Benyamin Netanyahou

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Benyamin Netanyahou, 2003
Benyamin Netanyahou, 2003

Benyamin Netanyahou (en hébreu : בנימין נתניהו), né le 21 octobre 1949, à Tel Aviv, souvent surnommé Bibi en Israël, est un homme politique du Likoud et premier ministre de l'État d'Israël de 1996 à 1999.

Sommaire

[modifier] Formation

Petit-fils d'un rabbin émigré de Lituanie en Palestine en 1920, Benyamin Netanyahou est né à Tel Aviv le 21 octobre 1949 dans une famille militante du "révisionnisme sioniste". Son père, Bension Netanyahou fut notamment le secrétaire de Zeev Vladimir Jabotinsky, le père spirituel de la droite israélienne au sein duquel naquit plus tard le Likoud. Au début des années 1960, la famille Netanyahou quitte Jérusalem pour s'installer aux États-Unis où le futur premier ministre israélien suit des cours d'architecture et en administration des affaires au sein du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

En 1967, il rentre en Israël où il effectue son service militaire dans les rangs de Tsahal. Son incorporation au sein d'un corps d'élite de l'armée lui permit de participer à des opérations sensibles, à l'instar du raid de libération d'un avion de la Sabena détourné en 1972 sur l'aéroport de Lod. Une action militaire à laquelle participa également Ehud Barak.

De retour aux États-Unis, il est employé au sein du Boston Consulting Group, un cabinet de conseil en stratégie, jusqu'en 1978, avant de retourner en Israël au sein des industries RIM à Jérusalem. La fin des années 1970 est ponctuée d'un évènement dramatique qui va marquer le développement et le renforcement de son action politique, le raid d'Entebbe durant laquelle son frère Yonathan meurt au combat lors de la délivrance d'otages occidentaux. Partisan de la paix par la sécurité, il se montre résolument hostile à la création d'un État palestinien au profit d'un contrôle permanent sur la "Judée-Samarie" (Cisjordanie) et de colonies de peuplements. Cette position subira de nombreuses pressions internationales lors de son accession au poste de Premier Ministre de l'État d'Israël.

[modifier] Débuts en politique

Issu d'une famille militante de droite et lui même impliqué dans des actions ponctuelles de soutien au Likoud, Benyamin Netanyahou commence véritablement sa carrière politique en chapeautant l'édification du Yonathan Institute for the Study of Terrorism. Une plateforme de réflexion portant le nom de son frère, héros du raid d'Entebbe, et qui a pour but de sensibiliser l'opinion publique sur les questions de sécurité qui touchent l'État d'Israël. Très proche des élus de droite, il est nommé comme collaborateur au sein de l'Ambassade israélienne à Washington (1982-1984) sous les ordres du chef de poste Moshe Arens. En 1984, il fait l'objet d'une promotion en assumant le rôle d'Ambassadeur de l'État hébreu auprès des Nations unies à New York. Deux positions successives où il se fit rapidement connaître sur la scène nationale et internationale, comme un avocat convaincant des positions israéliennes dans le conflit du Proche-Orient.

D'une carrière météorique au sein de l'administration diplomatique, suivit une entrée en politique avec son élection comme député à la Knesset en 1988. Etoile montante du Likoud, il grimpa successivement les échelles en devenant tour à tour ministre adjoint des Affaires étrangères (1988-1990), puis conseiller spécial lors des négociations relatives à la Conférence de Madrid pour la paix. Sa montée dans l'État-major du Likoud est telle qu'il en devient le fer de lance avant de battre le travailliste Shimon Peres lors des élections de 1996.

[modifier] Mandat de Premier ministre

En 1996, il est élu premier ministre de l'État d'Israël et devient ainsi le plus jeune chef de gouvernement de l'histoire du pays, ainsi que le premier à être né après la proclamation de l'indépendance. Suite à la défaite des Travaillistes, l'arrivée d'un membre du Likoud aux affaires a eu pour résultat une différence de politique dans la gestion de la crise au Proche-Orient et du processus de paix entamé avec les Palestiniens. D'emblée, le nouveau premier ministre a adopté un crédo basé sur la sécurité en échange de la paix.

Opposé à l'origine aux accords d'Oslo, il les considérera pour autant comme "un fait accompli" dès le début de son mandat, à l'exception de la négociation du statut de Jérusalem qui était pourtant prévue dans les engagements pris. D'obédience maximaliste sur le plan territorial, il a eu pour objectif de maintenir un contrôle sur la "Judée-Samarie" (Cisjordanie), en favorisant la construction de nouvelles implantations israéliennes sur cette portion de territoire. Opposé à la création d'un État palestinien, il était favorable à un statut d'autonomie étendu, tel que déjà prévu dans les Accords d'Oslo. Ces différentes positions ont marqué un tournant majeur par rapport à la politique menée jadis par les travaillistes, et ont fait l'objet d'une dégradation des relations avec l'Autorité palestinienne qui l'accusait de geler le dialogue pour la paix.

Sur le plan international, son mandat a été aussi celui de la gestion de la crise au Sud-Liban, entre le maintien d'unités de Tsahal appuyées par les milices de l'Armée du Liban-Sud (ALS) et les demandes pressantes au sein de l'opinion publique, afin de procéder à un retrait militaire. Ce dernier n'a eu lieu que lors du mandat de Ehud Barak, son successeur à la primature.

Au niveau des relations avec la Maison blanche et l'Union européenne, les positions de Benyamin Netanyahou à l'égard de l'Autorité palestinienne, ont souvent été critiquées. Dès 1996, la communauté internationale s'émeut de ce que les blocages récurrents des territoires palestiniens et la ponctualité du dialogue avec ses représentants, ne minent le processus de paix et les avancées acquises à ce sujet. Jusqu'en 1999 et au retour au pouvoir des travaillistes sous la houlette de Ehud Barak, ces relations seront relativement conflictuelles.

Battu aux élections du mois de mai 1999, Benyamin Netanyahou démissionne de son mandat de président du Likoud. En 2002, il revient dans le cabinet de la primature en remplacement de Shimon Peres, au poste de ministre des Affaires étrangères. Il occupe ensuite le portefeuille des Finances qu'il conservera jusqu'en 2005 dans le 2e gouvernement de Ariel Sharon.

[modifier] Au sein du Likoud

Après un passage au sein du cabinet de Ariel Sharon et suite à l'annonce du Plan de désengagement de la Bande de Gaza, il démissionne de ses fonctions ministérielles et tente de provoquer l'abandon de ce projet en mobilisant une partie du Likoud, en vain. À l'annonce d'élections anticipées pour 2006 et de la création de Kadima par Ariel Sharon, Benyamin Netanyahou redevient l'homme fort du Likoud.

Le 19 décembre 2005, il est élu leader du Likoud avec 43,1% des voix, contre 37,4% pour Silvan Shalom.

Le 29 décembre 2005, il ordonne aux quatre ministres Likoud du gouvernement de surseoir à leur démission prévue dimanche 8 janvier 2006 en raison de la situation créée par la dégradation de l'état de santé d'Ariel Sharon. Une requête accueillie favorablement par le ministre Israël Katz qui a annoncé que les membres du Likoud resteraient au gouvernement aussi longtemps que nécessaire.

Le 14 Aout 2007, il est réélu a la téte du Likoud avec 73% des voix contre 22% pour le candidat de la droite religieuse Moshe Feiglin.

[modifier] Fonctions

[modifier] Liens externes

Chronologie des 13 Premiers ministres de l'État d'Israël
1948 1954 1955 1963 1969 1969 1974 1977 1983 1984 1986 1992 1995 1996 1999 2001 2006 . . .
David
Ben Gourion
M.
S.
David
Ben Gourion
Levi
Eshkol
Y.
A.
Golda
Meir
Yitzhak
Rabin
Menahem
Begin
Y.
S.
Shimon
Peres
Yitzhak
Shamir
Yitzhak
Rabin
S.
P.
Benyamin
Netanyahou
Ehud
Barak
Ariel
Sharon
Ehud
Olmert
M.S. : Moshé Sharett, Y.G. : Ygal Allon, Y. S. : Yitzhak Shamir, S.P. : Shimon Peres