Château de Guise

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Le château de Guise est un château fort attesté dès le Xe siècle qui fut le théâtre de 1 000 ans d'histoire militaire. Il témoigne de toute l'évolution de l'architecture militaire au cours de ce millénaire. Construit sur un éperon rocheux dominant la vallée de l'Oise , il se situe en Thiérache, dans le département de l'Aisne, sur la commune de Guise.

Après l'avoir sauvé de la destruction, le Club du Vieux Manoir en assure, depuis 1952, la restauration, l'animation et l'ouverture au public.

Vue du donjon depuis la cour d'honneur du château.
Vue du donjon depuis la cour d'honneur du château.

Sommaire

[modifier] Quelques faits d'histoire

  • 951-1056 : La tradition veut que le donjon ait été construit dans cette période.
  • 1177 : Les comtes de Flandre et de Hainaut assiègent Guise. Le château est pris et son donjon et ses fortifications subissent de grands dommages.
  • 1185 : La paix est signée, Guise entre dans le domaine royal.
  • 1186 : Philippe-Auguste nomme Guy de Tupigny gouverneur du château. Deux autorités vont désormais cohabiter.
  • 1223-1224 : Une fois le donjon et les tours restaurées, les murailles sont relevées.
  • 1340 : Jean de Hainaut, soutien des Anglais,met le siège devant Guise avant de se retirer.
  • Années 1350 : Le château sert de refuge aux populations qui fuient les fréquentes chevauchées anglaises de la Guerre de Cent ans.
  • 1360 : Guise passe à la famille d'Anjou.
  • 1424 : Les survivants de la résistance aux anglais dont Jean Poton de Xaintrailles et Lahire, compagnons de Jeanne d'Arc, se réfugient à Guise
  • 1425 : Jean de Luxembourg devient le seigneur de Guise.
  • 1431-1440 : Des travaux de restauration et de reconstruction sont entrepris et financés en partie par la rançon de Jeanne d'Arc versée par les Anglais à Jean de Luxembourg.
  • 1457-1463 : Les travaux entrepris par Charles d'Anjou dès 1443 se poursuivent sous la direction de Quenin Aguechiel « maistre des ouvrages du comte de Guise »
  • 1510 : Le comté de Guise devient la possession de Claude de Lorraine
  • 1536 : Les troupes de Charles Quint, sous les ordres du prince de Nassau occupent la forteresse après sa reddition. Les français la reprennent la même année.
  • 1557 : Le Duc de Guise, François de Lorraine, sauve les armées françaises du roi Henri II avant la signature du traité du Cateau-Cambrésis.
  • 1563 : Le Duc de Guise est assassiné à Orléans par un jeune protestant. Les guerres de religion font rage en France, les "Guise" sont de fervents opposants à la Réforme.
  • 1594 : Henri IV assiège Guise. Le Duc Charles se soumet à l'autorité royale.
  • 1635-36 : Le château est assiégé par les espagnols. Le château se trouve alors proche de la frontière avec les Pays-Bas qui leurs appartiennent.
  • 1650 : Guise reste fidèle au jeune roi Louis XIV lors de la Fronde, ce qui lui vaut un nouveau siège espagnol avec l'appui du parti des Princes.
  • 1914 : Féroces combats entre les allemands et les français commandés par le général Lanrezac. L'Oise et la forteresse de Guise bloquent les offensives allemandes pendant quelques temps.
  • 1918 : Les Français reprennent la ville, leur artillerie pilonne le château et le détruit considérablement.
  • 1923 : Le ministère des armées décide de vendre le château qui est transformé en carrière et même en décharge publique. Il en résulte de nombreuses dégradations avec des éboulements et des infiltrations.
  • 1931 : La commune de Guise planifie un début de destruction du château.
  • 1953 : Les habitants de la rue sous les remparts sont évacués à cause des menaces d'effondrement. Un arrêt ministériel attribue une subvention pour des travaux de rénovation.
  • 1956 : Un premier musée historique est inauguré dans une partie rénovée.
  • 1957 : Démolition d'un rempart de 150 mètres de long, jugé dangereux.
  • 1963 : André Malraux remet le premier prix du concours "chefs d'Œuvres en péril" au club du Vieux Manoir qui s'occupe de la réhabilitation du site.
  • 1968 : Signature d'une convention entre le Club du Vieux Manoir et la municipalité de Guise pour la pérennisation de la restauration du site.

[modifier] La vie des bâtiments

[modifier] La collégiale Saint-Gervais-Saint-Protais

Une chapelle contemporaine du donjon en est à l'origine. Un chapitre de chanoines s'y installe dès 1052. Plusieurs fois rebâtie et agrandie, elle pouvait accueillir au XVIe siècle plus de 300 personnes et était entourée d'un cimetière et du cloître des chanoines. Détruite au début du XIXe siècle, elle fut mise au jour lors d'une campagne de fouilles archéologiques de sauvetage par le Club du Vieux Manoir. Son plan au sol a été restitué par le Club du Vieux Manoir.

[modifier] Le château féodal

Encore bien visible aujourd'hui, il occupait la même surface qu'aujourd'hui entouré par de hautes courtines reliées par des tours circulaires dont trois d'entre-elles possèdent encore des vestiges

  • La basse cour : Dominée par la collégiale elle était pourvue d'une grange très vaste mais aussi de nombreuses constructions de pierre souvent réutilisées comme caves des bâtiments du XVIe siècle.
  • La haute cour : Dominée par le donjon d'une hauteur actuelle de 32,50 mètres et d'une circonférence de 55 mètres avec des murs en grès des Ardennes de 5,75 mètres d'épaisseur. Le donjon est composé de trois étages. La salle basse, aveugle au moyen-Age, servait de grenier. Les deux étages supérieurs, lieux de vie et de défense comportent chacun une cheminée et de nombreuses embrasures de tir et étaient couverts de voûtes sur croisée d'ogive dont l'une est toujours en place. Au Xvie siècle, le donjon fut couvert par un toit en poivrière de 22,50 mètres de hauteur. Dès le XIIe siècle un palais ou hôtel seigneurial, au pied du donjon,vient compléter ses espaces de vie.

[modifier] Les portes

Froissart dénombre trois pont-levis en "tournoiement". L'emplacement de deux d'entre-eux est conservé, l'un à chaîne, l'autre à contrepoids.

[modifier] La forteresse (XVIe siècle)

Elle entoure le château du Moyen Âge en y greffant, à l'emplacement d'anciennes tours féodales, des bastions à orillons pour flanquer les remparts.

  • Le bastion de l'alouette : Partie avancée des fortifications flanquant les remparts ouest et sud, il assurait la défense des portes d'entrée et de secours. Il est pourvu de deux casemates de 12 mètres sur 7. Ses remparts ne font pas moins de 48,50 mètres de haut et certains murs atteignent plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur.
  • Le bastion de la Charbonnière : Construit en 1540, de même style que le précédant, nous ne lui connaissons pour l'instant qu'une seule casemate d'une capacité d'accueil de 40 hommes. Il servait à la protection du rempart sud et de la porte de secours.
  • Le bastion de la Haute Ville : Bastion ouvert, construit à l'initiative de Claude de Lorraine, il protège l'entrée de la forteresse. Il dispose d'une galerie d'escarpe à double coffret de 110 mètres de long.
  • L'entrée des carrosses : Monumentale, elle s'appuie sur les maçonneries du Moyen Âge et dessert l'ensemble des espace de la forteresse
  • L'arsenal : Il s'agissait d'un grand bâtiment d'une hauteur de huit étages (dont cinq sous combles) fortement endommagé pendant la Première Guerre mondiale. Il servait d'arsenal en temps de paix ou de caserne pendant les guerres. Son ancien rez-de chaussée, transformé en cellier est composé de deux salles voûtées de de 52,70 mètres de long sur 10, 70 mètres de large. Les dimensions considérables de ce bâtiment donnent à elles seules la mesure de l'ampleur de la forteresse et de l'importance des garnisons qu'elle pouvait accueillir.
  • Les souterrains : En partie antérieurs au XVIe siècle, ils sont voûtés de briques et chaque bastion est pourvu de souterrains d'escarpe assurant la contre-mine. Une grande partie d'entre-eux est encore remblayée.

[modifier] Le fort

Vauban ne fait qu'affiner (par de petites rectifications ou de simples restaurations) la forteresse XVIe dont l'importance stratégique commence à décliner mais qu'il juge en 1673 « exceptionnelle ». Cependant, c'est par d'importants mouvements de terre, notamment aux dehors de la forteresse, que Vauban laissera sa marque à Guise.

[modifier] Actualités

Le château fort de Guise est aujourd'hui propriété de la ville de Guise qui l'a confié au Club du Vieux Manoir. Le Club du Vieux Manoir en assure la restauration, l'entretien, l'ouverture au public ainsi que l'animation. Il est heureux de vous y accueillir :

  • En visite, en individuel ou en groupe, tous les jours, du 15 janvier au 15 décembre. Le château vous révélera les différents étages du donjon, des bastions, des casemates d'artillerie, deux salles de musée archéologique, les souterrains de contre-mine, les grands celliers du bâtiment des 3000, la galerie dite « des lépreux »…
  • En visite et ateliers pédagogiques visites à thèmes, ateliers architecture, cotte de maille, nature, fonderie...
  • En camp-chantier dès 13 ans
  • Lors des Grandes Heures du Duc de Guise, animations avec campement, vie médiévale, combats, tournoi de chevalerie, la première quinzaine d'août.
  • Lors d'un spectacle en sons et lumières autour du 15 août

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Jérôme Chrétien, Châteaux et manoirs en Thiérache, éd. Makit, Fourmies, 2005, 126 p., (ISBN 2-9521596-1-0)
  • Guillemin D, Les seigneurs de Guise, in Cahiers médiévaux n° 17, Club du Vieux Manoir, Paris, 1980
  • Guillemin D, Le château fort de Guise : étude historique, architecturale et archéologique, in Cahiers médiévaux n°20 (Numero spécial), Club du Vieux Manoir, Paris, 1983
  • Matton A, Histoire de la ville et des environs de Guise, imprimerie du courrier de l’Aisne, 2 tomes, 1898
  • Pêcheur A, Histoire de la Ville de Guise, de ses environs, de ses seigneurs, comtes, ducs, …, Vervins, 1851
  • Petiniot J, Les sceaux des seigneurs de Guise, in Cahiers médiévaux n°18, Club du Vieux Manoir, Paris, 1985, p 57-65
  • Tupigny M (de), Le Château de Guise et ses Seigneurs, Club du Vieux Manoir, Guise, 1958

[modifier] Liens externes

Liste des châteaux français
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