Antoinette de Bourbon-Vendôme

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Antoinette de Bourbon-Vendôme est née à Ham le 25 décembre 1494 et décédée à Joinville le 20 janvier 1583. Elle fut la première duchesse de Guise.

Elle était l'avant-dernière enfant de François de Bourbon-Vendôme, duc de Vendôme, et de Marie de Luxembourg-Saint Paul.

Sa famille est illustre, et elle est une lointaine descendante de Saint Louis, roi de France, par son fils, Robert de Clermont. Charles, son frère aîné, est le grand-père d'Henri IV, roi de France.

Elle se marie le 9 juin 1513, à Paris, au Palais Royal des Tournelles (d'autres sources nous disent que c'est à l'Hôtel d'Etampes), avec Claude de Lorraine, fils puîné du Duc de Lorraine, René II.

C'est le roi Louis XII qui lui a désigné son futur époux. La cérémonie se fait en présence du roi et également de François d'Angoulême, le futur François Ier, dont Claude sera le serviteur émérite. Antoinette devint duchesse lorsque François 1er créera le titre de duc de Guise pour Claude, en 1528.

Elle s'installa d'abord avec Claude en leur duché de Bar, où elle donna naissance à Marie et François, qui devint seigneur de Joinville après le décès de son père. Tous ses autres enfants sont nés à Joinville :

  1. Marie (1515 † 1560), mariée en 1534 à Louis († 1537), duc de Longueville, puis en 1538 à Jacques V (1512 † 1542), roi d'Écosse et mère de Marie Stuart.
  2. François (1519 † 1563), 2e duc de Guise, chef catholique, lieutenant général du royaume.
  3. Louise (1520 † 1542), mariée en 1541 à Charles Ier de Croy († 1551), duc d'Arschot
  4. Renée (1522 † 1602), abbesse de Saint-Pierre à Reims
  5. Charles (1524 † 1574), cardinal de Lorraine, archevêque de Reims.
  6. Claude (1526 † 1573), duc d'Aumale
  7. Louis (1527 † 1578), cardinal de Guise, évêque de Metz, archevêque de Sens
  8. Philippe (1529 † 1529)
  9. Pierre (1530 † jeune)
  10. Antoinette (1531 † 1561), abbesse de Faremoutier
  11. François (1534 † 1563), grand prieur de l'Ordre de Malte
  12. René II (1536 † 1566), duc d'Elbeuf

Toute sa vie sera centrée sur sa famille et sa foi. Elle donnera le goût de l'ambition à ses enfants sur lesquels elle disposera d'un fort ascendant. Ils réussiront dans cette tâche. Avec son époux Claude, elle va créer ainsi le "clan" des Guise, qui marquera la France du XVIe siècle. Antoinette de Bourbon-Vendôme, empreinte d'un catholicisme intransigeant, marque sa famille de cette foi. La Réforme prenant de l'ampleur, elle ne dira mot sur le massacre de Wassy, perpétré par son fils François et sa troupe, et n'aura de cesse de lutter contre les protestants.

Antoinette de Bourbon-Vendôme, décédée à 89 ans, vivra 33 ans après la mort de son époux Claude en 1550. Elle ne quittera plus guère le Château de Joinville par la suite.

On lui doit indirectement la construction du Château du Grand Jardin à Joinville : en effet, la tradition rapporte que :

"Claude n'était pas toujours fidèle à Mme. de Bourbon et que la chasse n'occupait pas toujours ses loisirs. Souvent, prenant le chemin qui mène à la ville, et, s'arrêtant à mi-côte, à l'endroit qu'on appelle toujours aujourd'hui "la Viergeotte", il entrait dans une humble demeure, et, près d'une jeune fille charmante, il oubliait-, dit-on-, le luxe de son palais d'en Haut et l'illustre rang d'Antoinette. Cette dernière prépara sa vengeance et l'exécuta sans bruit. Claude fut bien surpris, un jour, lors d'une de ses visites à "La Viergeotte", de trouver la modeste maison ornée comme un château, et de voir sa maîtresse, qui n'avait habituellement que ses charmes pour parure, habillée comme une duchesse. Il reconnut la grandeur d'âme de son épouse et sa générosité. Il quitta définitivement la maison de "La Viergeotte" pour faire construire, un peu plus bas, un petit château, essayant ainsi d'oublier les plaisirs de l'amour dans les tracas de la bâtisse"

Associée à son fils François de Guise, qui deviendra prince de Joinville à la suite de l'érection de la Seigneurie en Principauté par Henri II en 1551, on lui doit la construction d'un hôpital et de l'Auditoire de Joinville, en 1561, Tribunal de Haute Justice, qui conserve encore aujourd'hui ses prisons, ses cachots, sa salle d'audiences.

Ses armes, Guise et Bourbon-Vendôme ornent la façade de l'auditoire encore aujourd'hui.

Antoinette et Claude eurent beaucoup de libéralités pour les habitants de Joinville : ceux-ci, en remerciement, frappèrent une médaille en leur honneur.

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