Antoine Année

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Antoine Année, né en 1770 à Avremesnil, près de Dieppe (Seine-Maritime) et mort en 1846 à Paris, est un auteur dramatique et publiciste français.

Année embrassa de bonne heure la cause de la liberté, mais se trouvant à Paris aux époques du 20 juin, du 10 août et des journées de septembre, les malheurs et les évènements firent sur lui une impression si profonde, qu’il ne cessa depuis de s’élever, avec toute l’énergie de son caractère, contre ses excès. Durant la Terreur, il était aux armées, refuge et asile de sûreté des hommes qui n’y occupaient pas des postes assez élevés pour faire naître l’envie ou éveiller les craintes de l’autorité. Quelques mois après le 9 thermidor an II, il revint à Paris, et y publia, sous le titre du Réhabilitateur, un journal consacré à venger la mémoire des infortunés sacrifiés par la Terreur. On était encore trop voisin du système contre lequel il s’élevait et il ne parut qu’une vingtaine de numéros de son journal. Les hommes qui y avaient joué les premiers rôles étaient encore trop puissants pour qu’une telle feuille pût être publiée impunément et Année fut forcé de l’abandonner.

En des temps plus heureux, Année, cultivant avec succès la littérature légère, a composé, pour le théâtre du Vaudeville, avec Gersin et Perrière, Arlequin décorateur ; avec de Jouy et Gersin, le Carrosse espagnol ; avec Gersin, Ne pas croire ce qu’on voit ; une Heure de Caprice ; avec le même et Vieillard, Gilles ventriloque et avec Dieulafoy, Thomas Muller ; Racine et Cavois pour le théâtre Favart, avec les mêmes, le premier Homme du monde, la Petite Maison et, avec Gersin, une Nuit d’été. Il a encore composé, avec ces auteurs, pour le théâtre de Louvois, un Tour de Soubrette ; Solar ou l’Innocence reconnue et les Travestissemens.

Année a concouru, par des articles de littérature, à la rédaction de plusieurs ouvrages périodiques, et est un des nombreux collaborateurs de la Revue encyclopédique, au Mercure du XIXe siècle, au Constitutionnel, À l’époque où le critique Geoffroy jetait la consternation dans les coulisses, Année recueillit ses divers jugements, les opposa les uns aux autres et en composa un ouvrage que l’on a attribué à Pigault-Lebrun.

[modifier] Sources

  • Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Etienne de Jouy, Biographie nouvelle des contemporains, t. 1er, Paris, Librairie historique, p. 191-2.