Cinéma égyptien

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Cinéma d'Afrique du Nord

Sommaire

[modifier] Avant-propos

Le cinéma égyptien a longtemps dominé les écrans du monde arabe par la qualité et la quantité de sa production. Le septième art n'y est pas un apport récent des décolonisations. En 1896, les cafés avaient déjà leur projection d'images animées, et en 1917, il y avait déjà 80 salles de cinéma en Égypte. Dès 1917, Muhammad Bayyumi tournait le Fonctionnaire, comédie satirique à succès, alors que Muhammad Karim incarnait le héros dans l'Honneur d'un Bédouin. Le premier long-métrage égyptien, Leila, est réalisé par Wadad Orfi en 1927. Mais c'est dans les années 1930, avec l'arrivée du son, que le cinéma égyptien se développe. En 1932, Awlad al-Zawat, avec Yusuf Wahbi et Amina Rizk, est le premier film parlant. En 1935, Talaat Harb fonde les studios Misr. Après la révolution de 1952, des lois sont promulguées pour soutenir l'industrie du cinéma. Dans les années 1960, l'industrie est nationalisée. De nombreuses comédies musicales sont tournées, assurant le succès des films à travers le monde; on voit également apparaître une génération d'acteurs charismatiques comme Souad Hosni, Omar Sharif ou Ismail Yasin.
Dans les années 70 et 80, c'est surtout le travail (comme réalisateur puis comme producteur) de Youssef Chahine qui est connu à l'étranger. La production connait une "nouvelle vague" à la fin des années 80 avec des réalisateurs tels que Mohamed Khan et Yousri Nasrallah. La réalisatrice libanaise Jocelyne Saab signe en 2005 avec Dunia un film courageux (cf Télérama) d'hommage à la sensualité dans la culture orientale (poèsie,danse) et au Soufisme.Le film aborde les thèmes explosifs de l'excision et de l'interdiction du Conte Les Mille et Une Nuits en Egypte pour pornographie.

[modifier] Du parlant aux années 50

L'arrivée du cinéma parlant (1932) permet l'entrée en scène de la comédie musicale, genre au sein duquel se retrouveront tous les grands de la chanson égyptienne: Farid El Atrache, Chadia, Muhammad Abd al-Wahhab, Oum Kalsoum, Layla Murad, Sabah . Certains films marquent l'époque tels que la Rose blanche (1932), de Muhammad Karim, et Widad d'Ahmad Badrakhan, premier film musical dans lequel chante Oum Kalsoum.

Jusqu'en 1940, les metteurs en scène se limitent à la farce ou au mélodrame: leur thème privilégié est celui de l'amour impossible entre une bergère et un prince, alors que les dénouements des intrigues complexes garantissent la victoire de l'innocence sur le vice. Aux moments d'intense suspens, des chansons aèrent la tension, et l'entièreté des acteurs ne tardent pas à pousser chansonnette.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le cinéma égyptien va tenter de quitter confort ou loisir, pour se rendre dans les rues et ruelles du Caire. Ainsi, Abd al-Ghani Kamal Salim est le premier à faire partager ses préoccupations politiques dans la Volonté (1939). Ahmad Kamal Mursi, avec Retour à la terre (1940), l'Ouvrier (1943) puis le Procureur public (1946), se donne pour ligne de conduite ce même besoin réaliste.

[modifier] Un cinéma républicain

En 1952, le renversement de la monarchie ne gomme pas les formes traditionnelles du cinéma égyptien mais renforce une quête nouvelle de l'Égypte réelle, passant le relais aux réalisateurs de films patriotiques, historiques ou sociaux. La littérature demeure toutefois une source d'inspiration dominante, notamment avec les œuvres de Naguib Mahfouz (qui est également scénariste) mais aussi celles de Tawfiq al-Hakim ou de Taha Hussein .

Les profonds bouleversements sociaux des années 1970, avec la disparition de Nasser, coïncident avec l'affirmation de renommées: Tawfiq Salih, Husayn Kamal, Salah Abu Sayf et Youssef Chahine. Ce dernier, davantage connu à l'étranger, mène une quête personnelle non conformiste, à laquelle s'identifie certains jeunes réalisateurs. Ce qui lui vaut aussi l'inimitié des islamistes.

Malgré une vie fugace, Chadi Abd al-Salam mérite de l'attention : scénariste, décorateur, costumier, il n'a donné qu'un très beau film, la Momie (1969), et un remarquable court métrage, le Paysan éloquent(1970).

Le cinéma égyptien, financé par le gouvernement et soutenu par le monde arabe, garde une production élevée. De nouveaux noms sont apparus, comme Yusri Nasrallah, dont le film Vols d'été (1990) a reçu une bonne critique internationale, et Asma al-Bakri, dont la mise en scène du roman d'Albert Cossery, Mendiants et orgueilleux (1992), s'est vue maintes fois récompensée.

Malgré la concurrence télévisuelle, le cinéma garde le cap, consistant, dans tout le monde arabe, en un important vercteur de l'influence culturelle et linguistique de l'Égypte. Grâce à lui et à la chanson, le dialecte du Caire est devenu pour l'ensemble arabophone une langue comprise de tous (permettant une communication orale imprévue). De la sorte, il contribue à la définition d'une identité culturelle arabe contemporaine.

[modifier] Quelques réalisateurs égyptiens

[modifier] Acteurs égyptiens

[modifier] Liens externes

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