Brigands

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Le terme « Brigands » désigne les paysans révoltés qui, à la fin de juillet 1789, pendant la Grande Peur, se révoltèrent en Mâconnais. Cette révolte donna notamment lieu dans cette région à des brigandages contre les châteaux et les propriétés ecclésiastiques, symboles de l'Ancien Régime.

Fin juillet 1789, alors que se répandaient les nouvelles incroyables en provenance de la capitale – la prise de la Bastille mais aussi la prétendue menace d'un complot aristocratique contre le Tiers-État –, les provinces du royaume furent la proie d’une psychose collective : la « Grande Peur ». Le Mâconnais fut l’une des régions françaises qui, le plus durement, éprouva le phénomène. La misère des paysans de cette région y était-elle plus grande ? Toujours est-il que nombre de paysans, persuadés que les nobles préparaient la perte du Tiers-Etat, résolurent d’abattre le régime féodal et se soulevèrent pour brûler ses symboles : les châteaux et leurs fameux « terriers » – le livre terrier étant ce registre recensant les redevances dues aux seigneurs. Nombre de propriétés ecclésiastiques – notamment des presbytères – furent également investies.

Tout commença dans le petit village d’Igé où, le dimanche 26 juillet, les habitants, en conflit avec leur seigneur – de La Bletonnière – au sujet d'un droit d'eau, sonnèrent le tocsin et se portèrent en nombre au château, qu’ils saccagèrent. Le château voisin d'Azé subit bientôt un sort identique. Le lendemain, les Brigands se rendirent au château de Lugny, propriété de Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, comte de Montrevel et seigneur du lieu. Cette fois, on y mit le feu et cette maison-forte eut ainsi le triste privilège d'être la première du Mâconnais à avoir été détruite par le feu. « La flamme était si grande entre une et deux heures de la nuit que j’aurais pu lire à ma fenêtre à la lueur du feu. » a consigné dans ses registres le curé Dubost de la paroisse voisine de Bissy-la-Mâconnaise. Le mardi 28 juillet, le magnifique château de Senozan, propriété des Talleyrand-Périgord, subit un sort identique. Les bandes armées de paysans brûlèrent de la même manière le château de Mercey à Montbellet et celui d'Uchizy.

Ils voulurent bientôt marcher sur Cluny et sa célèbre abbaye. A Cormatin, le propriétaire du château gagna du temps en faisant distribuer vin et argent aux paysans qui investirent sa propriété puis finit par recourir à la force et l’on tira sur les émeutiers qui s'enfuirent. Les autorités de Cluny ordonnèrent elles aussi de faire feu pour disperser les bandes menaçantes. Finalement, les « milices  » – de Cluny, Tournus et Mâcon – vinrent partout à bout des rassemblements. Toutefois, les châteaux de Berzé-le-Châtel et de Pierreclos furent encore saccagés, de même que ceux de Saint-Point, de Pouilly, de Fuissé, de Davayé et de Sancé.

On estime qu'au total, en cinq jours, plus d’une centaine de châteaux, maisons bourgeoises et presbytères furent pillés ou incendiés. La répression fut sévère puisque environ deux cents paysans y auraient laissé la vie. Plusieurs centaines furent arrêtés et nombre d’entre eux furent pendus. Bientôt, le calme revint. Mais la Grande Peur avait eu le temps de mettre à mal bon nombre de châteaux de la région.