Band-e Amir

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Un des lacs de Band-e Amir
Un des lacs de Band-e Amir
Le lac Band-e Panir
Le lac Band-e Panir

Le Band-e Amir (persan بند امیر, ce qui signifie "barrage de l'émir") est un ensemble de six lacs au cœur des montagnes de l'Hindou Kouch, en Afghanistan. Ils sont le résultat des sources riches en dioxyde de carbone coulant des anfractuosités des montagnes, et qui ont lentement déposé du calcium sous forme de murs qui retiennent aujourd'hui l'eau des lacs. Leur localisation précise est : 34°50′23″N, 67°13′51″E.

Sommaire

[modifier] Description

Ils se trouvent en province de Bâmiyân, à 55 kilomètres à l'ouest de la ville de Bâmiyân, près de la localité de Yakaolang. Ils sont entourés de murailles rocheuses hautes de plus ou moins 300 mètres, au sein de la vallée appelée Vallée Band-e Amir.

Il s'agit, d'est en ouest, des lacs Zulfiqar, Pudina, Panir, Haibat, Qambar et Gholaman. Les deux plus grands, le Haibat et le Zulfiqar, couvrent respectivement 490 et 90 hectares. Le lac Panir est le plus petit et mesure seulement un hectare. Le lac Qambar est également de petite taille. Le lac Haibat est non seulemrnt le plus grand, mais aussi le plus profond, avec une profondeur moyenne estimée à plus ou moins 80 mètres.

L'altitude des lacs est de plus ou moins 2.900 mètres. Les montagnes environnantes atteignent 3.832 mètres.

[modifier] Parc national

La grande beauté du site en a fait une destination touristique remarquable. La région fut déclarée parc national en 1973. Mais cette déclaration n'a jamais été publiée au journal officiel, et le parc n'a de ce fait aucun statut légal (Day, 1988).

Les limites du parc national correspondent à la totalité des bassins versants des tributaires de la rivière Band-e Amir.

Le parc national a une superficie de 41.000 hectares (410 kilomètres carrés), dont 600 pour l'étendue combinée des lacs.

[modifier] Hydrologie

Les eaux s'écoulent d'est en ouest. Le Dara-e Band-e Amir, émissaire occidental du dernier des lacs (le Gholaman) se trouve dans le bassin versant de la rivière Balkh-Ab et coule ultérieurement en direction du nord où ses eaux finiront par se perdre dans l'oasis de Balkh, la Bactres antique. Chaque printemps, il présente un important épisode de crue résultant de la fonte des neiges.

L'eau des lacs est oligotrophe et calcareuse. Son pH est de 7,8. Leur bleu est profond et résulte d'une grande pureté et d'un contenu important en calcium. La température de l'eau atteint en surface 14 à 17°C durant l'été, mais elle gèle en hiver.

[modifier] Climat

Le climat est très continental en effet, avec faible humidité de l'air. L'évaporation est intense de ce fait, et les températures connaissent des écarts importants tant au cours de la journée qu'au fil des saisons. La moyenne annuelle des précipitations est de l'ordre de 400 mm. Elles ont lieu en saison froide, d'octobre à mai, dont la moitié tombe rien qu'en avril.

[modifier] La flore

L'échasse blanche (Himantopus himantopus)
L'échasse blanche (Himantopus himantopus)

La végétation des rives est dominée par des roseaux communs (Phragmites australis), ainsi que par Typha laxmannii et des espèces des genres carex et scirpus. Sur les roches calcaires entre les lacs, on peut trouver des bois de saule. Les terres non cultivées sont couvertes de prairies d'herbes grasses. Celles-ci sont notamment composées, pour ce qui concerne les plantes d'origine, de menthe sylvestre, de Plantago gentianoides, et d'espèces du genre Gentiana, ainsi que de laîches.

[modifier] La faune

On trouve en abondance dans les lacs une espèce de carpe (Cyprinidae), appelée localement poisson à lait ("shir moi").

Les lacs sont trop profonds et leurs rives souvent trop escarpées pour héberger une avifaune importante, mais on a enregistré de nombreux petits groupes de migrateurs. Il faut citer le blongios nain, la grande aigrette, le fuligule nyroca, le foulque macroule, l' échasse blanche, le petit gravelot, le chevalier cul-blanc et le chevalier guignette. La végétation des rives constitue une aire attirante pour bien des espèces migratrices, spécialement les passereaux. On a recensé 152 espèces d'oiseaux durant une étude sur les migrateurs effectuée en août et septembre 1970 (Madge, 1970).

La forte population humaine recensée sur les rives des lacs font en sorte qu'il y a pas de grands mammifères à leurs abords. Parmi les petis mammifères, on doit citer le pika afghan ochotona rufescens, la marmotte à longue queue (marmota caudata) et la gerboise allactaga williamsi.

[modifier] Menaces écologiques

Tant les lacs que le parc national sont malheureusement gravement menacés. La création du parc naturel est restée lettre-morte, en ce sens que la loi l'instituant n'a jamais été publiée au journal officiel afghan. L'absence de toute autorité de maintenance ou de surveillance est un fait.

Ils sont situés dans une zone densément peuplée, où la population pratique un élevage intensif, malgré les ressources limitées de cette nature fragile. La surpâture est la norme. Les troupeaux de moutons et surtout de chèvres dégradent systématiquement la couverture végétale des pentes et créent ainsi la menace d'effondrement de terrain. On saccage les bois et les champs de roseau en vue d'obtenir du combustible. L'eau des lacs devient moins pure sous l'effet des déchets ménagers des localités environnantes

Le pillage des populations de poissons se fait lors de pêches-carnages au moyen de l'électricité produite par des générateurs mobiles ou pire encore par l'usage d'explosifs comme des grenades. Cela a gravement endommagé l'écosystème aquatique. Et en 2007, on ne voit toujours pas en Afghanistan la fin de la désorganisation causée par la succession de conflits qui ont déjà trop ravagé le pays.

[modifier] Articles connexes

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