Colin Gubbins

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sir Colin McVean Gubbins (1896-1976), est un officier de carrière britannique d'origine écossaise, qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, dirige le service secret britannique Special Operations Executive (SOE).

Colin Gubbins
Colin Gubbins

Note : pour accéder à d'autres photographies de Colin Gubbins, voir le paragraphe Lien externe en fin d'article.


Sommaire

[modifier] Généalogie

  • Son père : John Harington Gubbins (1852-1929), qui fut diplomate au Japon pendant 30 ans.
  • Sa première femme : Norah Creina Somerville (née Warren) Gubbins. Mariage en 1919. Divorce en 1944.
    • Fils : John Michael McVean Gubbins, tué (SOE).
  • Sa deuxième femme : Anna Elise (« Tulla ») Jensen. Mariage en 1950. Veuve de Rolf Torbjorn Tradin, Lt Royal Norwegian Air Force, tué à Caen le 30 mai 1943 (612 Squadron).

[modifier] Biographie

1896. Le 2 juillet, naissance à Shiba, Tokyo, Japon.

Études à la Normanton Grammar School, Yorkshire

Études au Cheltenham college.

Académie militaire royale de Woolwich.

1914-18. Officier du Royal Field Artillery (2Lt - A/Major).

1916. Il reçoit la Military Cross.

1919. Il sert quelques mois en Russie, comme attaché militaire auprès du général Denikine, commandant en chef des armées blanches, qui harcèlent encore les Soviets. C'est sa première expérience de la guerre irrégulière.

1919-21. Avec John Holland, deuxième expérience de la subversion au cours de la rébellion irlandaise.

1927. Troisième expérience de l'agitation politique, aux Indes.

1939.

  • Avril. Il rejoint le MI/R, récemment créé par le major John Holland au sein du War Office. Sa première mission consiste à rédiger trois guides d'instruction, dans la perspective d'une invasion de la Grande-Bretagne par l'Allemagne.
  • Été. Il dispense des cours d'entraînement sur la théorie élémentaire de la guérilla pour des civils choisis - des explorateurs, des linguistes, des montagnards, des hommes ayant des contacts pour affaire à l'étranger - dont certains auront plus tard des carrières remarquées au SOE. Il fait aussi deux voyages aériens secrets, l'un dans la vallée du Danube, l'autre en Pologne et dans les états baltes, pour étudier les possibilités d'une action de guérilla dans les pays situés à l'est de l'Allemagne.
  • 25 août. Il se rend en Pologne, comme chef de mission militaire britannique, pour conseiller les Polonais et les Tchèques en matière de guérilla contre le futur envahisseur allemand.
  • À Varsovie, il fait partie du Service de renseignements du général Adrian Carton de Wiart. Lorsque les Allemands envahissent la Pologne, il s'échappe par la Hongrie et les Balkans.

1940.

  • Mai. Le colonel Gubbins part pour la Norvège avec le corps expéditionnaire britannique. Il commande la Force Scissors, constituée de cinq Compagnies indépendantes[1]. Il commande plusieurs opérations qui préfigurent les futures méthodes des commandos : sans appui aérien et en terrain difficile, les Gubbins Boys retardent les Allemands en multipliant les actes de sabotage. Son action lui vaut d'être décoré de la DSO.
  • Juillet. Dans l'hypothèse redoutée d'un prochain débarquement allemand en Grande-Bretagne, on lui confie la mission de constituer des unités spéciales secrètes (Auxiliary Units), qui par leurs actions de guérilla seraient chargées de répandre la confusion parmi les troupes d'invasion par des attaques et des sabotages[2]. À la même époque, pour soutenir les mouvements de Résistance dans les pays occupés, Winston Churchill crée le Special Operations Executive, qui réunit le MI/R, la section D de l'Intelligence Service, et la section ultrasecrète EH de propagande noire au Foreign Office.
  • Novembre : Gubbins est nommé par Dalton chef des opérations et de l'entraînement, au SOE (sigle « M », puis « D/CD/O »), avec le grade de A/Brigadier (général de brigade) : il a la haute main sur les sections nationales (Country sections) et sur les écoles d'entraînement spécial des agents.

1943. Après avoir été l'adjoint de Charles Hambro, il lui succède en septembre comme chef du SOE (sigle « CD »). Grade de T/Major General.

1946-1976. Après la guerre, il disparaît de la scène politique, et ne réapparaît que très brièvement pour participer dans l'ombre à la préparation du complot anglo-américain destiné à renverser le gouvernement communiste en Albanie. Il devient ensuite PDG d'une usine de fabrication de tapis, et finalement retourne dans son pays natal, où il souhaite mourir, parmi les petits fermiers des Hébrides. [A. Cave Brown]. Son adresse : Obbe, Harris (Écosse).

1976. Il meurt le 11 février à Stornoway. Il est enterré au cimetière de Scarista, Harris (Écosse).

[modifier] Personnalité de Colin Gubbins

[modifier] Selon M.R.D. Foot

Dès le début, il eut une influence sur toute la pyramide du SOE, les collègues, les subordonnés, les agents... Il combinait la vision d'un highlander écossais avec la ténacité d'un officier de carrière, un esprit aiguisé, et beaucoup d'expérience en matière de diplomatie et de renseignements ; et avant le deuxième anniversaire du SOE, un observateur très bien placé le décrivait comme le ressort principal du SOE.

[modifier] Selon Résistance et collaboration

On dit souvent que les apparences sont trompeuses. Ce fut particulièrement vrai de Colin Gubbins. Raide, crispé, conformiste, parfaite incarnation du militaire britannique, il s'exprimait laconiquement en détachant bien les syllabes, arborait une moustache impeccablement taillée et se comportait en rigoriste. Mais ses dehors conventionnels cachaient un esprit très cultivé, une vive imagination et une bravoure parfois romanesque… Dalton fut impressionné par « la vitalité, l'énergie de Gubbins… sa vivacité intellectuelle, son esprit de synthèse… » Dalton aurait pu mentionner aussi l'autorité, la sérénité dans l'adversité, la détermination et le doigté nécessaires pour fondre dans le SOE des hommes en provenance de nombreux pays et d'horizons sociaux différents.

[modifier] Œuvres

  • Guides d'instruction :
    • The Art of Guerilla Warfare (L'Art de la guérilla),
    • Partisan Leader's Handbook (Manuel du chef de partisans),
    • How to use high explosives (Comment manier les explosifs puissants).
  • Resistance Movements in the War, JRUSI, London, 1948.

[modifier] Reconnaissance

[modifier] Sources

  • Bernard Ash, Norvège 1940, Presses de la Cité, 1965.
  • Résistance et collaboration, coll. La Guerre au jour le jour, Genève, Édito-Services S.A., 1981
  • Peter Wilkinson et Joan Bright Astley, Gubbins and SOE, Londres, Leo Cooper, 1993, ISBN 0-85052-556-X.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence.
  • Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, L'auteur, 1975 ; Éd. fr. Pygmalion/Gérard Watelet, 2 vol., 1981.
  • Roger Faligot, Les Services spéciaux de Sa Majesté, coll. La Vérité vraie, Messidor/Temps actuels, 1982, ISBN 2-201-01580-5.
  • Dominique Venner, Histoire critique de la Résistance, Pygmalion/Gérard Watelet, 1995.

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes

  1. Ces unités, qu'on appelle les Compagnies indépendantes (en anglais : Independant Companies), étaient apparentées à ce qu'on appela plus tard les commandos. Chacune se composait uniquement de volontaires, recrutés dans des brigades territoriales et comptait environ 400 hommes et 20 officiers.
  2. Ne voulant pas de militaires de carrière - il redoute leur formalisme et leur conditionnement par la discipline -, Gubbins choisit des civils habitués à une vie indépendante, voire insolite, et néanmoins dotés d'une certaine expérience militaire. Tels sont, entre autres : Peter Flemming, le frère du créateur de James Bond, qui prend en charge le Kent ; Andrew Croft, explorateur du Groenland, pour le Suffolk ; Donald Hamilton-Hill, pour le Lincolnshire ; John Cwynne pour le Sussex. [Dominique Venner].
Autres langues