Archéomètre

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En 1903, le Français Alexandre Saint-Yves d'Alveydre (1842-1902) publie un énorme ouvrage intitulé L'Archéomètre, qui prétend être une clef universelle permettant de jauger l'Antiquité et de déterminer la véritable valeur de chaque système philosophique, scientifique ou religieux, afin de l’intégrer à l’arbre universel de la science ou de la tradition. Le mot même d’« Archéomètre » vient du grec et signifie textuellement « mesure de l’ancien ».

Le système repose sur une série de symboles et de significations qui ont trait à l’Archée, ou au Principe. Les mystères de cette Archée sont multiples et ils se différencient fortement selon l’univers culturel dont ils relèvent, Saint-Yves en distingue essentiellement deux : d’un côté, une antique tradition hébraïque selon laquelle l’Archée équivaut à celle des ”lois”, qui englobe les animaux du Zodiaque et les autres créatures célestes, ainsi que les lettres de l’alphabet sacré ; d’un autre côté, une tradition d’origine hindouiste, dans laquelle l’Archée est vénérée comme le « sanctuaire des arcanes ».

Archéomètre
Archéomètre

Sur le disque de ”l’Archéomètre” se trouvent indiqués, à côté des symboles stellaires, les planètes, les degrés du cercle, les notes de musique et les lettres de différents alphabets. On y reconnaît les lettres de différentes langues : arabe, assyrienne, chaldéenne, française, samaritaine, syriaque et un autre, plus mystérieux, l'alphabet "adamique". Apparaissent en outre les lettres de l’alphabet sacré, reflet de l’alphabet astral. Ici, Saint-Yves emploie dix-neuf lettres au lieu des vingt-deux traditionnelles. (Dix-neuf correspond aussi à la somme des douze signes zodiacaux et des sept planètes.) Le thème des lettres et de l’alphabet est d’une importance capitale, car ils représentent, dans beaucoup de systèmes ésotériques, les matériaux indispensables à la méthode combinatoire centrale. La base numérique est un système duodécimal issu d’un triplement de tétragramme (3 x 4).

Le système de représentation de l’Archéomètre est constitué de différentes zones concentriques de correspondances, qui renferment les différents éléments porteurs de sens : couleurs, planètes, signes du Zodiaque, notes de musique, lettres et chiffres. Son centre est formé de quatre triangles équilatéraux superposés, inscrits dans un même cercle. Dans celui du niveau supérieur, qui correspond à la Terre, la pointe du haut est jaune, celle de droite bleue, celle de gauche rouge. Le triangle immédiatement au-dessous, qui correspond à l’Eau, en position exactement inversée, a sa pointe inférieure violette (mélange du rouge et du bleu), sa pointe gauche orange (mélange du rouge et du jaune) et sa pointe droite verte (mélange du jaune et du bleu). Une rotation à trente ou soixante degrés de ces deux triangles fondamentaux donne le triangle de l’Air et celui du Feu ; leurs pointes sont colorées des tons intermédiaires résultant du mélange des deux couleurs voisines. Le centre est le blanc, c’est-à-dire l’unité. Au-delà des cercles qui enserrent l’Archéomètre se trouve le noir, absence de lumière, donc de toute couleur. C’est le royaume des ténèbres.

Astrologiquement parlant, chacun des trois signes de Feu (Bélier, Lion et Sagittaire) est suivi — dans le sens inverse des aiguilles d’une montre — par un des trois signes de Terre (Capricorne, Taureau et Vierge). Suivent un des trois signes d’Air (Balance, Verseau et Jumeau), puis un des trois signes d’Eau (Cancer, Scorpion et Poissons). Pour la répartition des planètes en fonction des signes zodiacaux (les ”domiciles” de ces planètes, sur lesquels elles règnent), le Soleil (symbole du jour) et la Lune (symbole de la nuit) ont chacun un domicile qui leur est entièrement réservé (ceux du Lion et du Cancer, respectivement). Chacune des autres planètes règne donc sur deux signes zodiacaux et possède ainsi deux couleurs, qui sont celles des oxydes ou des sels du métal dévolu à chaque planète, chacun d’eux ayant généralement deux oxydes. Saturne lunaire (ou nocturne, dans le Capricorne) correspond au jaune ; Saturne solaire (ou diurne, dans le Verseau), au jaune-orange. Jupiter lunaire (dans les Poissons) correspond à l’orange ; Jupiter solaire (dans le Sagittaire), au vert-jaune, et ainsi de suite. Parmi les métaux, l’or appartient au Soleil, l’argent à la Lune, le plomb à Saturne, l’étain à Jupiter, le fer à Mars, le cuivre à Vénus et le vif-argent à Mercure. Les couleurs traditionnelles se rapportent ainsi à l’aspect des différents métaux dévolus aux planètes. La symbolique des jours se superpose à l’ensemble, en attribuant le dimanche au Soleil, le lundi à la Lune, le mardi à Mars, le mercredi à Mercure, le jeudi à Jupiter, le vendredi à Vénus et le samedi à Saturne. En ce qui concerne les tonalités (toutes majeures), Jupiter est en ut, Mars en ré, le Soleil en mi, Vénus en fa, Mercure en sol, la Lune en la et Saturne en Si.

Si l’on parcourt l’édifice circulaire de l’Archéomètre selon un certain trajet, on passe constamment du jour à la nuit, ou plus exactement du domicile diurne au domicile nocturne de chacune des planètes. Dans un espace tridimensionnel, la répartition prend alors la forme d’un corps hélicoïdal.

Le planisphère de l’Archéomètre se divise en sept zones concentriques, lues de l’extérieur vers l’intérieur. La première zone se compose de deux anneaux portant les indications de degré courant en sens inverse d’un anneau à l’autre, de sorte que la somme des chiffres situés sur le même rayon forme toujours 360. La seconde zone contient les lettres ”modales”, c’est-à-dire les douze lettres morphologiques, les douze lettres arithmologiques, les chiffres indiquant les propriétés magiques des chiffres et les douze couleurs. La troisième zone est mobile et contient un anneau à douze pointes — chacune d’elles renfermant une planète, une lettre tirée de chacun des cinq alphabets différents, un chiffre et une couleur — ainsi que l’anneau incolore où figurent les notes de musique. La quatrième zone — fixe — se compose des symboles représentant les douze signes du Zodiaque ; la cinquième, de nouveau mobile, porte les signes des planètes. La sixième zone est occupée par les douze pointes issues de quatre triangles superposés, soit douze couleurs. La septième zone, au centre, est tenue par la note de musique centrale — mi — symbolisée par son initiale ; six diamètres y définissent douze rayons blancs.

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