Chrétiens de saint Thomas

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les chrétiens de saint Thomas sont un ensemble de communautés et d'Églises dans le sud de l'Inde dont l'origine remonte aux débuts du christianisme. Si l'on en croit la tradition locale, l'apôtre Thomas serait arrivé en terre indienne en 52 pour évangéliser le pays, ce qui fait que l'Inde aurait connu une christianisation bien antérieure à celle de l'Europe. De nos jours, plusieurs Églises orientales existent toujours au Kerala. Elles sont de tradition syriaque ou syrienne. Leur histoire est très mouvementée avec de nombreuses scissions et recompositions.

Croix dite de saint Thomas
Croix dite de saint Thomas

Sommaire

[modifier] Histoire du christianisme au Malabar / Kerala

Icône de détail Article détaillé : Église de Malabar.

[modifier] L'implantation du christianisme en Inde

Les Chrétiens du Malabar font remonter leur origine à l'apostolat de saint Thomas, l'un des disciple du Christ, en 52. Que cette origine soit historique ou légendaire, l'implantation du christianisme dans cette région du sud de l'Inde est en tout cas très ancienne, et est attestée dès le quatrième siècle.

Cette ancienne Église de Malabar était sous la juridiction du Catholicos de Séleucie-Ctésiphon (Église de Perse) qui dépendait du Patriarcat d'Antioche et de Tout l'Orient avant qu'il ne s'en sépare en adoptant tardivement le nestorianisme, doctrine défendue par Nestorius, ancien Patriarche de Constantinople et jugée hérétique parce que séparant trop nature humaine et divine en Christ. C'est donc ce catholicosat de Séleucie-Ctésiphon qui, sur l'ordre d'Antioche en raison des difficultés politiques qui séparaient la famille syro-antiochienne entre les deux juridiction impériales romaine et perse, lui envoya dès les premiers temps des évêques pour ordonner des diacres et des prêtres.

Après le schisme nestorien qui blessa l'unité de l'Église syrienne, l'Église de Malabar en connu les conséquences par l'installation d'une double hiérarchie :

  • Syriaque occidentale pour les Orthodoxes antiochiens célébrant selon les Livres de la Liturgie syro-occidentale (Églises des trois Grands Conciles Oecuméniques : Ephèse, Nicée, Constantinople) et
  • Syriaque orientale (assyro-chaldéenne appartenant désormais aux Églises dîtes « des deux conciles » par leur refus tardif, à la suite de Nestorius, des conclusions du concile d'Éphèse) célébrant selon les Livres conformes à la Liturgie syro-orientale.

Ces deux juridictions célèbrent, pour leurs liturgies selon deux variantes (Occidentales ou orientales ) d'une même langue : le syriaque ou l'araméen, langue parlée par le Christ et les siens. Le chef de l'église locale, qui avait une grande autonomie, était un métropolite de l'Église de Perse depuis au moins le VIIIe siècle. Il occupait la dixième place dans la hiérarchie de l'Église et portait le titre de Métropolite de toute l'Inde. Mais comme les métropolites ne parlaient généralement pas la langue locale, le pouvoir était en fait entre les mains d'un prêtre indien qui portait le titre d'Archidiacre et Porte de toute l'Inde. C'était lui le véritable chef civil et religieux de la communauté. Cette situation dura jusqu'à l'arrivée des Portugais au début du XVIe siècle.

[modifier] La domination portugaise

Arrivés dans la région au début du XVIe siècle, les Portugais firent pression sur l'Église locale pour une union avec Rome et par ces nombreuses pressions semèrent trouble et division au sein des chrétientés syriaques. Il s'agissait pour eux de « ramener » ces Chrétiens « séparés », et qui plus est jugés « hérétiques », au sein de l'Église catholique-romaine . Le synode de Diamper en 1499 décida de cette union. C'est l'origine de l'actuelle Église catholique syro-malabare. L'Église de Malabar y perdit son autonomie structurelle et une rupture en matière liturgique du fait d'une latinisation des usages.

[modifier] La résistance / réaction syrienne

L'union à Rome ne s'est pas faite sans résistance. Une partie du clergé et des fidèles la refusa, Lorsque les latins portugais sur l'ordre de l'Archevêque de Menendez (initiateur du synode de Diamper) décidèrent de détruire et brûlèrent effectivement de nombreux ouvrages Liturgiques et patropolgiques comuns aux deux Eglises Syriennes Occidentale (Orthodoxe) et Orientale (Assyro-Chaldéenne) l'Archidiacre refusant les "latinisations" réunit peuple et clergé qui se lièrent à la "Croix de Coonan" où ils firent le serment solennel de rester fidèle à leur tradition liturgique et patrologique.

[modifier] La multiplication des Églises

Églises orientales du Kerala (Chrétiens de saint Thomas)
Syriaque occidental Syriaque oriental
Anglicans Orthodoxes orientaux Catholiques orientaux Assyriens
Église malankare Mar Thoma Église malabare indépendante Église malankare orthodoxe Église syro-malankare orthodoxe Église catholique syro-malankare Église catholique syro-malabare Église malabare orthodoxe

L'église malankare Mar Thomas quoique liée par des accords pastoraux à l'Eglise Malabare indépendante, n'est pas en pleine communion avec les Eglises Orthodoxes Orientales en raison de l'influence anglicane exercée sur ses pratiques.

[modifier] Vie communautaire

[modifier] Les Knanayas

Les Knanayas forment un groupe à part au sein des Chrétiens du Kerala, probablement issus de descendants d'immigrants judéo-chrétiens originaires du sud de la Mésopotamie arrivés en 345. [1]

  • Archidiocèse catholique knanaya de Kottayam (Église cath. syro-malabare)
  • Diocèse orthodoxe ("jacobite" c'est à dire directement dépendant de l'Eglise Patriarcale d'Antioche et de Tout l'Orient) knanaya de Chingavanam (Église syriaque orth.)

[modifier] Les différentes Églises

Église orientale dans la région des Backwaters au Kerala
Église orientale dans la région des Backwaters au Kerala

[modifier] Églises des deux conciles

[modifier] Églises des trois conciles

[modifier] Églises catholiques orientales

[modifier] Église épiscopale indépendante liée à l'anglicanisme

  • Eglise malankare Mar Thomas

[modifier] Églises réformées

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Jean Étèvenaux, Histoire des missions chrétiennes, Éd. Saint-Augustin, Paris, 2004 (ISBN 2880113334) (Chap. IV : l'ancienneté du christianisme indien)
  • Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des Chrétiens d'Orient, Fayard, Paris, 1994 (ISBN 2213030642)