Christianisation de Marignane et de Berre l'étang

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Le mythe fondateur de la chrétienté locale

André Bouyala d’Arnaud, historien ayant travaillé sur la région Provençale (Evocation du vieux Marseille, évocation du vieil Aix) nous rapporte la légende suivante probablement du IVe siècle :

«  Au début de l’histoire de Caderot et de Berre-l'Étang se place une curieuse légende. Quand les chrétiens de la région furent persécutés, jusqu’en 313, date à laquelle l’empereur Constantin déclara la liberté d’exercice du culte, ils auraient enfoui sous terre un vase de cristal contenant « quelques cheveux de la Vierge et… un peu de terre blanchie de son précieux lait ». [ Pendant l’Antiquité tardive le lait de Marie avait la puissance symbolique qu’aura plus tard le sang du Christ]. Sur ce vase ils auraient eu soin, comme de bon emballeur, de placer une inscription d’identité comportant ces mots : Hic est de lacte et crine Beatae Virginis. Le vase demeura sous terre pendant de longues années, « jusqu’à ce que la Providence divine se servît d’un bœuf de Marignane pour découvrir ce trésor ». Cet animal fortuné n’était pas plus tôt tiré de la charrue qu’il se plongeait dans la mer, traversait l’étang à la nage, atterrissait parmi les pêcheurs, galopait, se prosternait devant un petit genévrier ou caderot, labourait le sol de ses cornes et mettait au jour la relique devant les gens du pays, accourus en curieux.

Venez peuples chrétiens de par toute la terre Visiter ce saint lieu de Caderot de Berre !

dit une invocation. Et le bon abbé qui a raconté cette histoire l’a fait précéder de ces six vers :

Si ce bœuf, ayant vu Marie, En devint si fort amoureux Que, pour son lait et ses cheveux, Diverses fois risqua sa vie, Nageant dessus la mer, sans crainte du trépas, Serait pire qu’un bœuf qui ne l’aimerait pas !

C’est à l’endroit où poussait le genévrier que la chapelle fut construite. La bourgade s’édifia près de là et se nomma Caderosc en l’honneur du genévrier et du bœuf de Marignane  ».

Evangélisation et tradition provençale Ami personnel de Jésus, Lazare, le ressuscité, était particulièrement dérangeant pour le pouvoir en Palestine. Il décida alors vers l’an 40, de partir avec ses sœurs, Marthe et Marie-Madeleine, et Marie Jacobé, sœur de la Vierge, Marie Salomé, mère des apôtres Jacques le Majeur et Jean, Maximin et Sidoine, l’aveugle guéri et Sara la servante. Ils s’embarquèrent pour Marseille, comptoir phocéen depuis le VIe siècle avant notre ère, devenue romaine en 49 avant Jésus-Christ après avoir été vaincue par Jules César pour avoir choisi le parti de Pompée. C'était une porte d'entrée privilégiée des Gaules grâce au Rhône, tout proche, par lequel tout transitait. Ils débarquèrent aux Saintes Maries de la Mer où Marie Jacobé, Marie Salomé et Sara resteront. Marthe, Marie-Madeleine, Maximin, Lazare et Sidoine remontèrent le Rhône jusqu’à Arles où ils se séparèrent pour aller annoncer l’Evangile. Lazare sera l’apôtre de Marseille dont il deviendra le premier évêque ; on pense qu'il fut persécuté et décapité sous Domitien qui fut empereur de 81 à 96. Marthe évangélisera Tarascon, Maximin et Sidoine répandront la parole à Aix. Marie-Madeleine ira à la Sainte-Baume où elle passera trente trois ans dans la prière et la contemplation.

d'après Marcel GERMAIN, "Marignane en brèves" Association du Patrimoine Marignanais