Discuter:Bernard Dimey

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Si vous trouvez des analogies avec le site http://dimey.online.fr/, c'est voulu. Je suis également le webmestre de ce site, et j'assume ! --Serged 1 oct 2004 à 10:24 (CEST)

[modifier] Nogent "en Bassigny"

Nogent ou Nogent en Bassigny ?

En fait, à l'époque, ça s'appelait effectivement Nogent-en-Bassigny, mais depuis un certain temps, la commune s'appelle Nogent-tout-court. --Serged 1 oct 2004 à 18:38 (CEST)

[modifier] Contributions de Utilisateur:212.195.211.237

Contrib de Utilisateur:212.195.211.237 effacée par moi, ça semble venir d'un livre. Je vais essayer de "neutraliser" (et Wikifier). De plus des poèmes entiers ont été ajoutés, ce qui dépasse un peu le droit de citation. --Serged 5 déc 2004 à 17:37 (CET)

Les poemes cites en entier depassent peut-etre en effet le droit de citation, mais le texte au-dessus vient du site web que j'ai pointe en bas. Pas de probleme pour lui donc :-) -- ClementSeveillac 5 déc 2004 à 20:15 (CET)

Bernard DIMEY était un être démesuré qui se demandait pourquoi il vivait souvent avec les nains.

Ayant soif d'absolu, il aurait aimé croire au superbe paradis de son enfance.. L'appétit de vie de cet ogre chaleureux qui brûla la chandelle par les deux bouts ne saurait cacher son mal de vivre et la menace obsédante de la mort qui pesait sur lui. Pour Bernard Dimey, la poésie c'est "mettre sa nuit en lumière". Cette belle métaphore de Jean Cocteau, il la reprend à son compte dans les poèmes du "Milieu de la nuit".

Il partage sa vie avec Yvette CATHIARD, peintre qui fera quelques fusains de lui.

Mort en 1981, cet amoureux de Montmartre où bien des endroits portent encore son nom était connu comme auteur de chansons à succès : Syracuse, Mémère, Mon truc en plume etc.. qui ont été interprétées par d'autres géants : ceux de la chanson française.

C'est le Bernard Dimey poète que j'aimerais vous faire découvrir ici avec 3 poèmes, tous d'un style différent "Quarante ans", "Pépère", "Le grand duc".


Quarante ans, quarante ans, mais c'est le bout du monde !

Je me suis dit cela, c'était à peine hier,

Et voilà qu'aujourd'hui c'est question de secondes...

Quarante ans, pas déjà... Sinon, à quoi ça sert

D'avoir eu dix-huit ans, des cerises à l'oreille

Et des fleurs aux cheveux, d'avoir tout espéré ?

L'amour à lui tout seul était une merveille,

Et puis le temps passait, dont je n'ai rien gardé.


Quarante ans, quarante ans, c'est presque ridicu.le...

Je n'ai rien fait du tout, sinon quelques erreurs.

L'innocent que j'étais, je le vois qui recule.

Il peut bien s'en aller, je le connais par coeur,

Je le connais déjà depuis quarante années,

De face et de profil, en noir et en couleurs,

Et ses anges gardiens et ses âmes damnées,

Je sais ce qui l'enchante et ce qui lui fait peur...


Quarante ans, quarante ans, non ce n'est pas possible,

Pas aujourd'hui, demain, une semaine ou deux...

Hier on me traitait encore d'enfant terrible !

Comment aurais-je fait pour être déjà vieux?

Quarante ans, oui, déjà... C'est beaucoup pour mon âge.

Pauvre petit jeune homme, on a des cheveux gris,

On est un peu morose, on va devenir sage,

On n'a pas fait grand chose et l'on n'a rien compris...


Mémère, vous connaissez ? C'est Michel Simon qui avait créé ce poème de Bernard Dimey en chanson; Son interprétation est inoubliable ! Voici la réplique...

Pépère


Pépère, écout'pas ça, c'est du mélancolique.

À chaque fois qu'tu l'entends, tu fais ton cinéma,

Ça te rappelle des trucs, cette espèce de musique,

Ça te rappelle Germaine mais ça tu l'diras pas.


Écoute pas ça, j'te dis ; t'as déjà l'oeil qui brille,

Tu tires sur ta cibiche comme au bal des pompiers,

Y paraît qu'tu savais baratiner les filles,

Y paraît qu'au chamboule-tout t'étais toujours premier.


Je vois l'accordéon tourner sous ta casquette

C'est comm' la foire du trône, réveillé d'un seul coup

Quand on a dix-huit ans, c'est merveilleux la fête,

À présent c'est foutu, tu n'y vas plus beaucoup.


Pépère, écout' pas ça, et parle-moi d'Germaine.

Y paraît qu'avec elle t'avais l'simet coupé,

Que tu v'nais la chercher chez papa toutes les s'maines,

En promettant surtout d'la ram'ner pour souper.


C'est pernicieux comme tout les pianos à bretelles,

Ça vous balance des airs au décrochez-moi ça,

Des sonates à deux ronds dans le fond des ruelles

Avec des mots tout neufs qui n'en finissent pas.


Pépère, on va rentrer, vas-y, finis ta bière,

Il est minuit passé, c'est plus des heures pour toi.

Le patron du bistrot va boucler ses lumières

Et pour le dénicheur, ça s'ra la prochaine fois.


.. Extrait du Bestiaire de Bernard Dimey, ces vers pleins de tendresse sur un oiseau maudit

Le grand-duc

Les grands oiseaux de nuit se dressent en silence

Toisant avec mépris de leurs yeux arrondis

La folie des humains essoumés par la danse

Sans comprendre pourquoi ces fous les ont maudits.


Ils règnent sur la nuit, la violent, la traversent,

Savourant le silence ou le perçant d'un cri,

Jusqu'à l'heure où le jour et la nuit se renversent

Quand les engoulevents regagnent leurs abris.


Les oiseaux du malheur crucifiés sur les portes

Par la stupidité des animaux humains

N'ont jamais su pourquoi la jeune femme est morte

Ni quel mal inconnu a desséché ses mains.


Le grand-duc a connu toutes les nuits du monde.

Comment n'aurait-il pas ce masque de mépris ?

Il connaît le sabbat des femelles immondes

Et le rictus idiot de l'amour à tout prix.


Il connaît le rôdeur et l'envers de sa peau

L'oeil glacé des Vénus qui s'achament à plaire,

Brebis cent fois mordues rejoignant le troupeau

Quand l'oiseau de ténèbres rejoint son repaire.


Tous les oiseaux de nuit s'endorment à l'aurore,

À l'heure où je regagne ma chambre d'hôtel,

Mais la nuit reviendra pour nous reprendre encore

Jusqu'à la fin des fins qui guette les mortels. (fin contirb)