Au bord de l'eau
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- Pour le film de Eva Neïman réalisé en 2006, voir l'article Au bord de l'eau / At the river / Біля річки.
Au bord de l'eau (Shui-hu-zhuan) (en chinois 水浒传, littéralement « le récit des berges », pinyin : Shuǐ hǔ zhuàn) est un roman d'aventures tiré de la tradition orale chinoise, compilé et écrit par plusieurs auteurs, mais attribué généralement à Shi Nai'an (XIVe siècle). Il relate les exploits de cent huit bandits, révoltés contre la corruption du gouvernement et des hauts fonctionnaires de la cour de l'empereur.
Ce roman fait partie des quatre grands romans classiques de la littérature chinoise, avec l'Histoire des Trois royaumes, le Voyage en Occident et le Rêve dans le Pavillon rouge. Sa notoriété est telle que de très nombreuses versions ont été rédigées. On estime que ce roman a été plus lu que la Bible ou le Coran et il a souvent inspiré, en Chine, des proverbes, des expressions du langage courant.
La version la plus appréciée des Chinois (voir plus bas) a été traduite intégralement en français par Jacques Dars (publiée par Gallimard dans la Pléiade et repris en Folio 1997, deux volumes ISBN 2070402207 et ISBN 2070402681).
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[modifier] Le fond historique
Song Jiang, le chef des bandits, est un personnage historique, chef d'une rébellion sous le règne des Song. Il fut si habile et ses hommes si nombreux que les troupes de l'empereur mirent des années à le vaincre. Il finit malgré tout par rendre les armes.
Ce bandit et ses lieutenants étaient très populaires et leurs exploits furent repris par la tradition orale.
[modifier] Apparition de la légende
[modifier] Les différentes versions
La légende fut compilée une première fois au XIVe siècle par un lettré du nom de Shi Nai'an. Par la suite, plusieurs versions sont compilées, avec plus ou moins de bonheur. La plus longue contient cent vingt chapitres et décrit le regroupement des cent huit brigands, mais aussi leur soumission à l'empereur et leur mort pendant les guerres menées à son service.
La version définitive fut écrite par Jin Shengtan, à partir de la version de Shi Nai'an. Le travail du lettré fut important, et il n'hésita pas à supprimer les chapitres du roman qu'il jugeait faibles. Le résultat : une version de référence de soixante et onze chapitres, admise par tous comme la plus aboutie. Par humilité, Jin Shengtan signa du nom de Shi Nai’an, y compris la préface.
La version chinoise courante de cette édition est expurgée de plusieurs scènes de corruption et des scènes d'anthropophagie, nombreuses dans ce roman.
[modifier] Les cent huit brigands
Cent huit est un nombre important dans les croyances chinoises, et on le retrouve souvent. On sonne les cloches cent huit fois, certains tao comportent cent huit mouvements, etc. Les bandits les plus populaires de Chine ne pouvaient qu'être cent huit.
Dans la version Jin Sheng-Tan, les cent huit brigands sont inspirés par les cent huit démons libérés dans le premier chapitre par un caprice du grand maréchal Hong, officier de l'empereur Ren-Zong, de la dynastie des Song. Trente-six d'entre-eux sont liés aux astres célestes, soixante-douze autres, moins puissants, sont liés aux astres terrestres. Le premier groupe inspirera les meneurs de la rébellion, alors que le second fournira les rangs de leurs lieutenants.
Ces cent huit hommes et femmes sont parfois des brigands professionnels, mais ce sont plus souvent d'anciens officiers de l'empereur fuyant les injustices d'un système corrompu... ou fuyant les conséquences de leur impétuosité.
[modifier] Les trente-six astres célestes
Pour ne pas surcharger l'article, nous ne citerons ici que le nom chinois et la traduction de leurs surnoms, tels que notés dans le chapitre 71 de la version de la Pléiade. Pour la liste et le nom des astres, on se reportera à la traduction de Jacques Dars.
Par ordre d'importance on compte :
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Il faut ajouter à cette liste Chao Gai, le Roi-céleste-porteur-de-pagode numéro un avant Song Jian, jusqu'à sa mort (Chapitre 61 dans l'édition en soixante et onze chapitres).
[modifier] Les soixante-douze astres terrestres
Il s'agit des lieutenants des trente-six bandits principaux. Martialement inférieurs, bien que redoutables, ils sont moins nobles d'âme et aussi moins truculents. Si tous ne sont pas non plus présentés avec autant de détails que les astres célestes, la plupart sont des personnages indispensables au récit. On compte quelques femmes dans leurs rangs.
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[modifier] Adaptations
- Ce roman a été adapté en feuilleton télévisé sino-japonais La Légende des chevaliers aux cent huit étoiles (diffusé à la télévision française en 1977).
- Il existe plusieurs adaptations théâtrales chinoises.
- Il a aussi donné naissance à un jeu vidéo : Suikoden.
- Il a également été adapté dans les années 1980 en bande dessinée (éditions Okapi).
- Un tao de kung fu est intitulé Wu Song brise ses menottes en l'honneur d'un personnage de ce roman.
- Les chapitres XXIII à XXVII d'Au bord de l'eau concernant Wu Song fournissent la trame du roman classique chinois du XVIe siècle intitulé Fleur en fiole d'or (Jin Ping Mei Cihua).
- Jean-David Morvan l'a adapté en bande dessinée aux éditions Delcourt avec Wang Peng au dessin
[modifier] Liens externes
- Episodes du roman, illustrations en papier découpé traditionnel
- Water Margin online, jeu multijoueur
- Bibliothèque E-Asia de l'université d'Oregon Texte intégral et traduction en anglais.