Bellegarde (Loiret)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Bellegarde.
Bellegarde

Carte de localisation de Bellegarde
Pays France France
Région Centre
Département Loiret
Arrondissement Arrondissement de Montargis
Canton Canton de Bellegarde
Code Insee 45031
Code postal 45270
Maire
Mandat en cours
Eric Placier
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Bellegardois
Latitude
Longitude
47° 59′ 24″ Nord
         2° 26′ 37″ Est
/ 47.99, 2.44361111111
Altitude 105 m (mini) – 136 m (maxi)
Superficie 4,93 km²
Population sans
doubles comptes
1 676 hab.
(2004)
Densité 340 hab./km²

Bellegarde est une commune française, située dans le département du Loiret et la région Centre.

Les habitants sont appelés Bellegardois (terme employé de façon marginale).

La ville de Bellegarde est connue pour son château, son église, ses monuments classés, et l'important centre horticole spécialisé dans la production de rosiers.

Sommaire

[modifier] Dénomination

La dénomination actuelle a été instaurée le 6 août 1645 par le duc de Bellegarde qui acquit le domaine, remplaçant ainsi le nom de Choisy-aux-Loges (utilisé depuis le milieu du XVIe siècle) et, plus anciennement, Soisy-aux-Loges.

Liste des communes homonymes ou anciennement homonymes : Bellegarde.

[modifier] Histoire

La paroisse de Soisy-aux-Loges a pris la suite, à une date non connue (au plus tard au XVIe siècle) de deux paroisses distinctes : Soisy-le-Vieil, qui dépendait de l'abbaye de Ferrières (actuel Ferrières-en-Gâtinais) et Soisy-le-Nouveau, qui dépendait du domaine royal.

[modifier] Origines

À la différence des villages environnants, Quiers-sur-Bézonde, Fréville-du-Gâtinais, Auvilliers-en-Gâtinais, Ouzouer-sous-Bellegarde, Loiret, qui ont tous livré des outils et des armes préhistoriques, des trésors de monnaies gallo-romaines, attestant leur antiquité, le site de Bellegarde était encore un marécage à l'époque de l'occupation romaine ; la place de l'église occupe la cuvette d'un ancien étang, repéré à plusieurs reprises.

Ce n'est qu'à la fin du XIe siècle que cette bourgade entre dans l'histoire ; quelques fragments d'une église primitive et d'un donjon probablement construits à cette époque, paraissent avoir été réemployés dans les monuments du XIIe siècle : les modillons très frustes du portail de l'église, ainsi que les consoles soutenant au sud les tourelles d'encorbellement du donjon.

[modifier] Première campagne de construction au XIIe siècle

Au XIIe siècle, Bellegarde s'appelle Soisy-aux-Loges, ou en langue de clercs, Sociasum : la forêt des Loges recouvre alors l'emplacement actuel de la ville. On retrouve ce suffixe à Fay, Vitry, Courcy, et naguère Neuville.

La ville est défrichée par des chanoines réguliers de discipline augustinienne, venant du couvent de Saint-Jean-Lès-Sens. Ils gardent la direction paroissiale du pays jusqu'à la Révolution. Le dernier prieur, M. Lemaitre, revient même à Bellegarde, lors du Concordat.

Dans le second tiers du XIIe siècle, ils entreprennent la construction de l'église actuelle. Un donjon est édifié parallèlement, relaté dans un texte de 1180 (Bulle du Pape Alexandre III relative au prieuré de Flottin) qui dit « Pontii Militis de Sociaco » en parlant d'un certain « Ponce, chevalier de Sociacium ». Au cours de travaux récents de restauration a été découverte dans une salle basse, une belle colonne à chapiteau orné d'épaisses volutes, témoin incontestable de ce donjon du XIIe siècle.

[modifier] Campagnes du XIIIe siècle à l'église

Au XIIIe siècle, l'église Notre Dame s'enrichit de deux chapelles. La première, au nord, est construite au début du siècle, et l'autre, au sud, est ajoutée à la fin du même siècle ou au début du XIVe siècle. La statue patronale de Notre-Dame de Bellegarde, qui est aujourd'hui au château des Marais, à Montliard, date de la même époque.

[modifier] Au XIVe : donjon actuel, au XVe : le prieuré

Entre 1355 et 1388, Nicolas Braque fait édifier l'actuel donjon, sur plan carré avec quatre tourelles en encorbellement. Braque est grand argentier de Jean le Bon et de Charles V. Peu scrupuleux, il joue un rôle très louche dans la guerre de Cent Ans. À sa mort, il laisse une fille unique, Jeanne Braque, femme de Jean de l'Hospital. Le domaine de Choisy-aux-Loges (déformation de l'ancien Soisy) reste aux mains des l'Hospital de 1388 à 1645. Ce sont d'habiles administrateurs, très attachés à leurs terres, qu'ils ne quittent que pour prendre les armes au service de leurs rois.

Au XVe siècle, de leur côté, les Augustiniens rebâtissent leur prieuré. Cet élégant manoir pré-renaissant, de parenté avec le château du bourg de Montliard ou de la Possonière de Ronsard, par exemple, deviendra le presbytère actuel.

[modifier] Le château des L'Hospital

Très disparate, le château des l'Hospital trouve sa physionomie définitive sous Henri IV - Louis XIII, à l'époque où Claude Chastillon le dessine, et où Dom Morin le décrit.

Dans la haute cour ou cour d'honneur (actuelle cour d'Antin), il comprend la tour capitaine, les deux avant-corps à galeries et le pavillon des ondes flanquant le donjon. Des bâtiments remplacés par le duc d'Antin sont construits cent ans plus tard.

  • Dès le XVe siècle, et peut être antérieurement : la tour capitaine. Construite en briques, elle figure sous l'estampe de Chastillon (1564-1606). Selon une tradition incontrôlée, elle aurait d'abord servi de prison. Il est certain, en tout cas, qu'elle devint tour de colombage, et fut aménagée en habitation sous Louis XV, par Gautier, sieur de Besigny, avant dernier marquis de Bellegarde. L'origine de son nom reste incertaine : ancien logis du capitaine des Gardes, ou plus simplement venant de son importance, de son ancienneté (latin : caput).
  • Sous Henri IV :
    • les avant-corps dont les soubassements baignent dans les douves (et dont la partie supérieure a été remplacée en 1844) sont reliés au donjon par des galeries ajourées dont subsistent les arrachements sur la face nord.
    • le pavillon des Ondes qui flanque à l'ouest le donjon et renferme un bel escalier à rampe de fer forgé.
    • l'église s'agrandit, au sud, d'une chapelle latérale, couvrant le caveau seigneurial.

Ces travaux sont l'œuvre de Jacques de l'Hospital (1578-1635), dernier comte et premier marquis de Choisy-aux-Loges, fort belle figure du temps, aussi hardi guerrier (Henri IV lui écrivait, jugeant sa présence indispensable à la veille de chacune des batailles qui devaient le conduire au trône de France) qu'habile administrateur.

Dans le courant du XVIIe siècle, les derniers l'Hospital édifient à une date inconnue, les granges de la basse cour, dont les portes de briques rayonnantes subsistent encore.

En 1645, le duc de Bellegarde, après un échange avec le grand Condé, donne son nom à l'ancien Choisy. Dès janvier 1646, il meurt. Son successeur par les femmes, Jean Antoine de Pardaillan est un personnage pittoresque. Homme de sac et de corde, un curieux procès l'oppose à sa femme, née Anne-Marie de Saint-Lary-Bellegarde (qui est aussi sa nièce). Elle se prétend empoisonnée par lui et séquestrée dans son château de Bellegarde. Il faut dire, que Pardaillan l'épouse à 51 ans alors qu'elle n'en a que 21. Le procès dure plus de 50 ans, et quand le duc meurt en 1687, il en a 95. La duchesse, de son côté, meurt en 1715, âgée de 93 ans, malgré les mauvais traitements dont elle se disait victime.

Le château est laissé par Pardaillan dans un déplorable état d'abandon. À la suite d'un grand incendie, la charpente sera refaite telle qu'elle est dans son état actuel.

[modifier] Bellegarde à son apogée : d'Antin

En 1692, le duc d'Antin achète Bellegarde à la veuve de Pardaillan, sa tante. Directeur des Bâtiments du Roi en 1708, pionnier de l'urbanisme comme de l'urbanité en France, il remanie les deux cours du château pour aménager dans la haute cour ses appartements personnels, et dans la basse cour ses prestigieuses écuries.

Aidé par la célèbre marquise de Montespan, sa mère, le duc d'Antin donne à Bellegarde son allure actuelle.

Les souvenirs de son passage à Bellegarde sont nombreux :

  • à l'église, les deux reliquaires de bois doré qui se trouvent dans la chapelle nord
  • les écuries parmi les plus luxueuses d'Europe, occupées aujourd'hui en partie, par la basse cour
  • le pavillon « Dôme ou porte triomphale des écuries ». L'archivolte de brique surmonte une porte refaite en 1844. Elle est sommée de trois têtes de chevaux sculptées qui émergent d'une peau de panthère aux pattes pendantes, attribuées à Coysevox. Dans le fronton s'inscrit le blason du duc d'Antin, coiffé de la couronne ducale, enrobé d'un manteau de pair de France, et flanqué de deux palmes très finement sculptées
  • le pavillon du Jardinier
  • le pavillon d'Antin occupé aujourd'hui par le Café du Château
  • le pavillon de la Salamandre (Mairie actuelle). Entre ces deux derniers pavillons se trouve une grille en fer forgé qui a remplacé en 1836, celle du duc d'Antin.
  • les anciennes cuisines : après l'emplacement d'un pavillon viennent les anciennes cuisines du duc d'Antin, qui suit le pavillon Capitaine, il date de 1720, et porte son nom en hommage à d'Antin, surintendant des bâtiments du Roi (ministre des Beaux-arts, en terme actuel).
  • le donjon : entièrement réaménagé par le duc d'Antin. Il y perça de grandes baies. Au sud, il édifia un perron de fer à cheval, remplacé par celui de Voisins.

Signalons pour finir :

  • que le duc d'Antin, qui avait quitté son donjon, le réserva à ses hôtes de marques : Louis XIV, Louis XV, le Régent, le Roi Stanislas (qui y resta plusieurs mois) et Voltaire, entre autres. Les appartements qu'il y avait aménagés portaient le nom de « Chambre du Roi » et « Salon du Chancelier Boucherat ».
  • que tous les travaux décrits ci-dessus ont été exécutés en dix années : de 1717 à 1727. Le duc d'Antin mourut en 1736 à Paris, et tint à être inhumé à Bellegarde. Mme de Montespan, sa mère, avait été toujours très attachée à Bellegarde ou elle résida souvent. Son dernier mot, mourante à Bourbon l'Archambault, fut le nom de Bellegarde.
  • Nous devons à ces deux mécènes les tableaux, étudiés par M. Monnier, qui se trouvent dans l'église, et proviennent de la galerie des tableaux du château (ancien avant-corps de droite).

[modifier] Derniers travaux

  • En 1782, Gilbert de Voisins, président au Parlement de Paris, dernier marquis de Bellegarde, fait exécuter par Viel, l'actuel escalier d'honneur de la face sud. Il illustre le triple goût de l'époque, de l'antique, de la nature et de la raison.
  • La grille de la cour d'Antin remplace en 1836, celle du duc d'Antin, enlevée par les alliés en 1815.

[modifier] En résumé

Trois grandes figures ont donné à Bellegarde sa physionomie actuelle. La ville doit son acte de naissance à Nicolas Braque, ses lettres de noblesse à Jacques de l'Hospital, et son certificat d'urbanisme au duc d'Antin.

[modifier] Géographie

[modifier] Communes limitrophes

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Date d'élection Identité Qualité
Les données antérieures à 2001 ne sont pas encore connues.
mars 2001 Eric Placier Entrepreneur

[modifier] Démographie

Évolution démographique (Source : INSEE[1])
v. 1882 1990 1999 2004
1 213 1 442 1 558 1 676
Nombre retenu à partir de 1990 : Population sans doubles comptes

[modifier] Patrimoine religieux

L'Église Notre Dame : L’élément essentiel du monument est la façade occidentale, de style roman, en pierre dure appareillée, magnifique réalisation du XIIe siècle, dont l’étage inférieur constitue un véritable porche sous galerie à trois arcades. On peut dater ce portail des années 1124-1131.

[modifier] Patrimoine civil

  • Le donjon du château :

Le donjon, seul reste du château médiéval proprement dit, dont le gros œuvre est du XIVe siècle, fut bâti entre 1354 et 1388 par Nicolas Braque, grand argentier de Charles V (ministre des finances d’alors), homme de sac et de corde qui partagea son temps entre les hauteurs du pouvoir et la geôle. Les fondements du donjon remontent pourtant au XIIe siècle, un pilier dont le chapiteau s’orne de grosses volutes en fait foi (rez-de-chaussée). Par ailleurs, un texte de 1180 mentionne pour la première fois Sociacun, futur Soisy, puis Choisy-aux-Loges et enfin Bellegarde. Le pavillon de briques et de pierres, dit « des Ondes » fut construit par Jacques de l'Hospital, fort belle et noble figure sous Henri IV - Louis XIII. Le Duc d'Antin dans ses travaux, bien que d’époque Régence, respecta ces premières constructions, en en gardant l’harmonie, comme on peut le voir sur un des pavillons de l’avant-cour, le pavillon d’Antin, son ancienne bibliothèque. Le donjon abrite la mairie actuelle.

  • Les boiseries de la Salle des Mariages, située dans les locaux de la Mairie
  • L'ancienne glacière, derrière l'église
  • La Capitainerie, anciennes cuisines du château
  • La collection de maquettes du sculpteur Charles Desvergnes

[modifier] Économie

[modifier] Archives

  • Registres paroissiaux et d'état civil depuis :
  • Dépouillements généalogiques :
  • Délibérations municipales depuis :

[modifier] Jumelages

La ville de Bellegarde est jumelée avec :

[modifier] Manifestations locales

  • Le marché, tous les lundis, sur la place Devergnes.
  • La Foire aux Rosiers, chaque année, les trois jours du week end de Pâques
  • Le marché des rosiéristes - Le salon gastronomique - Le marché aux vins, en novembre.
  • Le comice agricole, tous les 7 ans.
  • Le Bal et le feu d'artifice du 13 juillet.
  • La fête de Bellegarde, le week-end suivant le 15 août.
  • Le bal des Roses, aux alentours de mi-septembre.
  • Une exposition de peinture, fin septembre

[modifier] Cadre de vie

[modifier] Héraldique

Icône de détail Article détaillé : armorial des communes du Loiret.
Blason de Bellegarde

Les armes de Bellegarde se blasonnent ainsi :

Écartelé : au premier et au quatrième de gueules aux trois chevrons d'argent, accompagnés de trois étoiles du même, au deuxième et au troisième d'azur à la cloche d'argent.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Bellegarde sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes