Brigade Piron

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La Brigade Piron est une brigade belgo-luxembourgeoise qui participa à la bataille de Normandie et à la libération de la Belgique et des Pays-Bas aux côtés des armées alliées pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

[modifier] Origines

Les origines de la brigade Piron se trouvent dès 1940, avec l’organisation des forces belges qui sont parvenues à se réfugier en Grande-Bretagne en compagnie du gouvernement belge en exil à Londres. Un Commandement du Camp Militaire Belge de regroupement, sous la direction du Lieutenant-Général Chevalier van Strydonk de Burkel, est créé en Grande-Bretagne, à Tenby, le 25 mai 1940, trois jours avant la capitulation de la Belgique. Le lieutenant général van Strydonk devient commandant des Forces Belges de Grande-Bretagne en juin 1940 et, le même mois, le ministre Jaspar appelle tous les Belges à le rejoindre en Grande-Bretagne pour continuer le combat.

Fin juillet 1940, on trouve 462 hommes dans les Forces Belges de Grande-Bretagne. L’arrivée de nombreux Belges permet la création de plusieurs unités militaires terrestres. Les troupes sont entraînées en Grande Bretagne et au Canada, et l’année 1942 voit l’arrivée en Écosse du major Jean-Baptiste Piron, qui entre rapidement dans l’état-major des forces terrestres, et reçoit la mission de parfaire l’entraînement de ces troupes. Les Forces Belges de Grande-Bretagne sont officiellement mises à la disposition des Alliés le 4 juin 1942, et la fin de l’année voit la restructuration des forces terrestres avec la création du Premier Groupement Belge, placé sous le commandement du major Piron. L’entraînement des troupes se poursuit en 1943 et des exercices de débarquement sont effectués début 1944.

Une unité luxembourgeoise est affectée en mars à la brigade Piron, qui devient donc belgo-luxembourgeoise. En raison de l’appel aux Belges du monde entier, on parle trente-trois langues dans la brigade en 1944.

[modifier] La brigade Piron en Normandie

Le débarquement du 6 juin 1944 se déroule sans le Groupement Belge, à la grande déception des 2 200 hommes environ qui le composent, mais les Britanniques préfèrent les réserver pour la libération de la Belgique. Le major Piron fait pression sur le gouvernement belge en exil, qui lui-même sollicite le gouvernement britannique pour faire envoyer les troupes belges au front, le moral de ces troupes déclinant sérieusement.

Le 29 juillet 1944, le Groupement Belge reçoit l’ordre de se tenir prêt à faire mouvement. Les premières unités arrivent le 30 juillet en Normandie, mais le gros de la troupe arrive à Arromanches et Courseulles le 8 août avant la fin de la bataille de Normandie. Le groupement est placé sous le commandement de la 6e division aéroportée britannique du Général-major Gale, qui dépend de la 1re Armée Canadienne. Jean-Baptiste Piron, promu entre temps colonel, prend contact avec l’état-major britannique, et le Groupement Belge, qui va gagner en Normandie son surnom de "brigade Piron", reçoit son baptême du feu le 9 août.

Les troupes belges passent à l’attaque le 17 août, dans le cadre de l’opération Paddle, en compagnie des troupes britanniques et néerlandaises. Franceville est occupée dans la soirée, Varaville le 20 août. Les blindés se séparent du reste de la brigade et partent avec les Britanniques. Dives-sur-Mer et Cabourg sont prises le matin du 21 août, puis Houlgate dans l’après-midi. La brigade prend Villers-sur-Mer et Deauville le 22 août, puis Trouville et Honfleur le 24. Les blindés rejoignent le reste de la brigade le 26 août à Foulbecq, jour où la brigade Piron passe sous le commandement de la 49e division britannique. Le 29 août, la brigade traverse la Seine et marche sur Le Havre le surlendemain. L’attaque est sur le point de commencer quand la brigade est subitement retirée du front.

Le 2 septembre, la brigade reçoit l’ordre d’arriver le plus vite possible sur la frontière belge, l’état-major britannique ayant l’intention de prendre Bruxelles le lendemain. La brigade passe la frontière le 3 septembre après avoir roulé toute la nuit, et entre dans Bruxelles le lendemain, juste après les Anglais.

Le passage de la Brigade Piron en Normandie, sur la Côte Fleurie, a laissé de nombreuses traces (stèles commémoratives, noms de voiries, tombes) et une mémoire encore vivante.

[modifier] La brigade Piron en Belgique et aux Pays-Bas

La brigade Piron entre en Belgique le 3 septembre par Rongy et entre à Bruxelles le 4 septembre, juste derrière les troupes britanniques. Le 8 septembre, la brigade participe à la libération de Liège. Au cours de leur progression en Belgique, la population, incrédule à l'idée d'êtres libérée par des compatriotes, les prend parfois pour des Canadiens francophones. La brigade belge libère d'autres villes et entre aux Pays-Bas le 22 septembre. Sa campagne de Hollande dure jusqu'au 17 novembre, date à laquelle elle est relevée du front et part au repos à Louvain. La brigade Piron retourne aux Pays-Bas entre le 11 avril 1945 et juin 1945.

Dans la petite ville néerlandaise de Thorn un pont porte son nom en honneur de sa libération le 25 septembre 1944.

[modifier] La brigade Piron en Allemagne

La brigade Piron occupe une zone en Allemagne jusqu'au 15 décembre 1945.

[modifier] Après-Guerre

La Brigade Piron formait dès lors la base du nouveau Leger belge. Plus tard elle a été renommée Bataillon de la Libération et fut stationnée à la caserne de Bourg-Leopold

[modifier] Documentation

[modifier] Vidéo

  • La Brigade Piron, Bruxelles, SID, DEFENS (Bibliothèque Défense), 40 minutes.
  • Actualité , Bruxelles, Televox, 1994, DEFENS (Bibliothèque Défense), 40 minutes, DEFENS: XXVI.1495 [100003713]

[modifier] Presse

  • Anonyme, in Vers l’Avenir - I. L'entraînement en Angleterre et la campagne de Normandie. - II. La campagne de Belgique, 10-11 juin 1976.
  • A., H., in La Dernière Heure, Ce que nous dit le général de Brigade sir Alexander B.G. Stanier (Trente ans après. "Ca m'est arrivé à la libération..."), 3 septembre 1974
  • Henri Demaret, La brigade Piron, 39-45 Magazine, N° 71, 1992, p. 38-46
  • Yves Aublet, La Brigade Piron, l’Athéna sur la Toucques, numéro spécial Juin/septembre 1994, numéro 120/121, Association des amis du musée de Trouville et du Passé Régional. Occupation et Libération de Trouville-Deauville et alentours. P. 100-105.

[modifier] Bibliographie

  • Roland Breyne, La Brigade Piron, Louvain-la-Neuve, Université Catholique de Louvain, Séminaires d'histoire contemporaine consacrés à la vie quotidienne pendant la Seconde Guerre mondiale en Brabant wallon, Hainaut et Namurois, 1985, 78 pages.
  • (nl)Inge Huygebaert, Jean-Baptiste Piron, de man achter de Brigade, Koninklijke Militaire School Brussel. Alle Wapens Afdeling, 2004, 123 feuilles.
  • Michael Demarets, (dessins), Carnet de Campagne. La Brigade Piron en Normandie, Ostende, Editions Erel, 1946, 56 pages.
  • Pierre Musschoot, l’unité de ravitaillement de la « Brigade Piron. Un essai historique, Hamois-en-Condroz, Editions Vezham, 1999, 35 pages.
  • Guy Weber, Maurice Poncelet (1904-1985), le cerveau de la Brigade Piron, S.N.S.1., date inconnue, 97 feuilles.
  • (nl) Louis Wuyts, De ontscheping in Normandië. Een hel van tachtig eindeloze dagen. Frans Jacobs uit Peutie bevocht de Duitsers als soldaat van Brigade Piron, Zondagnieuws, 11 juin 1984.


[modifier] Voir aussi

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