Bastille (Grenoble)

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45° 11′ 54″ N 5° 43′ 26″ E / 45.1984, 5.7240

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La Bastille vue des hauteurs de Sassenage
La Bastille vue des hauteurs de Sassenage

La Bastille est le nom d'un fort culminant à 475 mètres d'altitude, au Sud du massif de la Chartreuse et dominant de 262 mètres la ville de Grenoble.

Sommaire

[modifier] Construction

Vue de la Bastille depuis Grenoble.
Vue de la Bastille depuis Grenoble.
Vue de la Bastille depuis Grenoble, la nuit
Vue de la Bastille depuis Grenoble, la nuit

Le fort est construit sur les flancs du mont Rachais, montagne la plus au Sud du massif de la Chartreuse.

Cet emplacement a été choisi car il permet de surveiller, de contrôler et de défendre la ville de Grenoble du XIXe siècle et les vallées de l'Isère (Grésivaudan) et du Drac, tout en étant très difficile à attaquer et à prendre car entouré de falaises et de pentes raides.

La plate-forme est d'origine glaciaire : il s'agit d'un épaulement glaciaire formé lors du retrait du glacier de l'Isère il y a environ 10 000 ans.

Les premiers remparts sont construits au XVIe siècle par le duc de Lesdiguières dont il ne reste qu'une échauguette en vestige. Lesdiguières a d'ailleurs conquis Grenoble en passant par la Bastille, seul point faible de la ville.

Le général Haxo reprend le tracé des murs et les transforme en murailles flanquées de portes (Porte de France et porte Saint-Laurent sur les quais), de tours et de bastions, le tout couronné par le fort proprement dit. Le chantier durera de 1823 à 1848. Les murailles partent de l'Isère en encadrant le quartier Saint-Laurent et grimpent à l'assaut de la montagne. Quasiment à mi-hauteur, une troisième muraille relie les deux remparts. Un autre fort, celui du Rabot, est situé dans l'enceinte des murailles et est occupé aujourd'hui par des résidences universitaires. Il avait pour vocation d'herberger les garnisons du fort.

La montée de Chalemont, une ancienne voie romaine datant de 43 av. J.-C., mène des quais de l'Isère au couvent de Sainte-Marie-d'en-Haut, qui abrite le musée dauphinois depuis 1968.

La Bastille a subi des travaux ces dernières années afin de permettre de rendre le site entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite (handicapés moteurs mais aussi jeunes enfants, femmes enceintes, personnes agées, poussettes, etc). Une requalification paysagère, patrimoniale et culturelle du site est prévue. Le musée des Troupes de Montagnes va y ouvrir ses portes en octobre 2008.

[modifier] Système de défense

Paradoxalement, bien qu'il soit possible de défendre la ville et la vallée à partir du fort, il fut conçu pour parer une attaque venant de la Chartreuse (seul point faible du fort car la Chartreuse domine la Bastille et est donc à l'abri des canons). Ainsi, le fort est isolé du glacis par des douves. Pour compléter le dispositif, des galeries ont été creusés dans la falaise qui fait face à l'arrière du fort. Les éventuels assaillants se seraient retrouvés entre deux feux venant de directions opposées.

A l'origine, la Bastille était conçue pour défendre Grenoble des attaques savoyardes, la frontière se trouvant toute proche car la Savoie n'était pas encore française à la fin de la construction.

Mais cette frontière prit son emplacement actuel avec l'annexion de la Savoie par la France en 1860 et la menace disparut.

Ainsi, le système de défense de la Bastille et les derniers remparts ceinturant la ville n'ont jamais servi.

[modifier] Tourisme

Les bulles quittant la gare du bas. A gauche, le mont Rachais avec les murailles et tout en haut le fort. Au pied de la montagne, le quartier Saint-Laurent.
Les bulles quittant la gare du bas. A gauche, le mont Rachais avec les murailles et tout en haut le fort. Au pied de la montagne, le quartier Saint-Laurent.

« Je n'ai pas la force de décrire la vue admirable et changeant tous les cent pas, que l'on a depuis la Bastille... » C'est avec ces mots que Stendhal rend hommage à ce site.

La Bastille est le premier site touristique de l'agglomération grenobloise avec plus de 500 000 visiteurs par an.

Le téléphérique reliant la Bastille au centre de Grenoble est aussi célèbre que le fort. Il enjambe l'Isère en survolant les toits du vieux quartier Saint-Laurent. Construit en 1934 à l'initiative de Paul Mistral, alors maire de la ville, il est le plus ancien téléphérique urbain de France et fonctionne toute l'année (4 000 heures d'ouverture chaque année contre 1 200 pour un téléphérique classique).

En 1976, la gare de départ est reconstruite en léger retrait des quais et les cabines en forme de sphère (les « bulles », 5 en été et 4 en hiver) font leur apparition.

Actuellement, plus de 220 000 visiteurs prennent le téléphérique chaque année pour admirer la ville et les vallées à partir d'un des plus beaux point de vue de Grenoble. Douze millions de personnes ont été transportées depuis 1934.

Mais il faut également compter les automobilistes qui choisissent de gravir la route escarpée qui grimpe au sommet, ainsi que les grimpeurs qui ont le choix entre un chemin pédestre, des escaliers et une via ferrata pour monter au fort.

Les sentiers qui montent à la Bastille sont connectés aux réseau pédestre départemental et national (GR), ce qui permet de continuer les balades et randonnées dans le reste de la Chartreuse. Au-dessus de la Bastille, à 635 mètres d'altitude, sur le mont Jallat, se trouvent les ruines du téléphérique ayant servi au transport de ce qui était extrait dans les carrières Vicat et le mémorial des Troupes Alpines.

L'orientation de la montagne et le terrain calcaire et sec créent un micro-climat méditerranéen et ont permis l'établissement d'une flore méridionale (200 espèces méditerranéennes), notamment de nombreux chênes pubescents.

Au pied de la colline se trouve le quartier Saint-Laurent, premier lieu d'implantation humaine dans la vallée.

La porte de France est toujours visible et accueille les visiteurs arrivant à Grenoble. Elle est dominée par le jardin des Dauphins, perché sur une falaise, et lieu de départ d'une via ferrata.

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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