Bataille de Beaune-la-Rolande

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Bataille de Beaune-la-Rolande

Bataille de Beaune-la-Rolande,
tableau de Wilfrid Constant Beauquesne (1840-1913)
Informations générales
Date 28 novembre 1870
Lieu Canton de Beaune-la-Rolande,
France
Issue Victoire prussienne
Belligérants
Prusse France
Commandants
Friedrich Franz II général Crouzat
Forces en présence
16 000 35 000
Pertes
817 hommes
37 officiers
env. 4 000 hommes
Guerre franco-allemande de 1870
WissembourgForbach-SpicherenWœrthBorny-ColombeyStrasbourgMars-la-TourGravelotteMetzBeaumontNoisevilleSedanBellevueChâteaudunBouvet et Météor (navale)CoulmiersAmiensBeaune-la-RolandeOrléansl'HallueBapaumeVillersexelLe MansLizaineDijon - St-QuentinBuzenvalParisBelfort
Le turco Ben-Kadour à Lorcy, tableau de  Jules Monge (1855-1934)
Le turco Ben-Kadour à Lorcy, tableau de Jules Monge (1855-1934)

La bataille de Beaune-la-Rolande eut lieu le 28 novembre 1870, durant la guerre franco-allemande de 1870. Elle se termina par une victoire prussienne.

Le 28 Novembre 1870 les forces françaises du 18e et 20e corps de la 1re armée de la Loire forte de 60 000 hommes tentent de forcer la position prussienne de Beaune-la-Rolande ou les allemands se sont fortement retranchés, pour ouvrir le passage vers Paris et venir au secours des parisiens assiégés et "tendre la main au Général Ducros" qui doit assurer de son côté une "sortie".

La bataille débute à 8 heures du matin (heure solaire de l'époque, environ 6 heures aujourd'hui). Seulement 35 000 hommes sont déployés en vue de cette opération. La 3e Division du 20e corps reste à Saint-Loup-des-Vignes au sud de Beaune-la-Rolande, et une seule division du 18e corps participe aux combats, les deux autres divisions trop éloignées n'entendront que le bruit de la canonnade.

Le plan d'attaque est simple, le 20e corps doit attaquer frontalement et sur l'aile gauche dans un mouvement enveloppant tandis que le 18e corps devra attaquer sur l'aile droite. Environ 16 000 allemands sont répartis dans et autour de Beaune-la-Rolande et notamment à l'est, à Juranville et Lorcy. Le 18e corps doit avant de commencer son mouvement en avant s'assurer de son aile droite en prenant Juranville et Lorcy. Cette attaque fait perdre beaucoup de temps au 18e corps. Le 20e corps avec deux divisions, attaque Beaune-la-Rolande et arrive au pied de l'ancienne muraille sans parvenir à briser la résistance opiniâtre du 16e régiment westphalien retranché dans la ville et bien à l'abri derrière l'ancien mur d'enceinte et dans le cimetière. Le général Crouzat hésite à bombarder "une ville française". Les troupes du 20e corps sont donc immobilisées devant Beaune-la-Rolande sans soutient d'artillerie et le tir allemand les fait grandement souffrir. Le général Crouzat attend l'arrivée des troupes du 18e corps pour lancer une attaque générale mais le général Billot, commandant le 18e corps, a beaucoup de mal à s'assurer de la prise de Juranville. Vers 2 heures le général Billot n'a pas progressé vers Beaune-la-Rolande et s'épuise aux Côtelles et à Juranville contre les troupes de la 39e brigade. Le seul fait notable de ce combat parallèle est la prise d'un canon prussien par le général Brugère.

Vers Beaune-la-Rolande, la situation se retourne contre le 20e corps qui voit apparaître au nord, vers Barville, le renfort du IIIe corps prussien composé de la 5e division d'infanterie et d'une division de cavalerie et qui accentuent, à marche forcée, leur pression sur l'aile gauche française. L'artillerie prussienne prend de flanc le mince rideau de troupes du 20e corps qui se trouvaient au nord de Beaune-la-Rolande. Le sort de la bataille tourne en faveur des prussiens. Le général Crouzat, voyant vers 15 heures 30 que la bataille tourne au désastre, tente de monter une attaque de la dernière chance vers la barricade barrant la route à l'ouest de Beaune-la-Rolande. Les troupes qu'il a pu rassembler, composées de Zouaves, de gardes mobiles et de son état major, partent à l'assaut de la ville, mais la barricade est en feu et le tir des prussiens, galvanisés par l'aide du IIIe corps, est particulièrement terrible ; au même moment débouchent, venant du sud, quelques éléments du 18e corps, mais trop tard. L'attaque de Crouzat a échoué, la nuit tombe et des méprises entre français qui se tirent dessus sont constatées. Il faut battre en retraite, l'aile gauche a cédé, la ville n'est pas tombée et la confusion règne dans les rangs français.

Les clairons sonnent le rassemblement et les français retraitent vers leurs positions du matin. La bataille à été très couteuse pour les français, les pertes s'élèvent à environ 500 tués et 3 500 blessés et prisonniers. Les prussiens ont perdu 817 hommes (tués, blessés ou prisonniers).

Le peintre impressionniste français Frédéric Bazille, engagé volontaire au 3e régiment de marche de Zouaves en tant que sergent fourrier, y trouva la mort. Un monument fut érigé par son père après la bataille à l'endroit même ou il perdit la vie tué de 2 balles.

[modifier] Bibliographie

  • Colonel Rousset, Histoire générale de la Guerre franco-allemande, tome 2, édition Jules Tallandier, Paris, 1911.
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