Chevalier noir

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Un chevalier noir est une figure héroïque correspondant à la littérature médiévale anglo-saxonne.

Le lien avec l'Histoire correspond à un soldat ou chevalier qui n'a pas prêté allégeance à un lige ni ne reconnaît ses couleurs, ou à un seigneur en campagne qui souhaite garder l'anonymat [1]. Par conséquent ses armes héraldiques ont été gommées ou il n'en a jamais porté.

La Maison d'Angleterre régulait très officiellement les corps constitués par l'héraldique (prendre exemple sur l'institution écossaise du (en)Lord Lyon King of Arms ou le (en)College of Arms anglais), ce qui fait qu'un combattant qui n'aurait pas gagné une bannière par le biais d'un héritage ou de l'adoubement se retrouvait sans écu pour le représenter. Ces chevaliers sans bannière entraient alors en mercenariat et se vendaient au plus offrant, correspondant alors à la figure germanique du Chien de guerre. De plus, comme le service d'un écuyer ou d'un page leur faisait défaut pour entretenir leur armure, ils la peignaient en noir afin d'éviter qu'elle ne rouille.

Un tel professionnel de la guerre qui n'aurait pas prêté serment de fidélité constituait dans la contrée une épine dans le pied du suzerain. Ces rangs déconsidérés, s'ils se multipliaient, pouvaient porter atteinte à l'ordre social institué par la féodalité ; ils étaient donc placés en disgrâce. Ce point de vue fut un facteur induisant l'acception péjorative de l'expression "chevalier noir".

Sommaire

[modifier] Dans les fictions

La dérivation de cette figure solitaire dans les cultures contemporaines héritées des contes de fée et de l'heroic fantasy a transformé le chevalier noir en  :

  1. héros rendu romantique par le rejet du système social ambiant
  2. anti-héros incarnant le Mal, dans les récits manichéens.
    Ces derniers ont des pouvoirs magiques ou servent un sorcier tutélaire malfaisant.

Cette figure apparaît notamment dans :

Cette variation manichéenne est nommée le chevalier sombre. Il a cette fois le rôle du méchant dans la fiction, ou joue celui de l'un de ses subalternes. Il se peut dans ce cas qu'il ait été dupé par une allégeance antérieure, avant que son féal ne prenne un rôle antipathique dans le scénario. Le jeu consiste alors à faire traverser le personnage dans des phases de doute concernant sa loyauté et sa conscience face aux actes que lui demande son lige.

Certains scénarios particulièrement échafaudés y ajoutent une figure de demoiselle en détresse, détenue captive par celui-ci, amour du chevalier sombre qui doit ainsi exécuter des basses œuvres sous la menace de la perdre. Les alternatives sont la mort en duel dans les derniers moments du récit achève la dimension tragique, ou la trahison du féal au profit du héros.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Par exemple s'il est impliqué dans une intrigue politique en y risquant sa vie ou sa renommée : le blason noirci permet de ne pas être identifié

[modifier] Liens internes