enchaîne sans pause avec le rondo final.

[modifier] Rondo (Vivace)

En constraste avec les deux précédents mouvements, celui-ci se caractérise par un thème très rythmique. Utilisant la forme rondo traditionnelle, il est construit à partir de l'alternance d'un refrain (directement exposé par l'orchestre, ce qui est inhabituel) et d'un seul couplet, varié et développé. Le thème principal commence en sous-dominante de do majeur avant de se terminer dans une cadence en sol majeur.

[modifier] Liens externes