Bataille de Tagliacozzo

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Bataille de Tagliacozzo
Informations générales
Date 1268
Lieu Tagliacozzo (Italie)
Issue victoire des Angevins
Belligérants
Angevins Allemands
Commandants
Charles d'Anjou Conrad de Souabe

La bataille de Tagliacozzo, qui s'est déroulée en 1268, vit la victoire de Charles, duc d'Anjou et comte de Provence, sur Conrad, comte de Souabe.

[modifier] Introduction

Suite à sa victoire remportée à Benevento, en 1266, Charles d'Anjou, comte d'Anjou et de Provence, s'était rendu maître du Royaume de Sicile. Encouragé par sa mère et son entourage, le jeune prince allemand Conrad de Souabe décida de mener une expédition afin de chasser les Angevins du sud de l'Italie. Ayant levé une très forte armée allemande en Souabe, Conrad descendit en Italie, passa par Rome, rallia à sa cause quelques poignées de chevaliers italiens et espagnols et, enfin, vint livrer bataille à l'armée de Charles dans les plaines de Tagliacozzo.

Les deux armées étaient loin d'être de force égale. La supériorité numérique des Allemands et de leurs alliés était écrasante, on pourrait l'évaluer à deux contre un en leur faveur. Charles se trouvait donc en infériorité numérique, mais à la tête d'une majorité de chevaliers français (Angevins, Provençaux, Picards etc.) bien entraînés et surtout disciplinés.

Observant du haut d'une colline avoisinant Tagliacozzo, Charles put bientôt s'apercevoir du nombre impressionnant de troupes que possédait Conrad. Dès lors, se rendant compte de son infériorité numérique, Charles ne sut guère comment il allait engager sa bataille. Cependant, un certain Thomas de Saint-Valéry, chevalier français et vétéran des croisades, expérimenté par de nombreux combats, se trouvait aux côtés du comte d'Anjou.

Thomas conseilla à Charles d'établir le plan suivant : l'on placerait en première ligne, juste en face des Allemands, uniquement la moitié des forces françaises. Sûres d'êtres battues, ces premières forces françaises auraient pour mission de décrocher assez vite du combat et de fuir le plus loin possible. Vainqueurs au premier choc et se croyant définitivement vainqueurs, les Allemands iraient piller les bagages de l'armée française que l'on placerait habilement au beau milieu de la plaine. Afin de piller les bagages, les fortes troupes Allemandes seraient obligées de s'éparpiller un peu partout dans la plaine, formant des petits groupes sans aucune cohésion. C'est à ce moment propice que l'autre moitié de l'armée française, habilement camouflée derrière une colline, viendrait attaquer par surprise les groupes épars d'Allemands. Isolé, chaque petit groupe d'Allemands serait battu au fur et à mesure par une masse bien coordonnée de chevaliers français.

[modifier] Déroulement

Le plan est remarquable, Charles fait confiance à Thomas de Saint-Valéry. Les dispositions sont prises. Dès le début du combat, les chevaliers Allemands chargent, passent la rivière, et commencent à se battre au corps à corps avec les deux premiers corps français. Se rendant compte qu'ils n'ont aucune chance de l'emporter devant des forces Allemandes aussi nombreuses, les premiers chevaliers Français obéissent aux indications du plan, se replient en hâte et fuient assez loin.

Se pensant vainqueurs, les Allemands ne s'occupent pas des fuyards et se mettent à piller les bagages de l'armée française, astucieusement répartis dans la plaine. Remarquant que les Allemands s'étaient séparés en petits groupes, Thomas de Saint-Valéry dit à Charles d'Anjou « c'est le moment, fais charger ta troupe d'élite de chevaliers ». Charles ne tarde pas à la lancer. Dès lors, un gros corps de chevaliers picards dégringole de la colline où il avait été caché aux yeux de l'ennemi et vient subitement attaquer les groupes épars de chevaliers allemands. Bien coordonné, bien compact, le corps de chevaliers Picards écrase tout sur son passage, il rompt, tue, fait prisonnier tous les chevaliers allemands qu'il rencontre.

Dans les rangs allemands, c'est bientôt la panique et la débandade générale, tous fuient à perte de vue. Plus prudent que les Allemands, un groupe de chevaliers espagnols s'était gardé de rompre ses rangs pour piller les bagages, mais il fut quand même écrasé par la masse des chevaliers français. Son armée détruite, Conrad s'enfuit. Finalement capturé, le jeune prince allemand sera finalement décapité en place publique quelques semaines plus tard. Quand à Charles, il se trouvait définitivement maître du royaume des Deux-Siciles.