Coarraze

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Coarraze
Carte de localisation de Coarraze
Pays France France
Région Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Arrondissement Arrondissement de Pau
Canton Canton de Nay-Est
Code Insee 64191
Code postal 64800
Maire
Mandat en cours
Jean Saint-Josse
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de la Vath Vielha
Latitude
Longitude
43° 10′ 16″ Nord
         0° 13′ 44″ Ouest
/ 43.1711111111, -0.228888888889
Altitude 258 m (mini) – 450 m (maxi)
Superficie 14,84 km²
Population sans
doubles comptes
2 068 hab.
(1999)
Densité 139,35 hab./km²
Image:City locator 2.svg
Coarraze
Localisation sur la carte départementale

Coarraze est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine.

Ses habitants sont appelés les Coarraziens.

Sommaire

[modifier] Géographie

Les terres de la commune sont arrosées par le Lagoin, affluent du gave de Pau.

[modifier] Communes limitrophes

[modifier] Histoire

Dans son livre sur Henri IV, François Bayrou parle ainsi du château de Coarraze : " Henri de Navarre a grandi au château de Coarraze à quelque deux kilomètres à vol d’oiseau de ma maison natale [...]. J’ai beaucoup rêvé sur la devise qui orne encore aujourd’hui le portail du château : lo que a de ser no puede faltar, ce qui doit arriver ne peut pas manquer." (p. 12)

[modifier] Héraldique

Les armes de Coarraze se blasonnent ainsi :

d'or à deux brebis de sinople clarinées d'argent, passant l'une sur l'autre.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Date d'élection Identité Parti Qualité
Les données entre 1856 et 1947 ne sont pas encore connues.
1856 Hippolite Pommies
1947 Gaston Labau SFIO
1953 Gaston Labau SFIO
1959 Gaston Labau SFIO
1965 Gaston Labau SFIO
1971 Gaston Labau
1977 Jean-Louis Ladagnous PS
1983 Jean-Louis Ladagnous PS
1989 Jean Penouil
1995 Jean Saint-Josse CPNT
2001 Jean Saint-Josse CPNT
2008 Jean Saint-Josse CPNT

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1896 1901 1926 1936 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
1660 1740 1430 1399 1338 1720 1940 1949 2202 2047 2068 2109
Nombre retenu à partir de 1962 :Population sans doubles comptes

2007 : population provisoire de l'Insee.

[modifier] Culture et Patrimoine

Château de Coarraze (privé). L'une des 12 baronnies du béarn. Henri IV a passé son enfance : de cette époque ne subsistent aujourd'hui que la tour, les soubassements et les cuisines. Le château est ouvert au public du 14 juillet au 23 Août. Visite gratuite accompagnée par les propriétaires. Salons XVIIème, bibliothèque, chambre Henri IV, tour et cuisines.

Béarn vient de « Vernarni », nom désignant une tribu installée dans la vallée du gave de Pau au moment de la conquête romaine. Ceux-ci implantèrent des villas qui diffusèrent la culture de la vigne dans le nord du Béarn par contre la montagne fut simplement traversée par la voie romaine allant du Somport à Saragosse. La période qui suivit l’effondrement de l’empire romain est obscure. Wisigoths, Mérovingiens, carolingiens circulent. Le Béarn est protégé par les chrétiens d’Aragon des invasions musulmanes. Puis les normands débarquent et ravagent le pays. Plusieurs petites enclaves issu des gallo romain se forment alors et constitue une entité nouvelle : le Béarn. Plusieurs guerres successives et des mariages dotèrent le Béarn de frontières très précises qui restent encore aujourd’hui dans les limites départementales. Plusieurs tentatives de Louis XII, alors roi de France n’aboutirent pas et le 15 Juillet 1512 la souveraineté du Béarn fut reconnu par sentence. Ce fut l’un des plus petits états frontières sous Henri II d’Albret qui soit en Europe et resta indépendant malgré son redoutable voisinage : la monarchie française et la grande Espagne. Le Béarn fur respecté car il gardait la clef des Pyrénées. Les papes envoient leurs légats à la cour de Pau et les ambassadeurs ont leur place à Rome parmi les autres états européens. Deux édits en 1607 et 1620 rattachaient le Béarn à la France mais restèrent privilèges et souveraineté. En 1789, des députés réclamant l’indépendance furent envoyés aux états généraux. Ils ne participèrent à aucun travaux de l’assemblée et quittèrent paris dans la nuit du 4 Août 1789 en disant « quittons la France et soyons Béarnais »

Il y avait à l’origine 12 Baronnies en Béarn dont 11 Laïques mentionnés dans les archives régionales :

  • Navailles
  • D’andouains
  • Lescun
  • Coarraze
  • Gerderest
  • Miossens
  • Arros
  • Gabaston
  • Domin
  • Gayrosse
  • Lons

La baronnie de Coarraze était la quatrième des douze baronnies établies à l’origine du Béarn

Le Béarn faisait autrefois partie du Duché de Gascogne (fief mouvant) il s’en détacha en 819. Cette souveraineté fut garantie pendant plus de 700 ans. De 618 à 819 régnèrent les ducs de Gascogne ; jusqu’en 1290 les gascons de Béarn, Les Gavaret et Moncade

Enfin arrivèrent-les Maison de Foix, Maison de Grailly, Maison d’Albret et Maison de Bourbon, ce jusqu'à Louis XIII

La baronnie de Coarraze

Avant le XIVème siècle, le seigneur de Coarraze porte le nom de sa terre : Coarraze qui en latin s’écrivait « coda rasa » c’est-à-dire « queue rasée » sans doute à cause de la forme de la colline qui prolonge dans le Gave

Le premier baron dont on trouve le nom dans les annales du Béarn est Raymond Arnaud Ier. Il fut l’un des héros de la première croisade et pris part à côté de son suzerain à la prise de Jérusalem en 1099. Il participa aussi à la croisade contre les Maures d’Espagne et se trouva au siège de Saragosse en 1118 (il a vécu 120 ans ???).

Raymond Arnaud II

Raymond I

Raymond Arnaud III

Pierre (1216)

Arnaud II, Membre de la cour Majour entre 1257 et 1292

Au cours du XIIIème siècle la famille de Coarraze fournit deux évêques au siège de Tarbes : Arnaud Raymond (1247-1260) et Raymond Arnaud (1268-1308).

Raymond Garsie : Il est mentionné parmi les seigneurs de Gascogne que le roi d’Angleterre Édouard Ier convoqua en 1294 pour servir sous ses ordres dans la campagne franco-anglaise de 1293-1297. Le roi d’Angleterre appelait ses vassaux en service privé, en « amis ». Certain ne répondirent pas à l’appel comme le comte de Foix, Roger Bernard et sans doute le baron de Coarraze car on ne trouve pas son nom parmi les seigneurs béarnais ayant apporté leur aide aux troupes anglaises.

Raymond Arnaud IV : Il fut lui aussi sollicité par le roi d’Angleterre pour s’enrôler sous sa bannière entre 1320 et 1324 mais les sollicitations ne le touchèrent pas puisqu’il combattit dans les rangs français au cours de la campagne qui constitua les débuts de la guerre de cent ans. En 1345 il rend hommage à Gaston Phébus. La tour de Coarraze fur probablement édifiée par lui. À la suite d’un procès avec un clerc de Catalogne à Avignon devant le pape, ce dernier le menace de représailles et trois mois après un esprit frappeur dénommé « Orton » fit son apparition à Coarraze. Celui-ci prévenait le seigneur des grands évènements du monde avant tous le monde. Cela dura 5 ans et fut rapporté dans les chroniques de Froissart.

Raymond II : Il participa avec trois cent chevaliers gascons et béarnais à la bataille d’Aljubarrota entre Jean I de castille et Jean I de Portugal le 15 août 1385 au cours de laquelle tous trouvèrent la mort.

Raymond Arnaud V : Il apparaît au premier plan en 1391 lors des obsèques de Gaston Phébus en tant que baron du béarn.

Fin XIVème un évêque au diocèse de Tarbes Gaillard de Coarraze (1374-1399)

Bernard III

Raymond Arnaud VI : Devint baron de Coarraze en 1428. Il défendit Orléans, fut blessé le 31 octobre 1428 au boulevard des Tourelles au cours d’un assaut infructueux des anglais. Le 29 avril 1429, les chroniqueurs signalent que derrière Jeanne d’Arc venait «  le Béarnais Raymond Arnaud de Coarraze. Il participa à plusieurs luttes qui mirent fin à la guerre de cent ans et y joua un rôle important par sa bravoure et son courage. Marié trois fois après deux veuvages, il eut deux filles de sa troisième épouses : Catherine son héritière et Jeanne. Il mourut aux alentours de 1465. Après lui la vieille maison de Coarraze s’éteint.

Catherine de Coarraze. Héritière de Coarraze, elle épouse en 1446 Mathieu de Foix, comte de Comminges et eut trois fille :

  • Jeanne de Foix qui épouse en 1461 son cousin Jean de Foix ;
  • Marguerite qui épousa Antoine de Bonneval, chambellan de Louis XI ;
  • Jeanne de Foix (même prénom que sa sœur.

Jeanne, l’aîné eut un fils Gaston de Foix. Sa grand-mère Catherine le désigne héritier de la baronnie de Coarraze dans son testament de 1492. Il avait alors 25 à 30 ans. On sait qu’il vivait depuis longtemps auprès de sa grand-mère à Coarraze.

Gaston de Foix. Celui-ci cousin de la reine de Navarre, est malheureusement connu pour ses brigandages, vols, assassinats, otages, guets-apens, abus de pouvoir et débauche. Il faisait constamment des travaux d’agrandissement et d’embellissement, de fortifications nouvelles. Il payait ses ouvriers avec des coups et les obligeaient à travailler sous la terreur. Les religieux de la commanderie de saint Christophe disaient que c’était le « refugium peccatorum orbis » «  le refuge de tous les pêcheurs du monde ». Plusieurs fois il fut condamné par le tribunal de Béarn mais menaça celui-ci de porter l’affaire devant le parlement de Toulouse dépendant de la couronne de France et par cet acte menaçant l’indépendance du Béarn. Il finit par être condamné par contumace en 1506 s’étant enfuis en Languedoc. La sentence fut grave puisque la baron félon fut condamné à la peine de « ravage » châtiment terrible qui ordonnait la destruction totale du château et de ses terres : château brûlé, terres et champs ravagés et arrachés. En Août une expédition militaire pris d’assaut le château et après une nuit de bataille parvint à prendre possession du château et le brûlé entièrement. « Le château, une chapelle et un bois attenant soient incendiés »

La baronnie passa ensuite entre les mains des Bonneval

Carmaing de Bonneval. C’est en fait le cousin germain de Gaston de Foix. Il était conseiller et chambellan de François 1er, l’un de ses favoris, gouverneur du Limousin. Il tomba mortellement blessé à la bataille de Pavie, le 25 février 1525, bataille à l’issue de laquelle Francois Ier fut fait prisonnier.

Après sa mort, la baronnie est acquise par Étienne d’Albret-Miossens. Celui fit restaurer le château dans un style renaissance dont il ne reste aujourd’hui que le portail sur lequel on peut lire l’inscription suivante : « lo que a deser no puede faltar » qui reste un peu mystérieuse et s’explique avec plusieurs théories. Il fit son testament le 21 avril 1536 au château de Coarraze.

Son fils Jean d’Albret-Miossens lui succède. Il avait épousé en 1535, Suzanne de Bourbon. C’est lui et sa femme qui élevèrent Henri III qui devint plus tard le roi de France Henri IV.

Après lui succèdent :

  • Henri I d’Albret-Miossens (1560-1600) son fils ;
  • Henri II d’Albret-Miossens son fils ;
  • Francois Alexandre d’Albret son fils ;
  • Charles-Amendieu d’Albret qui meurt sans postérité de son mariage en 1662 avec sa cousine Marie d’Albret. Celle-ci hérite de la baronnie et se remarie en 1683 avec Charles de Lorraine et lègue dans son testament en 1692 tous ses biens à son second mari. Celui-ci se remarie et a des enfants mais vend la baronnie le 11 octobre 1722 à Jean Jacques de Monaix qui posséda les terres de Coarraze jusqu'à sa mort en 1728.

Son héritier fut son neveu, Jean de Montaut. Il fut reçu aux états de Béarn en qualité de baron de Coarraze le 4 mai 1728. Il était conseiller au parlement de Navarre et garde des sceaux. Il posa un écusson sur le fronton du château avec ses armes « cartouche de gueules au lion rampant, au chef d’azur, chargé de trois étoiles, timbré d’une couronne de comte » qui fut gratté à l’époque de la révolution française, on peut en apercevoir les restes. Il vendit en le 22 janvier 1774 le seigneurie de Coarraze pour 400 000 livres à Charles Théophile de Boeil. Celui-ci était colonel d’infanterie et demeurait à Paris, marié à Thérèse Charlotte de Saget dont il eut plusieurs enfants. L’achat de la baronnie avait été faite par les deux époux et à la mort de celui-ci, elle vendit sa part indivis à Messire Pierre de Bouilhac. Celui-ci voulut acquérir la totalité du domaine et après des démêlés judiciaires avec une mise en adjudication obtint gain de cause. Il y fixa sa résidence dans les dernières années de la révolution et y vécu pendant la première moitié du XIXème siècle. Il eut un fils unique Auguste qui mourut à Coarraze à l’âge de 43 ans.

Les héritiers de Pierre de Bouilhac vendirent le château à Jean Louis de Dufau pour la somme de 265 000 francs. Député des Basses-Pyrénées de 1852 à 1855, membre du conseil des Basses-Pyrénées et maire de Pau pendant plus de vingt ans ; une avenue y porte son nom.

Il eut plusieurs enfants dont Louis Henri de Dufau auditeur puis maître des requêtes au Conseil d’État. Marié à Marie Saturnine de Boyer Montaigut dont il eut Joseph Pierre-Louis de Dufau. Celui-ci épousa Marie Thérèse d’André, de Toulouse. Ils eurent comme fils Bernard de Dufau. Celui-ci épousa Marie Christine de Navailles-Labatut. 4 enfants dont Henry de Dufau et Louis de Dufau.

(sources archives familiales)

[modifier] Personnes célèbres

[modifier] Né(e)s à Coarraze

  • Jean Saint-Josse, homme politique français
  • Gabriel Haure-Placé, professeur de mathématiques, résistant et déporté, mort pour la France.

[modifier] Lien interne

Communes des Pyrénées-Atlantiques

[modifier] Notes et références


[modifier] Liens externes