Baudre

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Baudre
L'église Saint-Ouen
Carte de localisation de Baudre
Pays France France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Arrondissement Arrondissement de Saint-Lô
Canton Canton de Saint-Lô-Est
Code Insee 50034
Code postal 50000
Maire
Mandat en cours
Daniel Joret
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de l'agglomération saint-loise
Latitude
Longitude
49° 05′ 24″ Nord
         1° 04′ 19″ Ouest
/ 49.09, -1.07194444444
Altitude 14 (mini) – 93 (maxi)
Superficie 3,81 km²
Population sans
doubles comptes
500 hab.
(2007)
Densité 131 hab./km²

Baudre est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.

Sommaire

[modifier] Géographie

Située au sud de Saint-Lô, après la zone d'activité de neptune 2 Le lieu-dit Fumichon est sur l'ancienne Route nationale 174

Son territoire s'étend de la rivière Vire à l'ouest jusqu'à l'est de la route nationale n° 174 de Saint-Lô à Vire.

C'est une petite commune de 380 hectares a l'aspect rural. Néanmoins, Baudre vit beaucoup avec la ville proche et sa population de 247 habitants en 1968 est très loin de trouver son activité sur place.

La partie originelle de la commune est constituée par la vallée du ruisseau appelé « Fumichon » jusqu'à son confluent avec la Vire ainsi que les hauteurs qui la dominent. Par contre, la partie communale rattachée à Baudre en 1793 (Fumichon) est formée par une pente orientée Sud-Nord qui trouve sa limite nord sur le Fumichon lui-même.

[modifier] Histoire

La commune de Baudre porte ce nom depuis 1793. Auparavant, la paroisse s'appelait Saint-Ouen de Baudre.

Dire comment ce territoire connut ses premiers peuplements est impossible. La configuration du terrain, et le fait même que le hameau qui porte le nom de Baudre soit proche de la rivière « la Vire », laissent penser que c'est par la rivière et sur ses bords que les circulations se faisaient et probablement depuis des temps très lointains.

Le château, dont il ne reste rien d'intéressant a été construit au pied du hameau de Baudre, au milieu des prés traversés par le Fumichon et qui étaient autrefois assez marécageux. On voit encore des douves au nord et à l'ouest des bâtiments.

Il était bien situé pour commander au passage de la vallée de la Vire et il est fort dommage qu'aucune indication sur l'état ancien de ce château ne puisse être fournie. Mais il est certain que dès le XIe siècle il abritait les seigneurs du lieu.

Au XIIIe siècle, il n'y avait pas de chapelle dans la paroisse de Baudre. C'est plus tard que l'église fut bâtie sur le sommet du coteau au pied duquel coule le Fumichon. Dans ses parties les plus anciennes (le chœur), on trouve la trace du xv° siècle. Elle a subi depuis de nombreuses transformations.

On ignore d'où vient ce nom de BAUDRE qui fut autrefois BALDRA ou BAUDRA. L'Abbé Bernard, dans son « Histoire de la ville de Saint-Lô et de ses environs », émet l'opinion que l'on pourrait voir dans ce mot « Baudre » l'étymologie du mot « Baldéricus », transformé en Baudry puis en Baudre.

M. Adigard des Gautries, dont les ouvrages font autorité, a conclu à une origine inconnue. C'est à cet avis que, pour le moment, il est sage de se ranger. C'est la seule commune de ce nom en France, mais il faut en rapprocher la commune de Baudres dans l'Indre, dont l'origine est tout aussi inconnue.

[modifier] Les temps anciens

Avant la création du duché de Normandie, on ne trouve pas trace du nom de Baudre. Certes, on sait que Laud, qui était de noble origine et fort riche, possédait le domaine de l'ex Briovera gallo-romaine qui devait devenir plus tard la seigneurie de Saint-Lô. Baudre, avec Le Mesnil-Rouxelin, Saint-Thomas, Sainte-Croix et Saint-Georges, faisaient partie de ce domaine.

Laud, devenu évêque de Coutances en 525 donnera ses biens à son église, comme c'est l'usage à cette époque. L'église de Baudre se trouva aumônée à l'abbaye de Saint-Lô.

Pour la première fois, il est fait explicitement mention de Baldra en 1056 dans la notice de confirmation par Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, des biens de la cathédrale de Coutances, à laquelle ils avaient été apportés par Laud. Dans ce texte est également cité Folmucen, dont le toponyme subit au cours du temps des transformations en Folmuçon, puis Folmichon ou Fouinichon avant de devenir enfin Fumichon.

Henri Ier d'Angleterre, duc de Normandie, qui régnera de 1100 à 1135, mentionne dans un texte adressé a Richard Ier, évêque de Coutances depuis 1123, l'église de « Saint-Ouen de Baudre sur la Vire ». (Ecclesiam de Santo Audœno de Super Viram).

La paroisse Saint-Ouen de Baudre a-t-elle eu comme fondateurs des Saint-Ouen ou des de Baudre ? On ne le sait pas. Mais il faut rappeler que l'Abbé Bernard a relevé qu'en 1196 on voit un Nicolas de Saint-Ouen, prêtre, témoin à la charte de donation de l'église du Mesnil-Eury à l'abbaye de Saint-I^ô ; et en 1210, un Guillaume de Saint-Ouen tenait à Baudre, de l'évêque de Coutances, le tiers d'un fief de chevalier.

Les de Baudre n'auraient donc pas été les premiers, ou du moins les seuls seigneurs de cette paroisse. Les Saint-Ouen étaient une famille très ancienne dans la province d'après de Magny, mais rien ne prouve qu'elle se soit primitivement établie à Baudre, car elle avait en effet d'autres fiefs seigneuriaux.

A-t-on voulu en prenant Saint Ouen comme patron de la paroisse rappeler le patronyme de cette famille ? Ceci n'est pas exclu.

Le premier de Baudre qui soit connu est Guillaume de Baudre qui, en 1236, aumôna à l'abbaye de Saint-Lô un demi acre de terre « dans la campagne de Chantepie ». La même charte rappelait qu'il avait fait auparavant une donation à l'Hôtel-Dieu de Saint-Lô pour le « Salut de son âme et celles de ses ancêtres ».

En 1278, son fils Guillaume de Baudre confirme cette donation et en fit de nouvelles à ladite abbaye.

En 1319, Guillaume de Thieville, évêque de Coutances, demanda au roi Philippe V confirmation de certaines donations faites à l'église de Coutances. Parmi les lieux cités figurent « Mesnil Rhétand qu'on appelle Fumichon, avec un moulin qui est à Baudre, nommé le moulin Vautier ». (D'après Toustain de Billy).

En 1327*, un Jehan de Baudre était procureur de l'abbé de Saint-Lô dans un procès jugé à Bayeux entre ledit abbé et Roger Bacon au sujet du patronage de Rampan.

Le 10 juin 1381, Guillaume Paynel, seigneur de Hambye, l'un des deux capitaines pour le roi du pays de Normandie, certifie par lettres données à Carentan, « que Jean de Baudre estoit en sa compagnie pour servir le Roy, nostre Sire, suffisamment monté et armé ».

En 1389, Guillaume de Crévecœur étant évêque, Renon de Rampan lui rend aveu du fief de Rampan dépendant de la baronnie de Saint-Lô : « Service d'ost doit se faire et payer en la présence... du seigneur de Baudre ».

Le 26 décembre 1390, Jean de Baudre « baille dénombrement à Révérend Père en Dieu, l'évesque de Coutances, sieur et baron de Saint-Lô, dud. fief et sîourie ».

En 1414, des lettres patentes du Roi ordonnent que le sieur de Baudre et Richard son fils, « garderoient le château de Bonfossé appartenant a Jean de Marte, évesque de Coustances, et partant excuse du ban ». (D'après la Recherche de J. Le Venart).

En 1463 et 1464, se fit une recherche de la noblesse par ordre du roi Louis XI. En la ville et sergenterie de Saint-Lô, seize hommes furent trouvés nobles. On y relève les noms de Jean de la Haize, Guillaume de Quesnequerin de Saint-Ouen et Guillaume de Baudre. (D'après Toustain de Billy).

Le 12 décembre 1486, Eustace de Baudre fait hommage du fief de Baudre à Gieffroy, évêque de Coutances, baron de Saint-Lô (Recherche de Jean Le Venart).

En 1523, Jean de Baudre, écuyer-seigneur de Roncheray, de la Vallée et autres lieux, commandait la noblesse du Cotentin. Cette même année à Saint-Lô, devant Jean Le Venart, lieutenant de l'Election de Coutances, au siège de Saint-Lô, commissaire du Roi, Jean de Baudre baille sa généalogie et déclare que ses « prédécesseurs et luy subcessivement avoir de tous tems ny qu'il n'est mémoire d'homme au contraire, vescu noblement au service et ban du Roi, nostre Sire, Dict qu'il est personne noble, extraict de très noble lignée ».

Jean de Baudre, seigneur du lieu, faisait partie des gentilhommes présents à l'arrivée de François Ier à Saint-Lô le 15 avril 1532. Gilles et Guillaume de Baudre, après avoir pris le parti de la Réforme, font retour à la religion catholique en 1585 et 1586. Dans cette famille, on avait beaucoup d'enfants, ce qui fait qu'on retrouve des de Baudre dans divers endroits de la Manche et du Bessin.

En 1623, Marie-Magdeleine de Baudre de Soubressin épousa François Toustain, sieur de la Valette. De ce mariage naquit René Toustain de Billy qui devint plus tard curé du Mesnil-Opac et fut l'historien des évêques de Coutances et des villes du Cotentin. Les de Baudre étaient peu riches et dans le « Rôle de la Noblesse du Cotentin en 1640 », on lit ceci à propos d'un Jacques de Baudre : « a Povre - Povre à présent - Est sorti d'une fille d'Aigneaux - Son père avait beaucoup de bien qui est ruiné à présent - gens qui porte l'épée et peu riches, etc... »

Comme nous l'avons dit, les représentants de la famille de Baudre étaient nombreux et il est possible d'en retrouver la trace dans la Manche et le Calvados tout au long des XIVe, XVe, XVIe, XVIIe et même XVIIIe siècles. C'est vers le début du XVIIe siècle que les de Baudre cessèrent de posséder la seigneurie de cette paroisse.

Comme Toustain de Billy, l'astronome Le Verrier, né à Saint-Lô, le 11 mars 1811, appartenait par sa mère, née de Baudre, à l'une des branches ayant fait souche dans le Calvados.

La famille de Baudre, l'une des plus nobles et des plus anciennes de Basse-Normandie, portait « d'argent au croissant de gueules accompagné de six merlettes de même, posées trois en chef et trois en pointe deux et une ».

Dès 1608, on trouve un nouveau seigneur en la personne de François du Buhot (ou du Bichot) lequel est qualifié sur les registres d'Etat Civil de « sieur de Baudre ». Des de Baudre continuèrent à habiter Baudre. Guillaume de Baudre mourut à Saint-Ouen de Baudre et fut inhumé le 25 novembre 1634 dans l'église de la paroisse.

Nous savons qu'en 1742, le seigneur était Michel du Buhot (ou du Bichot), écuyer, patron honoraire de Saint-Ouen de Baudre. Il fut d'ailleurs l'objet, ainsi que le curé, d'une protestation adressée au Roi par François de Baudre, chapelain du Roi en l'abbaye de Montmartre qui prétendait qu'ils n'avaient cherché, lui et le curé, que leur intérêt au détriment de l'église.

Plus tard, nous trouvons en 1774 un d'Argouges, seigneur de Baudre, et en 1787 nous savons que la seigneurie était passée à Léonor Kadot[1], lequel assista à l'assemblée de la noblesse du bailliage de Coutances, réunie en 1789 dans la cathédrale de Coutances, en compagnie de son parent Charles Kadot de Sébeville, capitaine au régiment de Bourbon.

Il faut aussi avoir une idée de l'état dans lequel vivaient les nobles de Baudre dont la paroisse comptait alors vingt-huit feux. En 1767, pour la confection des rôles de 1768, Antoine Hue, Syndic de la paroisse, déclara qu'à Baudre « le territoire est un demi-tiers de bon fond, un demi-tiers médiocre et les deux autres mauvais ». Il estima la surface « par entendre dire » à 800 vergées environ.


Sources : Historique de Baudre, par Elie Guéné.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1789 1791 Jean Trefeu
1791 1811 Jean Lemonnier
1811 1815 Dr Etienne Hue
1815 1822 Léonor Kadot
1822 1862 Jean-Michel Trefeu
1862 1892 Isidore Nouet
1892 1905 Victor Demortreux
1905 1911 Alfred Nouet
1911 1919 Emile Nouet
1920 1927 Désiré Genest
1927 1935 Désiré Leguédois
1935 1946 Gustave Blouet
1946 1958 Roger Nouet
1958 1987 Gustave Blouet (fils)
1987 1989 André Tabard
1989 2001 Marc Véron
2001 actuel Daniel Joret
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1883 1936 1946 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
282 254 256 215 247 295 371 365 356 475

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Jeanne de Baudre

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Kadot ou Cadot de Sébeville. Les Kadot de Sébeviîle étaient issus d'une très ancienne famille de l'élection de Coutances.