Cathédrale Saint-Étienne de Toul

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Cathédrale
Saint-Étienne
Ville Toul
Pays France France
Région Lorraine Lorraine
Département Meurthe-et-Moselle
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Diocèse de Nancy-Toul
Début de la
construction
XIIIe siècle
Fin des travaux XVIe siècle
Style(s)
dominant(s)
Gothique
Classé(e) Monument historique
Façade flamboyante
Façade flamboyante

La cathédrale Saint-Étienne de Toul est une église catholique de style gothique

Sommaire

[modifier] Architecture

La façade de la cathédrale est un chef-d'œuvre du style gothique flamboyant.

Un cloître gothique, le deuxième plus grand de France, et deux chapelles de la Renaissance jouxtent la cathédrale.

Dimensions :

  • hauteur des tours de façade : 70 m,
  • longueur : 98 m,
  • largeur de la façade : 37 m,
  • transept : 50 m,
  • hauteur de la voûte : 32 mètres.

Malgré une construction sur plus de trois siècles, l'édifice (hors façade) présente une grande homogénéité de style :

  • au XIIIe siècle fut édifié le chœur, le transept et la partie est du cloître ;
  • au XIVe siècle, 4 travées de la nef sont construites à partir du transept ;
  • au XVe siècle est achevée la nef et la magnifique façade flamboyante en 1496 ;
  • au XVIe siècle, deux chapelles renaissances sont construites à proximité du transept :
    • la chapelle et tous les Saints,
    • la sublime chapelle des Évêques avec son plafond-voute plate sans aucune structure de maintien - fermée depuis 50ans, en attente de restauration.

La Révolution fera quelques dégats notables, mais un bombardement de la seconde guerre mondiale anéantira la toiture et l'orgue.

Une importante campagne de restauration commence dans les années 1980

À noter : la présence de deux tours d'aspect inachevées qui encadrent le chœur, en fait l'une des tour s'était effondrée peu après sa construction. Ceci traduit une influence rhénane hérité probablement de la cathédrale romane. On retrouve également ce plan roman-rhénan sur d'autres édifices religieux lorrains ou champenois.

[modifier] Histoire

[modifier] Cathédrales primitives

  • Dans la seconde moitié du Ve siècle fut construite la première cathédrale, sous le vocable de saint Étienne et Notre-Dame. Le groupe épiscopal comprenait à l’origine trois basiliques : l’une consacrée à la Vierge, la deuxième à saint Étienne, et la troisième, qui servait de baptistère, à saint Jean-Baptiste.
  • 963 - 967 : construction de la cathédrale romane par l'évêque saint Gérard (33e évêque de Toul) sur l'emplacement des trois basiliques du Ve siècle qui ne formeront plus qu'un seul édifice.
  • XIe siècle et XIIe siècle la cathédrale subit diverses reconstructions avec probablement établissement d'un plan roman-rhénan.

[modifier] Cathédrale gothique

La construction de la structure générale de l'édifice actuel prendra trois siècles, l'édifice roman étant détruit au fur et à mesure de la construction gothique.

  • 1221 : Pose de la première pierre de l'actuelle cathédrale consacrée à saint Étienne par l'évêque Eudes de Sorcy . Les travaux commencent par le chœur en reprenant une partie des fondations de l'édifice roman. Le chœur est achevé en 1235.
  • 1331 - 1400 : Construction du transept, et des 5 dernières travées de la nef par destruction progressive de la nef romane. Construction du cloître par Pierre Perrat (mort en 1400) et du porche Est.
  • 1400-1460 : interruption des travaux durant la guerre entre le duc de Bourgogne et le duc de Lorraine.
  • 1460 : Le chapitre de la cathédrale s'étant adressé au pape et au roi de France, reçut du pape un don de 1 000 livres, et du roi 1 500 livres. Ceci permet la reprise des travaux :

- Construction d'une partie de la façade et de la première travée de la nef par Jacquemin de Lenoncourt jusqu'au niveau de la rosace. Puis démolition du massif occidental de la cathédrale romane construite par l'abbatiale au XIe siècle.
- Construction de la 2e et 3e travée de la nef dans le style gothique flamboyant et faisant le raccord entre la façade construite à partir de 1460 et la 4e travée de la nef construite à la fin du XIVe siècle.
- 9 mars 1460 : Le chapitre de Toul demande puis achète à Tristan de Hattonchâtel le dessin de la façade occidentale en se réservant le droit de la faire construire par l'architecte de son choix.

  • 1475 - 1496 : fin de la construction de la façade et des tours
  • Vers 1530, l'évêque Hector d'Ailly (1524-1532) commande la chapelle des Évêques dans le collatéral nord.

Construction de deux clochers surmontant les tours du chevet.

  • 1532 : commande de la chapelle de Tous les Saints par le chantre Jean Forget, de style Renaissance. Le dôme est réalisé en trompe-l'œil en utilisant les procédés de perspective de Jean Pèlerin dit le Viator, chanoine de la cathédrale.
  • 1561 : L'étage supérieur de la tour sud du chevet s'écroule. Les chanoines font abattre l'étage supérieur de la tour nord du chevet par sécurité.

[modifier] Modifications ultérieures

  • 1625 - 1725 : L'abside est décorée de marbres.
  • 1648 : Rattachement officiel de l'évêché de Toul à la France
  • XVIIIe siècle :

- Construction de chapelles latérales.
- 1750 : Construction de la tribune d'orgues.
- 1776 : Le diocèse de Toul qui recouvrait les 3/5ème de la Lorraine est démembré pour créer les évêchés de Nancy et de Saint-Dié.
- 1790 : L'évêché de Toul qui existait depuis le IVe siècle est supprimé au profit de Nancy.
- 1794 : Destruction des statues qui garnissaient les niches des portails de la façade occidentale ainsi que du jubé, des stalles et de divers ornements dont les sculptures du cloître.

  • XIXe siècle :

- 1824 : L'évêché de Nancy devient l'Évêché de Toul — Nancy.
- 1870 : La façade et le côté sont endommagés par les tirs prussiens.
- 1874 : Émile Boeswillwald, architecte en chef des Monuments historiques, entreprend la restauration de la cathédrale. Son fils lui succèdera.

  • XXe siècle :

- 20 juin 1940 : La tour Sud de la façade occidentale et les toitures sont anéanties par un bombardement.
Une couverture provisoire est mise en place pour protéger les voûtes.
- 1978 : La cathédrale est fermée par sécurité.
- 1981 : Les toitures sont reconstruites en reprenant la géométrie d'avant 1940: couverture en ardoises sur une haute charpente métallique.
- 1995 : Fin de la restauration des parties supérieures de la cathédrale sauf la façade occidentale.
- 2003 : Restauration de la façade occidentale.

  • Le siège du diocèse de Nancy et de Toul ayant été transféré à Nancy en 1790, la cathédrale de Toul appartient désormais à la commune qui assume la lourde charge de restaurer l'intérieur de l'édifice. Les travaux de restauration se poursuivent encore aujourd’hui :

- 2004-2005 : restauration des travées de la nef y compris les peintures.
- 2006-2008 : restauration du chœur.
- vers 2010 : restauration de la chapelle des Évêques.

[modifier] Les orgues de la cathédrale

Les Grandes Orgues Schwenkedel (1963).
Les Grandes Orgues Schwenkedel (1963).

La cathédrale disposait d'un orgue au moins depuis le XIVe siècle. Il connut plusieurs aménagement successifs. À partir de 1740, les chanoines de la cathédrale s'adressèrent à plusieurs facteurs en vue d’édifier un grand instrument sur la tribune, en remplacement du précédent, qui datait du XVIe siècle : François Thierry, Charles Cachet et Jean-André Silbermann furent ainsi sollicités. Ils confièrent finalement le marché en 1751 à Nicolas Dupont, qui construisait alors les orgues de l’église Saint-Jacques de Lunéville, et dont ils avaient pu apprécier sur place le travail. La réception des travaux eut lieu le 14 juillet 1755. Les sculptures du buffet furent réalisées par Athanase Lacourt, de Toul. L'instrument avait quatre claviers et quarante et un jeu. Le premier titulaire fut Jean-Baptiste Nôtre (1732-1807), auteur d'un Livre d'orgue manuscrit. Comme il l’avait écrit dans son devis rédigé en 1751 pour les chanoines, l’ambition de Nicolas Dupont avait été de doter la cathédrale d’un instrument « comparable avec le plus grand nombre des grandes orgues de France, dans lequel on trouvera les jeux pour jouer tous les couplets qui peuvent se faire selon le bon goût du tems, et pouvoir les diversifier pendant tout un office, sans être obligé de répéter deux fois les mêmes meslanges ».

L’instrument de Nicolas Dupont, plusieurs fois modifié par la suite, fut complètement détruit le 20 juin 1940 dans l’incendie de la cathédrale, et remplacé par un instrument dû à Curt Schwenkedel, inauguré le 23 juin 1963 par Gaston Litaize.

[modifier] Voir aussi

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur la cathédrale de Toul.

[modifier] Références bibliographiques

[modifier] Sur l'édifice

  • Marie-Claire Burnand, La Lorraine gothique, Paris, 1989 (Les monuments de la France gothique), p. 310-321.
  • Jacques Choux, La cathédrale de Toul avant le XIIIe siècle, Annales de l'Est, n°6, 1955, p. 99-143.
  • Alain Villes, La Cathédrale de Toul : histoire d'un grand édifice gothique en Lorraine, Toul, 1983.

[modifier] Sur les orgues

  • Gustave Clanché, La musique, le chœur, le bas-chœur de la cathédrale de Toul (documents historiques), Toul, 1936.
  • Olivier Douchain, « Quinze années d’histoire de l’orgue à la cathédrale de Toul (1744-1755) », Annales de l’Est, 1971, p. 157-205 ; du même auteur, « Les organistes laïques du diocèse de Toul aux XVIIe et XVIIIe siècles », Recherches sur la musique française classique, t. 20, 1981, p. 77-181, t. 21, 1983, p. 43-117 et t. 22, 1984, p. 164‑218
  • Orgues de Lorraine : Meurthe-et-Moselle, dir. Christian Lutz et René Depoutot, Metz, 1990, p. 410‑420.
  • Jean-Luc Gester et Damien Vaisse, « Jean-Baptiste Nôtre, organiste de Toul, et son Livre d’orgue », Études touloises, n° 109, 2004, p. 29-39 ; article republié avec quelques compléments dans La Tribune de l’orgue. Revue suisse romande, t. 57/1, 2005, p. 10-23.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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