Claude Fauchet (1744-1793)

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Claude Fauchet (22 septembre 1744 - 31 octobre 1793) fut un révolutionnaire et un évêque constitutionnel.

Il naquit à Dornes dans la Nièvre fils de « Nicolas Fauchet, marchand à Dornes, et de Anne Ligier ». Devenu vicaire de l'église Saint-Roch à Paris, il fut engagé par le marquis de Choiseul, frère du ministre de Louis XV, pour être le précepteur de ses enfants, fonction qui s'avéra pour lui le premier pas vers la fortune. Il devint successivement grand-vicaire de l'archevêque de Bourges, prédicateur du roi et abbé de Montfort-Lacarre.

Le ton philosophique de ses sermons le fit bannir de la Cour en 1788 avant qu'il devînt un orateur populaire dans les sections parisiennes. Il fut un des meneurs lors de l'attaque contre la Bastille et le 5 août 1789 il prononça un discours éloquent en guise d'oraison funèbre pour les citoyens tués le 14 juillet, prenant comme point de départ les mots de saint Paul, « Vous avez été appelés à la liberté ».

Il bénit le drapeau tricolore de la Garde nationale et en septembre fut élu à la Commune, dont il se retira en octobre 1790. L'hiver suivant il organisa à l'intérieur du Palais-Royal le Cercle social ou « Confédération universelle des Amis de la Vérité », où il présida des réunions très courues sous le titre qu'il s'était attribué lui-même de "procureur général de la Vérité". Malgré tout, les évènements marchèrent plus vite que ses opinions et la dernière occasion dans laquelle il entraina le public avec lui fut un sermon prêché à Notre-Dame le 4 février 1791.

En mai il devint évêque constitutionnel du Calvados et fut élu par le département à l'Assemblée législative puis à la Convention. À l'occasion du jugement de Louis XVI il vota pour l'appel au peuple et pour une peine d'emprisonnement. Il protesta contre l'exécution de Louis XVI dans le Journal des amis (26 janvier 1793) et le mois suivant fut dénoncé à la Convention parce qu'il avait interdit aux prêtres mariés d'exercer leurs fonctions dans son diocèse. Il resta secrétaire à la Convention jusqu'à la mise en accusation des Girondins en juin 1793.

En juillet il fut emprisonné sous l'accusation d'avoir soutenu le mouvement fédéraliste à Caen et d'avoir été complice de Charlotte Corday, qu'il avait invitée à son arrivée à Paris pour qu'elle assistât à une séance de la Convention. Du deuxième chef d'accusation il était certainement innocent. Avec les députés Girondins il fut traduit devant le tribunal révolutionnaire le 30 octobre et fut guillotiné le lendemain.

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