Arts forains

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Dérivé de l'ancien théâtre de la foire, le terme art forain est apparu il n’y a qu’une dizaine d’années en France. Les premières « foires foraines » étaient des stands et des petits manèges démontables se déplaçant à travers tout le pays dès le début du XIXe siècle, particulièrement au nord de la Loire. Peu à peu, les forains (« ceux qui travaillent à la foire ») se regroupent et fondent un groupe distinct du marché avec une place précise, qui sera rebaptisé « fête foraine ». Les premiers manèges vont être améliorés au fur et à mesure du temps. On note ainsi l’apparition du carrousel (à deux étages) qui se distingue du manège (à un étage), mais aussi de multiples stands qui permettront la diffusion dans le pays des nouvelles technologies, notamment la photographie ou le cinématographe, épisode souvent négligé de l’Histoire. L’art forain est qualifié ainsi car il rassemble tous les métiers, du verrier à l’ingénieur en passant par l’architecte pour la réalisation des manèges (dont les fameux limonaires).

La toute première fête foraine fut organisée par Louis XIV au château de Versailles en 1604[réf. nécessaire].

[modifier] L’apogée : début du XXe siècle

Tout ce qui n’est pas rentable n’est pas forain, aussi les stands sont magnifiques pour attirer les chalands (miroirs, décorations fantaisistes puis décors éclairés à l’électricité attirent ainsi les passants). Le marketing sous une forme assez marquée apparaît alors: on installe des orgues de foire, gigantesques, dont le son porte jusqu’à une distance de 3 kilomètres (vent portant). Si la fête foraine est cachée par des arbres, les forains arrivant et autres visiteurs sont ainsi avertis de la présence de la fête. L’odeur de la noix de coco (exotique et peu connue encore) est dominante dans les fêtes jusqu’à l’apparition de la barbe à papa, "boostée" par l’exposition universelle de Saint-Louis en 1904.

Le rôle premier de la foire puis de la fête foraine est son caractère informatif : les troubadours n’existant plus, les forains traversent les pays de village en village et présentent ainsi les « nouvelles » de la région, en plus du divertissement. Ce caractère s’estompera avec la diffusion de la télévision dans les années cinquante.

Le cheval, qui servait à tirer les manèges, sera remplacé par la vapeur puis très vite par l’électricité dans la première décennie du XXe siècle, l’électricité servant d’abord à attirer le chaland plus qu’à éclairer réellement. L’éclairage électrique a été particulièrement remarqué lors de l’exposition universelle de Paris en 1900.

Le cinéma sera lui aussi nomade, en particulier de 1895 à 1914. Les forains ayant racheté aux frères Lumière des droits, des salles de cinématographe mobiles verront le jour en fête foraine et présenteront des films de Georges Méliès, jusqu’à la Première Guerre mondiale où le cinéma se sédentarise complètement.

Enfin, la fête foraine propose à ceux qui n’en n’ont pas les moyens de posséder durant un tour de manège un cheval, un vélo ou une voiture selon l’époque. On trouvera ainsi plus de vélos (vélocipèdes au début du XXe siècle) ou d’automobiles sur les planchers de manèges que sur les routes au début du siècle dernier.

[modifier] À partir de 1950

Avec l’arrivée de la télévision, le caractère informatif de la fête foraine disparaît. Pour continuer à attirer les foules, les forains font appel à des attractions de plus en plus impressionnantes. Ce procédé est toujours d’actualité, le credo des fêtes foraines aujourd’hui témoigne de cet état d'esprit : « Toujours plus vite, toujours plus fou, toujours plus fort ».

[modifier] Musée

Le musée des Arts forains, à Paris, a permis la reconnaissance officielle de cet art il y a une dizaine d’années.