Bataille de Grand Port

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Bataille de Grand Port

Le Sirius au combat
Informations générales
Date 23-26 août 1810
Lieu Au large de Grand Port, sur la côte sud-est de l’île Maurice
Issue Victoire de la France
Belligérants
Marine française Royal Navy
Commandants
Duperré capitaine Willoughby
Forces en présence
deux vaisseaux et deux frégates
144 canons
un vaisseau et trois frégates
174 canons
Pertes
150 morts et blessés 522 morts, quatre navires perdus,
1600 prisonniers
Cinquième coalition
Sables-d'Olonne - Île d'Aix - Walcheren - Lissa

Campagne d'Allemagne et d'Autriche
Sacile - Teugen-Hausen - Raszyn - Abensberg - Eckmühl - Landshut - Ratisbonne - Ebersberg - Piave - Aspern-Essling - Raab - Wagram - Znaïm


Campagne d'Espagne

La bataille du Grand Port (île Maurice) oppose, du 23 au 28 août 1810, une flotte française à une flotte britannique, qui est battue. Elle est la seule victoire maritime française des guerres napoléoniennes. Elle figure à ce titre sur l'Arc de Triomphe.

Sommaire

[modifier] Contexte

La guerre entre la France et le Royaume-Uni dure depuis 1792. Ce dernier a réussi à conquérir toutes les possessions françaises de l’océan Indien depuis la prise de la Réunion en juillet 1810, sauf l’île Maurice.

[modifier] Campagne précédant la bataille

Le 8 juillet, une expédition anglaise, renforcée de 3000 cipayes, débarque à la Réunion et s’en empare complètement le 10 juillet.

Début août, les Anglais commencent à prendre position à l’est de l’île Maurice. La côte ouest est bien défendue : la division Hamelin mouille à Port-Louis, les ports sont bien fortifiés, des troupes y sont en garnison. Aussi c’est Grand Port, ou Vieux Grand Port (renommé durant le Premier Empire Port-Impérial), que les Anglais attaquent.

Le port est situé au fond d’un lagon, coupé de l’océan par une barrière de corail, franchissable uniquement par un étroit goulet. Ce goulet est défendu par une batterie côtière installée sur un îlot, l’île de la Passe. La frégate anglaise Néréide réussit à passer dans le goulet entre l’île de la Passe et Grand Port, et à débarquer les fusiliers du capitaine Pym au sud de l’îlot dans la nuit du 13 au 14 août. Les 60 hommes qui la défendait sont fait prisonniers, et l’île tombe aux mains des Anglais. La Néréide reste au mouillage dans la baie de Mahébourg, à proximité de Grand Port. Des détachements britanniques débarquent et convainquent les planteurs de se rallier. Les fortifications de la pointe du Diable sont également prises.

La division Hamelin est alertée, et met les voiles pour contourner l’île et reprendre l’îlot. Mais c’est celle de Duperré qui arrive la première sur les lieux, le 20 août. Non-informée du combat, elle rentre d’une croisière qu’il effectuait avec les frégates la Bellone et la Minerve, et le Victor. Duperré rapporte en outre deux vaisseaux pris à la Compagnie anglaise des Indes (le Ceylan et le Windham) par le fougueux capitaine de la Minerve, Bouvet.

La division Duperré s’avance donc sans méfiance vers la passe, les Anglais ayant laissé les couleurs françaises flotter sur le fortin.[1] Bouvet passe sous les boulets anglais, suivi des autres bateaux français, sans autre dommage que la perte du Windham, repris par les Anglais. Les quatre navires français sont pris au piège dans le lagon, entre la Néréide, trop endommagée pour les attaquer, et le fortin.

[modifier] Déroulement

Mais, successivement, le 22 août, un vaisseau anglais, le Sirius, rejoint la Néréide, suivi le 23 par deux frégates, la Magicienne et l’Iphigénie. Totalisant 174 canons, contre 144 aux navires français, les Anglais décident d’attaquer. Mais le lagon, parsemé de haut-fonds coralliens, ne permet pas les manœuvres : seuls quelques chenaux permettent la navigation. Les deux flottilles s’affrontent donc à l’ancre à partir du soir du 23 août.

Mais les boulets coupent les chaînes d’ancre, les navires se mettent à dériver, puis s’échouent tous successivement, tout en continuant de se bombarder. Le Sirius et la Minerve, échouées au loin, ne participent plus au combat : l’équipage de la Minerve passe sur la Bellone. La Magicienne est évacuée par son équipage, et explose le soir du 24 août.

Le lendemain, le Sirius est incendié par son équipage, et la Néréide ne peut manœuvrer : seule l’Iphigénie peut s’échapper par la passe. Mais la division Hamelin l’empêche de prendre le large, et la capture.

Le 28 août, les soldats britanniques restés sur l’île de la Passe font leur reddition.

[modifier] Bilan

Les Anglais perdent quatre navires : deux coulés, deux capturés. Les Français font en outre 1600 prisonniers. Cette victoire conserve l’île Maurice à la France pour une courte durée.

En effet, dès septembre, la Royal Navy opère une concentration de troupes et de navires à Rodrigues. Une flotte de 70 bâtiments de tous types y est rassemblée, appareille pour Maurice qu’elle atteint le 26 novembre. Le 30, le débarquement a lieu au nord de l’île, et le 3 décembre, le colonel Keatings reçoit la capitulation des troupes françaises et de la division navale du capitaine général Decaen à deux heures du matin.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  • Roger Lepelley. Une mission à l’Ile de France en 1809-1810 - Les aventures de la Mouche n° 23 et de l’enseigne de vaisseau Maximilien Gautier, Chronique d’histoire maritime no 53 p 33-42.

[modifier] Notes et références

  1. C'est une ruse de guerre admise, à l'époque, par tous les belligérants. On peut arborer des couleurs autres que celles de son pays pour tromper celui qui s'approche. Et ce, à la seule condition de hisser ses propres couleurs nationales juste avant d'engager le combat. En revanche, engager le combat sous de fausses couleurs serait assimilé à de la piraterie et le capitaine qui le ferait serait passible des peines prévues pour les pirates. Ceci étant, dans les relations de l'époque, cette ruse est considérée comme légitime par celui qui raconte qu'il y a eu recours, mais elle est généralement qualifiée d'abominable traîtrise quand c'est l'ennemi qui l'utilise...

[modifier] Bibliographie

  • Articles
  • Livres
    • R. Lepelley, La fin d'un empire, les derniers jours de l'Isle de France et de l'Isle Bonaparte 1809-1810, 2000, Economica, (ISBN 2-7178-4148-2) Voir le chapitre 5.
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