Antoine Court de Gébelin

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Antoine Court de Gébelin, né à Nîmes en février 1719, mort à Paris le 12 mai 1784, est un écrivain français.

Fils du ministre protestant Antoine Court, il quitta le ministère évangélique pour se livrer à de longs travaux d'érudition.

Fidèle néanmoins à la cause de ses coreligionnaires, il fonda à Paris en 1763, un bureau d’agence destiné à recueillir les vœux et les plaintes de tous les protestants français.

Il reçut la place de censeur royal et fut nommé président de la Société littéraire du Musée qu’il avait contribué à fonder.

Après vingt ans d’études assidues, il commença à publier l’ouvrage auquel il dut sa réputation et dont il s’occupa jusqu’à sa mort, le Monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne, 1773-1783, 9 vol. in-4°. Resté inachevé, ce vaste ouvrage comprend tout ce qui est nécessaire à l’intelligence complète du système de l’auteur.

Le premier volume, Allégories orientales, est une explication de la mythologie ancienne, considérée d’un bout à l’autre comme une allégorie, ayant à la fois pour base les travaux des champs et les phénomènes astronomiques.

Le deuxième volume, Grammaire universelle, a pour idée fondamentale que la parole est née avec l’homme, comme une conséquence nécessaire de sa nature, et que, partant, les premiers éléments de toutes les langues, aussi anciens que l’humanité, consistent en un certain nombre de sons naturels ayant partout le même sens, malgré les modifications qu’ils paraissent subir chez les différents peuples.

Dans le troisième volume, Histoire naturelle de la parole, où l’auteur considère les voyelles comme représentant les sensations et les consonnes les idées, il cherche à établir que, dans toute langue, l’écriture a été primitivement hiéroglyphique, chaque lettre figurant d’abord un objet naturel.

Les cinquième et neuvième volumes sont des Dictionnaires étymologiques des langues grecque, latine et française. Les autres s’occupent du monde primitif au point de vue de divers objets d’histoire et de science, l’Histoire du calendrier, et des réponses aux critiques qui avaient été faites sur l’ouvrage.

On a du même : les Toulousaines, ou Lettres historiques en faveur de la religion réforme (Édimbourg [Lausanne], 1760, in-8°) ; Histoire naturelle de la parole, ou Grammaire universelle à l’usage des jeunes gens (Paris, 1776, 1816, in-8°) ; Dictionnaire étymologique et raisonné des langues latines, à l’usage des jeunes gens (Paris, 1780. in-8°) ; Devoirs du prince et du citoyen (Paris, 1789, in-8°).

Il a coopéré, avec Franklin, Robinet, etc., à la publication des Affaires de l’Angleterre et de l’Amérique (Anvers, 1776 et suiv., 15 vol. in-8°).

Ayant eu recours, peu avant sa mort, au magnétisme animal pour rétablir sa santé, il en éprouva du soulagement et publia à cette occasion une Lettre sur le magnétisme animal, en 1784, qui fit grand bruit.

[modifier] Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 538
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