Boule de fort

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Un terrain de boule de fort à Pontigné.
Un terrain de boule de fort à Pontigné.

La boule de fort est le jeu traditionnel de boule en Anjou.

La Boule de fort fut classée "Jeu patrimonial ligérien" par le Ministère de la Culture.

Sommaire

[modifier] Historique

Quelle est l'origine de ce jeu ? Daterait-il de l'époque des Plantagenêts ? A-t-il des origines belges ou florentines dans la mesure où ce jeu, pratiqué à la frontière franco-belge et à Florence, semble être très proche, par l'aspect des boules et des terrains incurvés ? A moins que Belges et Italiens l'aient rapporté chez eux, dans l'ancien temps, après un séjour en Anjou ? A-t-il pour origine les fonds de cale des bateaux qui remontaient la Loire et qui servaient de terrains de jeu aux marins désoeuvrés... mais il existe beaucoup d'autres hypothèses et bien des mystères.

La passion de la boule est ancienne en Anjou. Des jeux de boule existaient déjà au XVIesiècle.

Au XVIIIesiècle, des "sociétés" où l'on joue à la boule de fort sont très répandues.

C'est un jeu essentiellement pratiqué par des hommes. La femme n'étant présente que par des représentations, le plus souvent, suggestives. Cependant depuis les années 1970, certaines sociétés de jeu de boule de fort acceptent dorénavant les femmes. Il existe même des challenges mixtes. Néanmoins la femme est encore peu présente dans cet univers masculin.

[modifier] Géographique

Aire géographique de la boule de fort, correspondant à l'ancienne province d'Anjou. (Cliquez pour agrandir)
Aire géographique de la boule de fort, correspondant à l'ancienne province d'Anjou. (Cliquez pour agrandir)


La boule de fort est un jeu typiquement local qui rassemble plus de 50 000 joueurs dans 392 sociétés dont 315 en Maine et Loire. Elle fait partie essentiellement du patrimoine angevin.
Cependant on pratique également la boule de fort aux limites extérieures de l'Anjou, à Vouvray ainsi qu'à Langeais et Lerné en Touraine, sans oublier Saint-Nazaire et quelques villages à l'Est de la Loire-Atlantique.

Néanmoins sa pratique, est essentiellement répandue dans l'ancienne province d'Anjou (départements du Maine-et-Loire, l'Ouest de l'Indre-et-Loire (Bourgueil, Château-la-Vallière), le Sud de la Sarthe (le Maine angevin comme à La Flèche), et la Mayenne (la Mayenne angevine).

[modifier] Hommages

Des écrivains angevins, tels que : René Bazin, Marc Leclerc, puis Emile Joulain ont vanté ce jeu subtil, tout en adresse, sans rien d'excessif.

"Si vous avez eu le temps de lier amitié avec quelques-uns de nos joueurs de boules Vous pourrez prétendre que vous connaissez les monuments les plus curieux de l'Anjou" (René Bazin).

Emile Joulain, célèbre écrivain et poète patoisant, disait de la boule de fort : "La boule de fort, en Anjou, comme hors de l'Anjou, est une chose de Loire ou de ses affluents : Loir, Maine, Thouet, Louet, Authion. Elle est ligérienne au même titre que les châteaux, le saumon, le sable des grèves...".

[modifier] Descriptif du jeu de la boule de fort

Les particularités de ce sport de boules sont principalement :

  • une boule de 13 centimètres de diamètre, légèrement aplatie de chaque côté, en bois dur (buis, cormier ou frêne) ou en plastique cerclée d'acier, dont la bande de roulement est décalée, donc asymétrique et réglable grâce à une vis coulissante vers le « côté faible » ou le « côté fort » d'où le nom du jeu.
  • un terrain en forme de gouttière particulièrement grand : 20 m de long sur 7 de large. Les bords longitudinaux sont relevés de trente à quarante centimètres.
  • des boules pouvant mettre plus d'une minute pour atteindre leur destination d'où des parties très longues, jusqu'à trois heures, pour un objectif de points de 10 ou 12 (comptés comme à la pétanque).
  • port de chaussons obligatoire sur la piste.

[modifier] Fillettes et vin d'Anjou

Les frais d'entretien des cercles et sociétés de jeux de boule de fort, sont couverts par les recettes obtenues à la buvette des salles de jeux de boules. La consommation de vin est de tradition, même si aujourd'hui certains préfèrent boire jus de fruits et limonades. le vin est choisi au sein des comités des sociétés. il est bon marché et le vin est mis en petite bouteille, appelée "fillette" par les membres mâles des sociétés, car les femmes sont exclues de la manoeuvre. Même si les hommes boivent moins (chopinent moins) qu'avant, il est de tradition de "baiser des fillettes de vin d'Anjou rouge ou blanc". Selon que les rencontres soient des challenges ou amicales, les vainqueurs ou les perdants payent la tournée générale.

[modifier] Bibliographie

  • "La boule de fort", Jacques Sigot, Editions CMD, 1997.
  • "La boule de fort", Emile Joulain, Editions Paquereau 33, 197, Angers.
  • "La boule de fort" de Denis Libeau et Emile Joulain, Editions Herault, 1986, Maulévrier.
  • "Papy, raconte-moi la boule de fort", de Didier Serain, Editions Paquereau, 2004.
  • "Notre boule Angevine", Marc Leclerc, 1933, Editions de l'Ouest, 40 rue du Cornet à Angers.


[modifier] Liens externes