Basilique Sainte-Anne du Congo de Brazzaville

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La Basilique Sainte-Anne du Congo est le monument le plus significatif de Brazzaville, capitale de la République du Congo.

C'est dès 1936 que Mgr Biéchy décide, pour faire face à l'afflux de convertis à Poto-Poto, de la création d'un sanctuaire important dans ce quartier de Brazzaville. En 1943 sort de terre un édifice extrêmement novateur dû au talent de l'architecte Roger Erell (1907-1986). Erell réalise là une étonnante fusion des apports techniques européens et des apports culturels locaux. Il fait entrer pour la première fois des artistes autochtones, comme Benoit Konongo, dans un grand chantier colonial. Le contexte historique est favorable: Brazzaville est la capitale officielle de la France libre, qui a besoin de symboles forts et visibles. Félix Eboué et De Gaulle sont enthousiastes. L'église Sainte-Anne du Congo, dont le chantier évolue lentement sous la surveillance des pères Moysan et Lecomte,sera le "sanctuaire souvenir de la France libre". Et aussi un sanctuaire oecuménique: Mohammed V et l'empereur d'Éthiopie y apportèrent leur contribution…

Sur un plan classique en croix latine Erell conçoit un édifice de vastes proportions (85 m de longueur, transept de 45 m de largeur, 22 m de hauteur sous voûte, flèche prévue de 83 m) utilisant l'arc en ogive très aigüe inspiré par les fers de lance du nord du Congo, les cases obus en terre du Tchad et les tunnels de bambous géants du Mayombe. Les tuiles vertes renvoient à la nature généreuse du milieu équatorial; les tuiles en formes d'écailles de serpent évoquent, telles les gargouilles des cathédrales médiévales, le malin qui reste hors de l'église. L'éclairage intérieur est zénithal, et se fait par l'arrête du toit où les tuiles de céramique sont remplacées par des pales de verre teintées. La superbe tribune qui avance loin dans la nef sans support vertical est ornée d'une balustrade en fer forgé réalisée par un artiste local qui s'est inspîré d'armes pré-coloniales. En 1949 l'église qui deviendra basilique est consacrée avec la Messe des Piroguiers composée pour cette occasion par Mme Barrat-Pepper. Les travaux se poursuivent encore quelques années mais faute de moyens la flèche reste inachevée: sa base hâtivement couverte est le clocher actuel. Les "combattants" de 1997 n'ont pas respecté les lieux, très atteints. Les travaux de restauration sont en cours.