Clavicymbalum

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Instrument à clavier et à cordes pincées, le clavicymbalum [clavisymbalum, clavisimbalum] est l'ancêtre du clavecin.

[modifier] Premières descriptions et mentions

Dans un ouvrage de 1323 de Johannes de Muris, est décrit, sous le nom de « monochordium », un instrument « à clavier à 2 octaves, de forme triangulaire, dont un des trois côtés est galbé », c'est-à-dire fort semblable au clavisimbalum.

Le mot « clavicymbolum » est ensuite cité dans un poème en bas-allemand de 1404.

On trouve ensuite, dans le célèbre « Tractatus de musica » de Paulirinus, la description d'instruments dont les « clavicordium, clavicimbalum, psalterium, virginale ».

Enfin, le clavisimbalum est décrit dans le traité sur les « arts méchaniques » (le manuscrit se trouve à la Bibliothèque Nationale à Paris, sous le n° Lat 7295) que Henri Arnault de Zwolle a rédigé, vraisemblablement entre 1436 et 1461, à Dijon.

Notons au passage qu'Arnault de Zwolle a non seulement dressé un plan et rédigé la description de 4 mécaniques de clavisimbalum, mais a également traité du traçage de la harpe, du clavicorde, du dulce-melos, du luth, du monocorde ainsi que de l'orgue et des théories des intervalles.

Zwolle, formé à l'Université de Paris, était pourtant médecin et astrologue, au service de Philippe le Bon, Charles VII et Louis XI.

[modifier] Caractéristiques

Zwolle décrit précisément le clavisimbalum et les règles qui président à sa construction, notamment un clavier dit « à balancier », qui « sort » de son logement, et qui comporte une étendue de deux octaves (si 2 - si 4). Les « sautereaux », guidés en trois points (dans une mortaise du bout de la touche; dans une mortaise du fond; dans l'entaille du sommier), procèdent donc d'un mécanisme plus complexe que le futur clavecin. Le « Grove Dictionary of Music and Musicians » se contente de deux lignes à son sujet : « nom du clavecin donné dans un traité par H.A. de Zwolle »...

Dans l'état actuel des recherches musicologiques, il n'existe aucun répertoire spécifique au clavisimbalum. Sa tessiture de 2 octaves ne lui permettait probablement que d'accompagner, et de jouer des transcriptions d'œuvres pour orgue, de messes polyphoniques et autres œuvres vocales.

Le clavisimbalum d'Arnault de Zwolle a été reconstitué par les facteurs Knud et Martin Kaufmann à Bruxelles en 1968.

[modifier] Bibliographie

  • G. Le Cerf et E.R. Labande, Les traités d'Henri-Arnault de Zwolle et de divers anonymes, Paris, 1932
  • Martin-K. Kaufmann, « Le clavier à balancier du clavisimbalum (XVe siècle) : un moment exceptionnel de l'évolution des instruments à clavier », in La Facture de clavecin du XVe au XVIIIe siècle, Actes du colloque international de Louvain, 1976, Musicologica neolovaniensia. Studia 1, Louvain-la-Neuve, 1980, pp. 9-57.