Bernard Faucon

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Bernard Faucon est un photographe et plasticien français né en 1950 à Apt, dans le Vaucluse, France. Il a été l'un des premiers artistes à explorer les grandes mises en scène photographiques. Il a reçu le Grand Prix National de la Photographie en 1989.

Sommaire

[modifier] Biographie

Sa pratique photographique commence à l'âge de 14 ans.

Dans les années 70, il s'est rendu célèbre avec une série d'œuvre intitulée Les grandes vacances, qui montre des groupes de mannequins d'enfants habillés et installés dans des mises en scènes très étudiées, parfois accompagnés de quelques enfants réels. Cette œuvre inaugure à l'époque un genre encore peu exploré, celui de la mise en scène photographique.

Par la suite, sont travail à évolué vers des formes plus épurées, exprimant l'absence, la mélancolie et l'échec du désir: dans les années, 80, les chambres d'amour puis les chambres d'or montrent des pièces aménagées dans de vieilles maisons en ruine, sans présence humaine hormis quelques évocations furtives ou fondues dans le décor. A la fin des années 80, la série des Idoles et Sacrifices oppose à des paysages ensanglantés, des quasi monochromes doré qui montrent de jeunes adolescents au regard fixe, hypnotisé par un feu (hors champs). L'ombre du corps fortement présente derrière chacun d'entre eux (et particulièrement soulignée dans l'édition japonaise du catalogue de l'exposition) figurent sans doute l'enfance qu'on laisse derrière soi quand on rencontre le désir qui mène à la perte de l'innocence.

Au début des années 90, il photographie une série de paysages où sont tracées en lettres blanches des phrases exprimant le désenchantement et les regrets.

Enfin, il termine son œuvre entre 93 et 95 par une série de paysages humains intitulée La fin de l'image: des photographies en très gros plan de corps d'enfants, de telle sorte qu'il soit difficile de déterminer quelles parties sont représentées. A même leur peau sont écrites en lettres blanches des phrases que l'artiste décrit lui-même comme des paroles murmurées, des formules sibyllines qui cachent d'énormes évidences, indécences. [1]

Après cette dernière série, Bernard Faucon décide de suspendre son œuvre. Il poursuit néanmoins de 1997 à 2000 un projet intitulé Le plus beau jour de ma jeunesse avec des jeunes filles et jeunes gens de plus de vingt pays, invités à mettre en scène ce plus beau jour.

La figure de l'enfant et de l'adolescent garçon ainsi que le désir homo-érotique auront été un point de départ, plus souvent évoqué que directement montré, dans l'ensemble de son œuvre.

[modifier] 2005/2006. Rétrospective à la Maison Européenne de la Photographie

Une rétrospective de l'œuvre de Bernard Faucon à été organisée à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) à Paris du 7 décembre 2005 au 7 mars 2006.

La dimension des tirages photographiques est de 60x60 cm. Le choix du tirage par procédé Fresson, c'est-à-dire un procédé au charbon et la pigmentation sur gélatine déposée sur le papier, crée un effet d'optique proche du pointillisme.

Bernard Faucon nous entraîne dans un monde parallèle. La visite débute par des scènes reconstitutives de ce qu'anime les plaisirs des jeux de l'enfance, l'artiste met en scène des mannequins d'enfants et des enfants vivants et bien que les photos soient prises à l'extérieur, il mêle lumière artificielle et naturelle. Par la monstration côte à côte d'un véritable enfant et d'une mannequin, il pose la question de l'original et sa copie. Est-ce que l'art est de l'ordre de la copie ? La photographie comme double du réel n'est-elle que l'empreinte du réel ?[réf. nécessaire]

[modifier] Œuvre

Bernard Faucon a du mal à se présenter comme un photographe ou un plasticien, préférant parler de démarche poétique. Le temps qui passe, l'angoisse du voyage et le vertige du désir sont ses formulations. Il a souvent exprimé son travail photographique sous formes de séries de mises en scène, rendant explicite sa vision du monde qui l'entoure, car il se situe au centre de tout. Ces mises en scène, événements uniques et << petites stations sur l'océan du temps >>, sont vite démontées après le déclic. Peu passionné par les expositions et la culture en général, ses sources sont sa propre vie, ses rencontres, ses fascinations et ses envies.[1]

Le travail de Bernard Faucon joue également sur le rapport humain/vivant, mais aussi sur le rapport corps/lumière. Mais le sujet réel de la photographie et de l'œuvre de Bernard Faucon est la lumière. Au fur et à mesure de l'évolution de ses productions, il n'utilise plus que des mannequins, comme un signe de domination de l'inanimé sur le vivant. La marionnette donne l'idée de manipulation du vivant. Plus tard, il revient à la représentation de l'enfant vivant souvent nu, comme pour répondre à la quête de l'autre et se trouver face au corps de l'autre. L'utilisation de modèle masculin évoque son trouble "androgyne" que l'artiste aura vécu à l'adolescence. Celui-ci était amoureux d'un garçon.

Pour lui, la photographie est un objet plat, muet, immobile. L'immobilité évoque la mobilité, le sentiment que l'image a une vie propre, une autonomie. L'artiste semble vouloir donner du poids à l'image et les évènements mis en scène dans les photographies sont troublants et ambigus. Dans ces photographies, l'image invite constamment à en venir au sujet. Le spectateur reçoit le message et l'accepte ou le rejette par sa propre expérience, les questions qui se posent à lui sont de l'ordre de la psychanalyse.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Expositions

[modifier] Notes et références

  1. D'après des citations extraites de son ouvrage de 1987

[modifier] Liens externes

  • Site de l'artiste, ouvert à l'occasion de l'exposition rétrospective à Paris en 2005. On y trouvera de nombreuses reproductions de ses œuvres.
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