Cérès (timbre français)

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Cérès, divinité romaine de l'agriculture, a été choisie pour illustrer le premier timbre-poste d'usage courant français, créant ainsi un type repris ensuite plusieurs fois, par nécessité ou par choix. Le dessin initial en est de Jacques-Jean Barre.

Sommaire

[modifier] 1849-1851

Cérès, 20 centimes noir
Cérès, 20 centimes noir

Le premier timbre postal français fut au type Cérès, allégorie féminine vue de profil, portant dans ses cheveux une grappe de raisin et une couronne de rameaux. Il marquait l'adoption du système inventé au Royaume-Uni de faire payer le port par l'expéditeur, et non plus le destinataire (même si dans les premiers temps, la taxe à payer par le destinataire était faible).

Deux valeurs se distinguent pour les philatélistes :

Au type Cérès ont succédé les timbres de type Prince-Président Louis-Napoléon après l'élection à la présidence de la République de Louis-Napoléon Bonaparte.

Le type Cérès fut ensuite repris plusieurs fois au cours de l'histoire postale française.

À noter qu'une imitation de piètre qualité a servi sur les timbres locaux de la province de Corrientes, en Argentine entre 1856 et 1880.

Voir aussi : Timbres de France 1849


[modifier] France, 1870-1871

Cérès, émission de Bordeaux
Cérès, émission de Bordeaux

Pendant la Guerre franco-allemande de 1870, après que les républicains aient aboli le Second Empire, ils doivent faire face au siège de Paris par les troupes allemandes et à la pénurie de timbres-poste. Quelques valeurs sont donc émises au type Cérès de 1849.

À Bordeaux, du 5 novembre 1870 au 4 mars 1871, le Gouvernement provisoire émet des timbres Cérès pour le reste du pays. Ils sont imprimés en lithographie (au lieu de la typographie) par l'imprimeur Augée-Delile. Le premier dessin[1] de report, est confié à Dambourgez, qui réalise un timbre à 20 centimes, imprimé en bleu. Mais la finesse du trait, qui s'altère trop vite pour les volumes de tirage attendus, oblige à reprendre l'ensemble et à confier la réalisation d'un second dessin à Léopold Yon. Ce dernier réalisera l'ensemble des autres valeurs de la série. Ces « Cérès de Bordeaux » se caractérisent par un grand nombre de variations d'un timbre à un autre, tantôt accidentelles, tantôt répétitives et causées par la méthode d'impression choisie.

Cette période transitoire est aussi marquée pour les Cérès par l'épisode des ballons montés du siège de Paris. Le passage du courrier entre la capitale assiégée et la province fut permis par des mongolfières. Pour le passage de la Province vers Paris, outres des nouvelles microfilmées transportées par pigeons, des lachés de sphères dans la Seine dans la région de Moulin transportaient les lettres dans des coques étanches. Les plis transportés ainsi sont parmi les plus recherchés des collectionneurs français.


[modifier] IIIe République

Cérès IIIe République
Cérès IIIe République

De 1871 à 1875, les timbres d'usage courant restent au type Cérès en alliant le graphisme originel et ajoutant pour les petites valeurs celle créée à Bordeaux.

En 1876, ces timbres sont remplacés par le type Paix et Commerce, connu aussi sous le nom de type Sage.

De 1871 à 1877 (et auparavant, mais peu de temps, entre 1850 et 1851), les colonies françaises utilisent pour leurs services postaux les type Cérès en remplacement des timbres impériaux. L'une des seules possibilités de les distinguer des timbres métropolitains est l'oblitération qui porte en trois lettres le code de la colonie d'expédition.


[modifier] 1937-1941

Pour célébrer l'exposition philatélique de Paris de 1937 (PEXIP), un bloc-feuillet de quatre timbres fut émis. Chacune des quatre valeurs Cérès était imprimé en typographie et en deux couleurs.

L'année suivante, en 1938, un type Cérès redessiné servit à nouveau de timbre d'usage courant pour les valeurs faciales importantes (de 1,75 à 3 francs), simultanément aux types Semeuse et Paix. Ces timbres sont progressivement retirés de 1939 à 1941.

[modifier] La Libération, 1945-1947

Lors de la Libération de la France, plusieurs séries de timbres furent émises pour remplacer les timbres du régime de Vichy. Une d'entre elles était la « Cérès de Mazelin ». Le graveur a repris le type Cérès.

[modifier] Depuis 1949, un timbre commémoratif

Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, le type Cérès sert à célébrer l'anniversaire du premier timbre postal français:

  • En 1948, la Cérès apparaît sur un timbre de la Journée du timbre honorant Étienne Arago, directeur des postes en 1849.
  • En 1949, une bande verticale de quatre timbres et une vignette fut imprimée : elle reprenait deux type Cérès et deux Marianne de Gandon.
  • En 1949, pour l'exposition internationale de philatélie de Paris (CIPEX), une Cérès de 10 francs vermillon fut imprimée en taille douce au centre d'un large rectangle de papier blanc et en feuillet de dix timbres.
  • En 1999, un carnet de cinq timbres fut émis à l'occasion du cent-cinquantenaire du premier timbre et de l'exposition philatélie de Paris (Philexfrance 1999). Il comprenait cinq Cérès sans faciale noire et une Cérès rouge dans un format rectangulaire timbre sur timbre.
  • En 1999, un timbre émis pour Philexfrance portait le « 20 centimes noir » entouré d'un fond orange reprenant ce timbre et portant également un hologramme de la Cérès.

Actuellement, la Cérès apparaît sur le logo du service philatélique de La Poste française, ainsi que de l'éditeur philatélique et marchand de timbre parisien Cérès.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • ouvrages généraux :
    • Collectif, Catalogue spécialisé des timbres de France - 1849-1900, éd. Yvert et Tellier ; tome 1, 1re version, 1939 ; tome 1, 2e version refondue, actualisée et complètée, 1975 ; et enfin : Le Spécialisé, tome 1, volume 1, 3e version (actuelle) entièrement revue et corrigée, 2000.
  • Plus particulièrment pour les Cérès de Bordeaux :
    • Paul Dillemann, Description des timbres-poste de l'Émission de Bordeaux (1870-1871), éd. Yvert et Compagnie, 1929.
    • Claude Jamet, « À la (re)découverte des Bordeaux », article illustré paru dans l'Écho de la timbrologie n°1789, octobre 2005, pages 38-41. L'auteur rappelle les origines de l'émission et la méthode de fabrication.
  • Jörge de Sousa Noronha, La Mémoire lithographique, 200 ans d'images, éd. Art et Métiers du Livre, 1998. Voir notamment le chapitre: De la « belle estampe » au timbre poste.

[modifier] Notes et références

  1. NB : la lithographie suppose un dessin qui est reporté et démultiplié. Il n'y a pas de gravure au sens de la typographie.


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