Catherine de Parthenay

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Portrait de Catherine de Parthenay
Portrait de Catherine de Parthenay

Catherine de Parthenay, née en 1554 et morte en 1631, fut une huguenote française contemporaine de Richelieu. Erudite, poétesse et dramaturge, mécène, elle s'intéressa également aux mathématiques.

Sommaire

[modifier] Biographie

Sa jeunesse

Catherine est l'héritière de la puissante famille huguenote poitevine, les Parthenay-Lévêque. Elle s'intéresse à l'astrologie et à l'astronomie et lorsqu'elle a onze ans, sa mère lui donne pour précepteur François Viète, un des plus grands mathématiciens de son temps. Celui-ci reste son conseiller et ami toute sa vie, lui dédiant en 1591 sa célèbre In Artem Analyticem Isagoge (Introduction à l'art analytique), qui établit l'usage de notations symboliques en algèbre[1].

Elle se marie à 15 ans avec Charles de Quelennec, baron de Pont-l'Abbé, qui meurt la nuit de la Saint-Barthélemy en défendant Coligny.

Veuve à 18 ans, Catherine est un beau parti et elle passe pour une des femmes les plus intelligentes de son temps. Elle est courtisée par René, cadet des Rohan. Mais la belle Catherine n'accepte de lui donner sa main que lorsque René devient vicomte de Rohan et hérite de la fortune des Rohan à la mort du frère aîné.

Vie de famille

Devenue vicomtesse de Rohan, Catherine aménage les principales résidences des Rohan en Bretagne : Blain, Josselin et Pontivy. Elle y développe des églises protestantes.

Son nouvel époux prend les armes dès que les guerres recommencent. Catherine se réfugie à La Rochelle avec ses enfants.

Veuve une deuxième fois en 1586, elle consacre sa vie à élever ses cinq enfants et à soutenir le protestantisme breton. Dans ses résidences de Parc Soubise en Poitou et de Blain, Catherine est l'âme d'une intense vie politique, culturelle et religieuse. Viète, qui la compare à la fée Mélusine, indique que "[sa] sollicitude et [sa] munificence [lui] sont venus en aide toutes les fois qu'[elle] a eu connaissance de [ses] peines et de [ses] malheurs"[2]. Elle aime écrire, s'essaye aux poèmes et à la tragédie. Nous connaissons d'elle des ballets versifiés.

Le siège de la Rochelle

Farouche huguenote, elle galvanise les défenseurs de La Rochelle devant les armées du cardinal de Richelieu.

Après la reddition de La Rochelle en 1628, elle est emprisonnée et les châteaux de Blain et de Josselin connaissent les pics des démolisseurs.

Décès

Catherine de Parthenay meurt en 1631 au Parc Soubise, après avoir connu toutes les guerres religieuses. Ce fut une femme d'action dans le camp protestant, servant d'exemple à ses fils par ses idées et son courage.

Son fils aîné, Henri de Rohan, devient le chef du parti huguenot après Condé, Coligny et Henri de Navarre. Il épouse la fille de Sully. Mais à sa mort, il ne laisse qu'une fille qui est mariée par ordre du roi à un prince catholique.

[modifier] Œuvres

  • Apologie pour le Roy Henri IV envers ceux qui le blasment de ce qu'il gratifié plus ses ennemis que ses serviteurs, faite en l'année 1596, Cologne, 1666.
  • Ballets allégoriques en vers, 1592-1593, publiés avec une introduction et des notes, par Raymond Ritter, Toulouse, Impr. des Arts ; Marius Bonneville, maître-imprimeur et Paris, Edouard Champion 1927.

[modifier] Bibliographie

Jean-Yves Carluer, Protestants et bretons, la mémoire des hommes et des lieux, éd. La Cause, Paris, 1993.

[modifier] Notes

  1. Introduction de F. Viète, The Analytic Art, transl. T. R. Witmer, Kent State University Press, Kent, 1983.
  2. Dédicace traduite par F. Ritter dans le Bulletino di Bibliogr. e di St. d. Sc. Mat. e Fis. 1 (1868), 225-228