Canal de Bridgewater

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Quelques années après le premier appel au crédit pour creuser en 1755 le canal britannique reliant les rivières Mersey et Sankey, un autre canal est lancé par le célèbre Duc de Bridgewater reliant Manchester aux mines de charbon de Worlsey, propriété du Duc, en juillet 1761.

Ce canal approvisionnera bientôt en charbon les machines à vapeur du coeur de la première révolution industrielle, celle du coton dans la ville de Manchester.

L'économiste britannique TS Willan, qui étudié dans les années 60 les ressorts de la puissance commerciale britannique sous la Reine Elizabeth estime que l’écluse, qui complète le réseau des canaux est une invention qu’il faut placer au même niveau que la vapeur, dans « Rivers navigation in England ».

Long de 65 km et ouvert à la navigation jusqu'à la fin du 20e siècle, le canal est un noeud important reliant plusieurs autres réseaux de navigation fluviale anglaise, qui a permis à la région de Manchester d'être connectée à d'autres sites d'industrialisation plus diffuse. Le canal est relié à plusieurs rivières, la Barton Swing et la River Irwell grâce à deux vieux aqueducs de pierre[1].

Selon M. Rubichon, "les travaux ont exigé plus de papier-monnaie que n'en a ce chétif établissement appelé banque de France, encore n'a t-il jamais vu comme elle son papier discrédité".

Selon Fernand Braudel, le canal a permis d'approvisionner Manchester avec du charbon deux fois moins cher qu'avant et au Duc de réaliser un bénéfice de 20% de sa mise. Le duc s'est lancé ensuite dans d'autres entreprises fluviales moins rentables qui l'ont lourdement endetté, les bénéfices n'arrivant qu'à la fin de sa vie.[2]. A sa mort,en 1803, il a légué ses parts dans le canal et la mine à une fondation de trois personnes.

[modifier] Sources et références

  • Le canal raconté par Fernand Braudel (page 733) dans "Civilisation matérielle, économie et capitalisme".