Bernard Dimey

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Bernard Dimey, né le 16 juillet 1931 à Nogent-en-Bassigny (aujourd'hui Nogent) (Haute-Marne) et décédé le 1er juillet 1981 à Paris était un poète français et auteur de chansons.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il commence à faire de la radio, puis écrit dans la revue Esprit. Il s'intéresse à la peinture (il a peint sous le nom de Zelter). Il s'installe à Paris à 25 ans sur la Butte Montmartre.

Il ne la quittera plus. Il y fréquente les bistrots ; il y en avait encore là-bas, pas trop envahis par les touristes. Il y rencontre "les poivrots, les putes, les truands, les artistes". Et il commence à écrire ses poèmes, les déclamant dans ses repaires.

Il propose ses chansons à droite et à gauche. Ses clients seront Yves Montand, Charles Aznavour, Serge Reggiani, Henri Salvador, Patachou, Juliette Gréco, Les Frères Jacques, Mouloudji, Jean-Claude Pascal...

Ses poèmes ont été repris par divers artistes comme Charles Aznavour, Jehan et sa fille Dominique Dimey. Il a également écrit des scénarios et dialogues pour le cinéma.

Bernard Dimey était un "être démesuré" qui se demandait pourquoi il vivait souvent avec les "nains".

Ayant soif d'absolu, il aurait aimé croire au superbe paradis de son enfance. L'appétit de vie de cet ogre chaleureux qui brûla la chandelle par les deux bouts ne saurait cacher son mal de vivre et la menace obsédante de la mort qui pesait sur lui. Pour Bernard Dimey, la poésie c'est « mettre sa nuit en lumière ». Cette belle métaphore de Jean Cocteau, il la reprend à son compte dans les poèmes du « Milieu de la nuit ».

Il partage sa vie avec Yvette Cathiard, peintre qui fera quelques fusains de lui.

Cet amoureux de Montmartre où bien des endroits portent encore son nom était connu comme auteur de chansons à succès : Syracuse, Mémère, Mon truc en plume etc. qui ont été interprétées par des géants de la chanson française.

Il est inhumé à Nogent.


[modifier] Citations

  • Quand je serai mort on dira du bien de moi
  • Ivrogne, c'est un mot que ni les dictionnaires
Ni les intellectuels, ni les gens du gratin
Ne comprendront jamais... C'est un mot de misère
Qui ressemble à de l'or à cinq heures du matin.
Ivrogne... et pourquoi pas ? Je connais cent fois pire,
Ceux qui ne boivent pas, qui baisent par hasard,
Qui sont moches en troupeau et qui n'ont rien à dire.
Venez boire avec moi... On s'ennuiera plus tard.
Ivrogne et pourquoi pas
  • Quand on n'a rien à dire et du mal à se taire,
On peut toujours aller gueuler dans un bistrot,
[...]
Quand on n'a rien à dire et du mal à se taire
On arrive au sommet de l'imbécillité.
Quand on n'a rien à dire
  • Quand on n'a que son CUL, mais qu'on a la jeunesse, on a l'île aux Trésors à portée de la main !

[modifier] Son œuvre

On trouve dans les mémoires de la Société Académique de l'Aube de 2004 une communication de Robert Poisson intitulée : « Un roman inédit de Bernard Dimey : La Tache de vin »; Un itinéraire troyen dans les années 1950.

Il s'agit de l'étude d'un roman inédit de Dimey qui ne fut jamais édité et dont le manuscrit a été conservé après qu'il eut été confié à Jean Puissant, Directeur de la Jeunesse et des Sports de l'Aube. Cette œuvre de jeunesse (1951) foisonnante se déroule à Troyes entre les rives de l’ancien canal et les Quartiers-Bas.

Autour d’un crime que personne ne cherchera à élucider, c’est la lente montée de l’angoisse du gamin qui l’a commis; c’est la rencontre de trois jeunes hommes qui, témoins directs ou indirects, animés par leur ambition, leur inquiétude ou leur générosité, interviendront dans l’errance de l’adolescent. Troyes, les rives du canal, les quartiers-bas, les usines constituent la toile de fond de cette histoire dans laquelle on retrouve les thèmes récurrents, chers à Bernard Dimey.

D'autres romans ne seront jamais édités : [Les Miracles épouvantables; le vin de la Vigne à Jérémie; Mico; Allumettes ou la main gauche; Le Proviseur.

Un autre aspect de Bernard Dimey rarement évoqué : son talent de dessinateur et de peintre. (Exposition sous le pseudonyme de Zelter).

[modifier] Chansons

Les chansons les plus connues dont Bernard Dimey avait signé les paroles sont :

Il en est d'autres, moins connues :

Après la mort de Dimey, plusieurs interprètes se sont essayés à d'autres mises en musique :

  • Charles Aznavour chante Dimey par Charles Aznavour (1983)
  • Dimey chante Dimey par Dominique Dimey
  • Divin Dimey par Jehan
  • Les Enfants de Louxor, chanté par Véronique Soufflet
  • Le groupe Mon côté punk et Mélanie Dahan interprètent aussi quelques textes de Dimey.
  • Valérie Mischler chante également Dimey (Spectacle et CD Valérie Mischler chante Dimey)

[modifier] Poésie

[modifier] Le Bestiaire de Paris

Le Bestiaire de Paris est sans doute son œuvre la plus ambitieuse et la plus achevée. Cette suite de 66 quatrains en alexandrins passe en revue avec nostalgie les images d'Épinal d'un Paris populaire et bohème, pour déboucher sur une vision apocalyptique.

Comme beaucoup de poèmes de Dimey, le Bestiaire de Paris bénéficie d'un accompagnement musical de Francis Lai, que le compositeur interprétait lui-même à l'accordéon. Il fut enregistré à deux reprises : en 1962, par Pierre Brasseur et Juliette Gréco, et en 1974 par l'auteur, Magali Noël et Mouloudji. Le CD présente les deux versions.

[modifier] Recueils poétiques

  • Requiem à boire, éditions Seghers, 1954
  • Les Kermesses d'antan, éditions Seghers, 1956
  • Poèmes voyous, Le Bestiaire de Paris, Testament, éditions Mouloudji, 1978

Quatre recueils posthumes, publiés au début des années 1990 par les éditions Christian Pirot, rassemblent la quasi-totalité de l'œuvre :

  • Je ne dirai pas tout
  • Le milieu de la nuit
  • Sable et cendre
  • Kermesses d'antan

[modifier] Disques de poésie

Si certains de ses textes ont été mis en chansons, beaucoup s'accommodent aussi bien d'être dits. L'auteur a ainsi enregistré plusieurs albums où il interprète, en général sur fond d'accordéon, des textes comme :

  • Au Lux bar
  • Je vais m'envoler
  • Le Regret des bordels
  • Monsieur le duc
  • Les Enfants d'Attila

De son vivant ils les avait fait paraître sur plusieurs vinyles (aux disques Déesse) :

  • Ivrogne et pourquoi pas
  • Volume 2 - L'hippopotame
  • Je finirai ma vie à l'Armée du salut
  • Le Bestiaire de Paris
  • Poèmes à bretelles
  • Testament vol. 1 & 2

Ces enregistrements, avec des inédits, ont été réédités en CD  :

  • La Mer à boire
  • Le Testament
  • Le Bestiaire de Paris
  • Dimey chanté par ses amis
  • Châteaux d'Espagne
  • L'Encre d'après minuit
  • Bernard Dimey, Poètes et chansons

[modifier] Cinéma

[modifier] En savoir plus

[modifier] Liens externes