Boubacar Joseph Ndiaye

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Dans son bureau à la Maison des Esclaves
Dans son bureau à la Maison des Esclaves

Boubacar Joseph Ndiaye (né en 1922) se présente comme le "conservateur en chef" de la Maison des Esclaves à l’île de Gorée (Sénégal)[1]. Il est l’une des personnalités sénégalaises les plus connues dans le monde entier, notamment des touristes.

Sommaire

[modifier] Biographie

Issu d’une famille d’origine goréenne, Boubacar Joseph Ndiaye est né le 15 octobre 1922 à Rufisque (Sénégal). Il a effectué ses études primaires à Gorée, puis a rejoint l'Ecole professionnelle Pinet-Laprade de Dakar. Il a ensuite travaillé comme compositeur-typographe.

Appelé sous les drapeaux dans l’Armée française en 1943, il a participé à la libération de la France avec la première armée française.

Il a participé à la Bataille du mont Cassin en tant que tirailleur sénégalais.

Sous-officier parachutiste, il a aussi servi en Extrême-Orient, dans la première demi-brigade de commandos parachutistes coloniaux.

Ancien combattant 1939-45 et Croix de Guerre, Officier de l'Ordre national du Lion, Chevalier de l'Ordre national du Mérite, Chevalier de l'Ordre du Mérite sénégalais.

[modifier] Enjeux et polémiques

Les célèbres aphorismes de Joseph
Les célèbres aphorismes de Joseph
Icône de détail Article détaillé : Maison des Esclaves.

Depuis quatre décennies, le charisme — non dépourvu d'humour à l'occasion — du maître des lieux ne laisse aucun visiteur indifférent, chaque fois qu'il raconte l'enfer quotidien des esclaves qui auraient été détenus dans cet endroit sinistre, avant d'être expédiés sans ménagements vers le Nouveau monde où d'autres vicissitudes les attendaient. Gorée, dans son récit, devient une véritable plaque tournante de la traite des Noirs, assertion incompatible avec toute l'histoire de la traite atlantique.

Plusieurs travaux ont remis en cause de manière circonstanciée le récit défendu avec ferveur par Joseph Ndiaye : les esclaves ayant transité par l'île n'ont représenté qu'une part infime de l'ensemble de la traite atlantique et la demeure baptisée Maison des Esclaves, bâtie à l'usage de riches commerçants métisses, n'a quant à elle jamais abrité d'esclave de traite. Un article d'Emmanuel de Roux dans le quotidien français Le Monde, « Le mythe de la Maison des esclaves qui résiste à la réalité » a suscité quelques remous en révélant ces faits au-delà de la communauté des spécialistes.

Une autre polémique a éclaté au sujet de la paternité réelle du livre de Joseph Ndiaye destiné aux enfants, Il fut un jour à Gorée....

Grâce à la détermination de Joseph Ndiaye, la célèbre maison n'en a pas moins été restaurée par l'UNESCO en 1990 et beaucoup s'accordent encore à lui reconnaitre la valeur d'un lieu de mémoire, fût-il plus "symbolique" qu'historique.

[modifier] Cinéma et télévision

Le réalisateur algérien Rachid Bouchareb s’est inspiré de cette forte personnalité pour le personnage d’Alloune (interprété par Sotigui Kouyate), dans Little Senegal (2001) : un vieux guide de la Maison des esclaves part en Amérique à la recherche de ses ancêtres.

Par ailleurs, Joseph Ndiaye lui-même a joué son propre rôle dans le long métrage documentaire américain The Healing Passage: Voices from the Water (2005), de Saundra Sharp et, plus récemment, dans Retour à Gorée, un film suisse mettant en scène le chanteur Youssou Ndour (2008).

Les téléspectateurs français ont pu le découvrir au cours de la défunte émission de Thierry Ardisson, Tout le monde en parle, dont il a été l'invité le 6 mai 2006.


==Ses écrits==>

Plaquette de présentation de la Maison des Esclaves
Plaquette de présentation de la Maison des Esclaves
  • La Maison des Esclaves de Gorée, brochure de 36 p., s.d. (vers 1990)
  • Il fut un jour à Gorée : l’esclavage raconté à nos enfants, Michel Lafon, coll. Parenthèse, 2006, 124 p. (ISBN 102749904056)

[modifier] Notes et références

  1. Seul un "contrat tacite" le lie au Ministère de la culture du Sénégal.

[modifier] Liens externes

http://souleymanedieye.blogspot.com/2007/09/justice-boubacar-joseph-ndiaye.html http://souleymanedieye.blogspot.com/2007/09/le-conservateur-de-la-maison-des.html