Claude Perrault

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Claude Perrault
Portrait par Gérard Edelinck
Portrait par Gérard Edelinck
Naissance 25 septembre 1613
à Paris
Décès 9 octobre 1688 (à 75 ans)
à Paris
Nationalité France France
Profession Médecin, architecte
Autres fonctions Académie royale des sciences
Famille Perrault

Claude Perrault, né le 25 septembre 1613 à Paris où il est mort le 9 octobre 1688, est un médecin et architecte français.

Claude Perrault est célèbre pour avoir été l’architecte de la façade de l’aile est du Louvre. Il est aussi reconnu pour ses travaux en anatomie, physique et histoire naturelle. Son frère est l’écrivain Charles Perrault (1628-1703).

Il meurt d’une infection en 1688, après avoir disséqué un chameau au Jardin des Plantes.

Sommaire

[modifier] Travaux scientifiques

Il obtient son titre de docteur en médecine à Paris. Il est l’un des premiers membres de l’Académie royale des sciences en 1666.

Il fait de nombreuses observations sur l’anatomie des animaux. Il étudie la circulation de la sève et constate qu’elle circule dans deux sens, ascendant et descendant. Mais, comme d’autres savants de son temps, il tente de découvrir un fonctionnement cellulaire similaire à celui des animaux. Ses idées sont combattues par Denis Dodart (1634-1707) et Samuel Cottereau du Clos (v. 1598-1685).

Familiarisé aux problèmes de mécanique, il rédige un "Recueil de plusieurs machines de nouvelles inventions" publié après sa mort par Charles Perrault, en 1700.

[modifier] Architecture

Recommandé par son frère Charles Perrault, il fait partie de 1667 à 1673, de la commission chargée d'élaborer les plans de la façade orientale du Louvre. Il a entrepris les modifications du projet final de la colonnade du Louvre, mise en œuvre par Louis Le Vau, entre 1667 et 1670 - sans être l'auteur de ce projet, comme on l'a longtemps supposé, dont son frère Charles Perrault revendique la paternité. Il réalise aussi des portions de la façade sud. Il dessine l’observatoire de Paris entre 1667 et 1672. Il construit l’Arc de triomphe du Trône au faubourg Saint-Antoine en 1670 à Paris (partiellement construit puis détruit en 1710) et le Pavillon de l'Aurore à Sceaux de 1672 à 1677, démoli au siècle suivant. Il travaille également à Versailles dont il dessine des antérieurs et fournit les plans de la grotte de Thétis, du bain de Diane et du Grand Cananl. En 1674, il décore une chapelle à Notre-Dame-des-Victoires.


« Élévation de la façade du Louvre, du costé qui regarde la riviere, bâtie sous le regne de Louis XIV, sur les desseins de Claude Perrault de l’Academie Royale des Sciences »Jean Mariette, gravure tirée de l'Architecture françoise ou recueil des maisons royalles, de quelques églises de Paris et de châteaux et maisons de plaisance de France bâties nouvellement (1783).
« Élévation de la façade du Louvre, du costé qui regarde la riviere, bâtie sous le regne de Louis XIV, sur les desseins de Claude Perrault de l’Academie Royale des Sciences »
Jean Mariette, gravure tirée de l'Architecture françoise ou recueil des maisons royalles, de quelques églises de Paris et de châteaux et maisons de plaisance de France bâties nouvellement (1783).


Théoricien, Claude Perrault est l'auteur de plusieurs traductions en français des textes de l’architecte romain Vitruve sous le titre de Dix livres d’architecture de Vitruve corrigés et traduits nouvellement en français en 1673, ainsi que d'un ouvrage, "L'ordonnance des cinq espèces de colonnes selon la méthode des Anciens" (1682), dont les prises de positions ont fait l'objet de vives contestation au sein de l'Académie royale d'architecture, notamment de la part de François Blondel, son directeur.

[modifier] Querelle des Anciens et des Modernes

Dans la querelle des Anciens et des Modernes, Claude Perrault prend ainsi parti, aux côtés de son frère Charles pour les Modernes et s’oppose à l’architecte tenant des Anciens, François Blondel, ce qui lui vaut cette cruelle épigramme de Boileau :

Oui, j’ai dit dans mes vers qu’un célèbre assassin,
Laissant de Galien la science infertile,
D’ignorant médecin devint maçon habile :
Mais de parler de vous je n’eus jamais dessein,
Perrault ; ma muse est trop correcte :
Vous êtes, je l’avoue, ignorant médecin,
Mais non pas habile architecte

Perrault expose son point de vue moderne dans les notes de sa traduction de Vitruve, expliqué. François Blondel publie son Cours d’architecture enseigné à l’Académie royale d’architecture (1675), dans lequel il défend le point de vue des Anciens.

Ces différends théoriques portent sur :

L’interprétation de « symétrie » 
La symétrie (symmetria en grec) a le sens de proportion. François Blondel reste fidèle à la définition grecque de la symétrie. Pour Claude Perrault, l'Ordre, l'Ordonnance et la mise en proportion des bâtiments, doit répondre à un ensemble de règles qu'il s'agit de définir, et ne résulte en aucune manière d'une beauté universelle et rationnelle en elle-même. Claude Perrault prend parti pour la symétrie prise au sens moderne de l’équilibre des masses de part et d’autre d’un axe, au détriment de la « symmetria » ou proportion qui implique le recours à un module et à une « raison de progression » pour régler la correspondance entre les parties.
Les colonnes accouplées 
Claude Perrault invoque le droit de se démarquer de la tradition gréco-romaine et d’introduire ce motif d’inspiration médiévale au grand dam de François Blondel et des partisans de l’antiquité. Il ajoute ainsi cet "ordre français", supplémentaire aux cinq ordres hérités de Vitruve. Perrault a utilisé ce dispositif à la colonnade du Louvre à la fin des années 1660.
Les corrections optiques 
Claude Perrault est opposé à cette pratique qui veut que l’on augmente les dimensions des objets situés en hauteur ou à distance. Il s’appuie sur ses recherches physiologiques et considère que ce n’est pas la vue qui trompe mais le jugement de la vue. Par cette prise de position, Perrault prend le contre-pied de Vitruve et des pratiques courantes de son époque.

[modifier] Publications

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Claude Perrault.

  • Les Murs de Troyes, ou L’origine du burlesque (1653). Réédition : Les Murs de Troye ou l’origine du burlesque. Livre 1 : Les Frères Perrault et Beaurain, texte établi, présenté et annoté par Yvette Saupé, Narr, Tübingen, 2001.
  • Les Dix Livres d’architecture de Vitruve, corrigez et traduits nouvellement en françois avec des notes et des figures (1673) Texte en ligne
  • Ordonnance des cinq espèces de colonnes selon la méthode des anciens (1683)
  • Du bruit et de la musique des Anciens, extrait des Œuvres diverses de physique et de mécanique, Tome 2 ; et Préface manuscrite du Traité de la musique de Claude Perrault (1721)
  • Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des animaux in Mémoires de l’Académie royale des sciences depuis 1666 jusqu’en 1699 (1729-1734)
  • Mémoires de ma vie. Voyage à Bordeaux (1669), publiés avec une introduction, des notes et un index, par Paul Bonnefon, H. Laurens, Paris, 1909. Texte en ligne

[modifier] Lien externe



Perrault est l'abréviation botanique officielle de Claude Perrault.
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