Augustinas Voldemaras

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Augustinas Voldemaras (16 avril 1883-16 mai 1942) était un homme politique nationaliste lituanien. Il fut premier ministre en 1918, puis de nouveau de 1926 à 1929.

[modifier] Biographie

Augustinas Voldemaras (debout tout à droite) en 1918
Augustinas Voldemaras (debout tout à droite) en 1918

En 1910, Voldemaras fut diplômé d'un master d'histoire et philosophie de l'Université de Saint-Pétersbourg et reçut une médaille d'or pour sa soutenance de thèse. Une bourse lui fut attribuée pour la poursuite de ses études ce qui lui permit d'obtenir un doctorat. Durant ses années d'étude, Voldemaras fut grandement influencé par l'esprit de fierté nationaliste qui se répandait alors en Lituanie. Bien que le pays fût toujours sous domination russe, de petits groupes se formaient, tant en Lituanie qu'en dehors, pour militer en faveur de l'autonomie ou de l'indépendance ; Voldemaras rejoignit l'un de ces groupes d'étudiants à Saint-Pétersbourg et en fut élu le représentant au Congrès des nations non-souveraines à Kiev, en septembre 1917[1].

En 1926, une fraction de l'armée en désaccord avec la politique du gouvernement du président Kazys Grinius fomentèrent un coup d'État. Ils appelèrent Voldemaras et l'ancien président de la République Antanas Smetona à les soutenir, et tous les deux acceptèrent. Le putsch eu lieu le 17 décembre. Grinius fut déposé après seulement six mois de présidence et Smetona fut réinstallé à son ancien poste, Voldemaras redevenant premier ministre. Afin de rassurer l'opinion publique, tant en Lituanie qu'à l'étranger, Grinius « nomma » lui-même Voldemaras premier ministre, sous la promesse que celui-ci respecterait la constitution de 1922. Augustinas Voldemaras fit cette promesse, mais ne la tint pas ; toutes ses actions, au contraire, conduisirent davantage son gouvernement dans la voie de la dictature[1].

Cependant, les divergences et l'animosité entre les différents partis politiques lituaniens grandissaient. Voldemaras était le chef d'une organisation appelée Geležinis Vilkas (« Le Loup de Fer »), dont le président d'honneur était Antanas Smetona. Bien que Smetona et lui travaillaient ensemble et partageaient le même fond idéologique, leur association devait bientôt prendre fin, en partie à cause de l'intense implication de Voldemaras dans cette organistion. La personnalité dynamique de Voldemaras attirait toujours de nouveaux adhérents parmi les jeunes officiers nationalistes qui accueillaient favorablement la montée fascisme et qui jugeaient la politique de Smetona trop modérée[1].

Voldemaras était impopulaire dans certaines couches de la population et, en 1929, il suvécut à une tentative d'assassinat à Kaunas[1]. La même année, alors qu'il participait à une réunion de la Société des Nations, il fut déposé lors d'un putsch par le président Smetona qui dès lors, et jusqu'à l'invasion soviétique de 1940, dirigea seul le pays en dictateur. Après l'éviction de Voldemaras, le Geležinis Vilkas entra dans la clandestinité, recevant le soutien et l'aide matérielle de l'Allemagne[1].

Le Geležinis Vilkas planifia un coup d'État en 1934, précipitant le retour de Voldemaras de son exil en province pour prendre la tête du gouvernement. Mais le putsch fut un échec et Voldemaras fut envoyé en prison pendant les quatre années suivantes. C'est pendant cet emprisonnement qu'il écrivit un livre sur la vie du Christ qui sera par la suite interdit en Lituanie.[1].

En 1938, Voldemaras fut amnistié, libéré de prison et placé en liberté surveillée en province. Il essaya de rentrer en 1939, mais il fut arrêté et renvoyé dans son lieu d'exil. Il essaya encore à plusieurs occasions de revenir, mais fut chaque fois renvoyé. En juin 1940, quelque jour après l'invasion de la Lituanie par l'URSS, Voldemaras essaya une fois encore de revenir dans la capitale. Il fut arrêté à la frontière par les bolcheviks et on ne sait pas ce qu'il advint de lui ensuite. Ce n'est que bien plus tard que l'on apprit qu'il était mort dans une prison de Moscou le 16 mai 1942[1].

Voldemaras était professeur de philologie. Polyglotte, il parlait seize langues différentes.

En 1929, Voldemaras fut le parrain du petit Valdas Adamkus, alors âgé de trois ans. Celui-ci est aujourd'hui le président de la République de Lituanie.

[modifier] Référence

  1. abcdefg Kristina Vaičikonis. Augustinas Voldemaras. Lituanus, Vol. 30, No.3 -Fall 1984, ed. Antanas Klimas, ISSN 0027-5089