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En égyptologie, la translittération est le processus permettant de transcrire un texte écrit en hiéroglyphes ou en hiératique en utilisant des symboles alphabétiques, de telle sorte qu'à chacun de ces symboles corresponde un hiéroglyphe - ou son équivalent en hiératique ou en démotique - et vice versa. Ce processus facilite la publication de textes et la compréhension des écrits, par exemple lorsque l'on ne peut pas inclure des dessins ou des photographies, ou que les caractères sont rarissimes.

On doit noter la différence toutefois entre la translittération et la transcription d'un texte. La transcription tente de reproduire la prononciation des mots. Par exemple, le nom du fondateur de la XXIIe dynastie d'Égypte est translittéré « ššnq » mais transcrit Sheshonq en français, Shoshenq en anglais, Sjesjonk en néerlandais et Scheschonq en allemand.

Étant donné que l'on ne connaît pas tout de la phonétique de l'Égypte antique, la plupart des transcriptions sont de nature très théorique. Les égyptologues s'appuient donc sur la translittération pour les publications scientifiques.

Sommaire

[modifier] Translittérations conventionnelles

Bien que la translittération soit un élément essentiel de l'égyptologie, il n'existe pas un système unifié de translittération pour les hiéroglyphes ou l'hiératique. Certains prétendent même qu'il y a autant de translittérations que d'égyptologues - il y a, en réalité, plusieurs systèmes similaires que l'on peut considérer comme conventionnels.

Les égyptologues utilisent pour la plupart le système de Sir Gardiner, qui date 1954. Beaucoup de germanophones préfèrent par contre celui de Erman et Grapow, décrit dans le Wörterbuch der aegyptischen Sprache (Dictionnaire de la langue égyptienne, Erman & Grapow 1926–1953), le dictionnaire de référence. Cette dernière méthode tend d'ailleurs à ce répandre.

Ces translittérations sont plutôt bien suivies depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, mais certains tentent d'utiliser l'alphabet phonétique international ou API.

L'un des plus reconnus est celui de Wolfgang Schenkel (1990), utilisé en Allemagne et dans d'autres pays germanophones. Une autre proposition de Thomas Schneider (2003), encore plus proche de l'API, n'a pas trouvé un public étendu. La principale critique faite à ces deux systèmes est qu'il donne l'impression d'une exactitude scientifique au sujet de la prononciation de l'égyptien. Justement, notre connaissance dans ce domaine est très discutable. De plus, ces systèmes reflètent la prononciation théorique du Moyen égyptien, et pas de la langue ancienne ou plus récente.

[modifier] Translittérations informatiques

[modifier] Translittérations utilisant ASCII

En 1984, une translittération basée sur les caractères ASCII a été proposée par un groupe d'égyptologues, dans une réunion intitulée « Table ronde informatique et égyptologie » puis publiée en 1988 (Buurman, Grimal, et al., 1988). C'est ce que l'on connaît sous le nom du « système Manuel de codage » (ou MdC), qui tient du titre du livre, Inventaire des signes hiéroglyphiques en vue de leur saisie informatique : Manuel de codage des textes hiéroglyphiques en vue de leur saisie sur ordinateur.

Bien que le système Manuel de codage permette une transcription simpliste des hiéroglyphes en signes alphabétiques, il spécifie également une méthode complexe pour encoder les textes anciens, indiquant par exemple la position, l'orientation la taille ou les sous-éléments de chaque hiéroglyphe. C'est le système utilisé, parfois au prix d'une adaptation, par plusieurs logiciels spécialisés dans la saisie de hiéroglyphes, tels que WinGlyph, MacScribe, InScribe, Glyphotext, WikiHiero, etc.

[modifier] Translittérations utilisant Unicode

La technologie Unicode rend possible une translittération des textes égyptiens en utilisant une police adaptée et créée pour l'occasion, sans devoir utiliser des caractères donnés comme se fut le cas jusqu'ici. Cependant, trois caractères ne sont pas inclut dans la spécification Unicode 4.0, mais ont été proposés pour Unicode 4.1. Ce sont les caractères appelés alef (représenté par <3>), yodh (représenté par <ỉ> Unicode U+1EC9) et ayin (representé par <ˁ> Unicode U+02C1).

[modifier] Démotique

En tant qu'ultime évolution de la langue égyptienne pré-coptique, le démotique a longtemps été translittéré de la même façon que les hiéroglyphes et l'hiératique. Cependant, depuis 1980, les spécialistes ont adopté un standard international, uniforme, unique, basé sur le système traditionnel de translittération de l'égyptien, mais complété par de nouvelles voyelles (qui sont, au contraire de l'égyptien hiéroglyphique et hiératique, indiquées en démotique) et de lettres additionnelles propres au démotique. Le Demotic Dictionary of the Oriental Institute of the University of Chicago (ou CDD) utilise cette méthode.

  • (fr) Françoise de Cenival, 1980, "Unification des méthodes de translittération." Enchoria: Zeitschrift für Demotistik und Koptologie 10:2–4.
  • (en) Janeth H Johnson, 1980, "CDDP Transliteration System." Enchoria 10:5–6.
  • (en) Janet H Johnson, 1991, Thus Wrote 'Onchsheshonqy: An Introductory Grammar of Demotic. 2nd ed. Studies in Ancient Oriental Civilization 45. Chicago: University of Chicago Press.
  • (en) William John Tait, 1982, "The Transliteration of Demotic." Enchoria 11:67–76.
  • (de) Heinz Josef Thissen, 1980, "Zur Transkription demotischer Texte." Enchoria 10:7–9.

[modifier] Table des translittérations conventionnelles

Erman & Grapow 1926–1953 Gardiner 1957 Buurman, Grimal, et al. 1988 Schenkel 1991 Hannig 1995 Allen 2000 Schneider 2003
A
3 3 A 3 3 3 ɹ
i
i j j
i i
ỉj y y y y y y
a
ˁ ˁ a ˁ ˁ ˁ ɗ
w
w w w w w w w
b
b b b b b b b
p
p p p p p p p
f
f f f f f f f
m
m m m m m m m
n
n n n n n n n
r
r r r r r r l
h
h h h h h h h
H
H
x
x
X
X
z
s s s s z, s z s
s
ś s s ś s s ś
S
š š S š š š š
q
q q q
k
k k k k k k k
g
g g g g g g g
t
t t t t t t t
T
T č c
d
d d d d d
D
D č̣

[modifier] Exemples de translittérations

Le texte en hiéroglyphe et différentes translittérations. Le texte en hiéroglyphes et rendu grâce au module WikiHiero) de Wikipédia.

M23 X1
R4
X8 Q2
D4
W17 R14 G4 R8 O29
V30
U23 N26 D58 O49
Z1
F13
N31
V30
N16
N21 Z1
D45
N25

Erman & Grapow 1926–1953 (Wörterbuch der aegyptischen Sprache)

  • ḥtp-dỉ-nśwt wśỉr ḫntỉj ỉmntjw nṯr ˁ3 3bḏw wp-w3wt nb t3 ḏśr

Gardiner 1953

  • ḥtp-dỉ-nswt wsỉr ḫnty ỉmntỉw nṯr ˁ3 3bḏw wp-w3wt nb t3 ḏsr

Buurman, Grimal, et al. 1988 (Manuel de codage)

  • Htp-di-nswt wsir xnty imntiw nTr aA AbDw wp-wAwt nb tA Dsr
Une version lisible par une machine :
  • M23-X1:R4-X8-Q2:D4-W17-R14-G4-R8-O29:V30-U23-N26-D58-O49:Z1-F13:N31-V30:N16:N21*Z1-D45:N25

Schenkel 1991

  • ḥtp-dỉ-nswt wsỉr ḫnty ỉmntjw nčr ˁ3 3bč̣w wp-w3wt nb t3 č̣sr

Allen 2000

  • ḥtp-dj-nswt wsjr ḫnty jmntjw nṯr ˁ3 3bḏw wp-w3wt nb t3 ḏsr

Schneider 2003

  • ḥtp-ḍỉ-nśwt wśỉr ḫnty ỉmntjw ncr ɗɹ ɹbc̣w wp-wɹwt nb tɹ c̣śr

[modifier] Références

  • Allen, James Paul. 2000. Middle Egyptian: An Introduction to the Language and Culture of Hieroglyphs. Cambridge: Cambridge University Press.
  • Buurman, Jan, Nicolas-Christophe Grimal, Michael Hainsworth, Jochen Hallof, and Dirk van der Plas. 1988. Inventaire des signes hiéroglyphiques en vue de leur saisie informatique: Manuel de codage des textes hiéroglyphiques en vue de leur saisie sur ordinateur. 3rd ed. Informatique et égyptologie 2. Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belle-Lettres (Nouvelle Série) 8. Paris: Institut de France.
  • Erman, Adolf, and Hermann Grapow, eds. 1926–1953. Wörterbuch der aegyptischen Sprache im Auftrage der deutschen Akademien. 6 vols. Leipzig: J. C. Hinrichs'schen Buchhandlungen. (Reprinted Berlin: Akademie-Verlag GmbH, 1971).
  • Gardiner, Alan Henderson. 1957. Egyptian Grammar; Being an Introduction to the Study of Hieroglyphs. 3rd ed. Oxford: Griffith Institute.
  • Hannig, Rainer. 1995. Großes Handwörterbuch Ägyptisch–Deutsch: die Sprache der Pharaonen (2800–950 v. Chr.). Kulturgeschichte der antiken Welt 64 (Hannig-Lexica 1). Mainz am Rhein: Verlag Philipp von Zabern.
  • Schenkel, Wolfgang. 1990. Einführung in die altägyptische Sprachwissenschaft. Orientalistiesche Einführungen. Darmstadt: Wissenschaftliche Buchgesellschaft.
  • Schneider, Thomas. 2003. "Etymologische Methode, die Historizität der Phoneme und das ägyptologische Transkriptionsalphabet." Lingua aegyptia: Journal of Egyptian Language Studies 11:187–199.

[modifier] Liens externes